Année scolaire 2023-2024. Une fois de plus, le fanatisme religieux a frappé. Après l’assassinat de Samuel Paty, la perte de notre collègue Dominique Bernard ravive la plaie. L’École, lieu où se forge l’émancipation, demeure, plus que jamais, la cible des ennemis de la liberté.
En ces temps troublés, l’École doit de toutes ses forces protéger les élèves du prosélytisme. La laïcité garantit les conditions de sérénité indispensables à l’enseignement.
Quoiqu’encore insuffisantes, des avancées en matière de laïcité existent. L’interdiction des abayas et qamis par la note de service du 29 août 2023 en fait partie. La réécriture des programmes d’EMC également, comme l’octroi facilité de la protection fonctionnelle. Quant à la commémoration des vingt ans de la Loi du 15 mars 2004, elle s’est accompagnée de la mise à jour de vadémécums et de la parution de nouveaux guides, dont un pour toute la Fonction publique.
Mais combattre les atteintes à la laïcité implique pour la hiérarchie de se tenir invariablement aux côtés des personnels qui la défendent. Et ce, lorsqu’elles sont le fait d’élèves mais aussi de parents qui manifestent dans l’École leurs particularismes et veulent y enfermer leurs enfants, les empêchant ainsi de construire leur libre arbitre. Or, seule la mixité scolaire peut créer les conditions matérielles d’un dépassement des communautarismes. À cet égard, on est encore loin du compte.
Outre cette mixité, le SNALC revendique :
- Un soutien et une protection hiérarchiques en acte ;
- Une véritable reconnaissance professionnelle, en termes d’avancement et de promotion, pour les collègues qui s’illustrent dans la mise en œuvre des valeurs de la République ;
- Des formations à la laïcité de qualité. Les témoignages qui parviennent au SNALC expriment une grande insatisfaction à ce sujet.
Si la circulaire de rentrée 2024 fait de la cohésion sociale une priorité afin de « ne laisser aucun élève sur le bord du chemin », encore faut-il s’en donner les moyens. Cette responsabilité incombe à l’État et requiert aussi de ne pas laisser les personnels, qui portent l’École à bout de bras, sur le bord du chemin.