À la rentrée 2023, l’intégralité des élèves de CM1 ont « bénéficié » d’une évaluation standardisée sur support papier dans les domaines du français et des mathématiques. Cela représentait plus de 800 000 élèves et le SNALC sait à quel point les enseignants concernés ont été mis à contribution.
Un dispositif lourd
Ces évaluations Repères CM1 complètent un dispositif bien plus large, le « dispositif Repères » initié en 2018. Sur le papier, ces évaluations ont pour visée de permettre aux professeurs des écoles d’apprécier les acquis des élèves de CM1 afin d’ajuster progressions et programmations pour remédier sans plus attendre aux difficultés de chacun. Le protocole d’évaluation n’a pas pour vocation d’évaluer l’intégralité des compétences des attendus des programmes ; il tend plutôt à esquisser une cartographie de compétences choisies : celles qui permettent de cerner efficacement les écueils à la réussite en cycle 3.
Suite à ces évaluations, le panel d’élèves est scindé en groupes se situant entre des seuils définis. Ces groupes prendront donc en compte les élèves « à besoins » (niveau le plus bas de maîtrise de la compétence), « fragiles » et présentant une « maîtrise satisfaisante ».
Résultats et révélations sur le niveau des élèves
Si les élèves à « maîtrise satisfaisante » sont majoritaires, il n’en reste pas moins que dans certains domaines, le relevé de situation ne peut pas donner satisfaction. En français, la « lecture à voix haute d’un texte », compétence paradigmatique de la fluence qui est mise en avant depuis quelques années maintenant, enregistre 27,6% d’élèves « à besoins » et 16,2% d’élèves « fragiles ». Ce n’est pas reluisant. A côté de cela, « comprendre des textes à l’oral » totalise un des scores les plus satisfaisants avec 5,3% d’élèves « à besoins » et 9,9% d’élèves « fragiles ».
L’on retrouve des écarts similaires dans certains domaines mathématiques. Pour le SNALC, les évaluations nationales de début de cycle 3 peuvent s’avérer intéressantes si les résultats observés permettent de recentrer les apprentissages sur les sous-domaines qui pêchent. Toutefois, le SNALC rappelle qu’il n’est pas demandeur d’évaluations standardisées obligatoires à tous les niveaux, qui alourdissent les 108 heures des PE et tendent vers un pilotage pédagogique de plus en plus marqué, portant atteinte à la liberté pédagogique des professeurs.