Dans tous les métiers de l’EN, les personnels sont particulièrement exposés. La réputation d’un agent est donc un élément essentiel. Une bonne réputation garantit tous les succès, donne du crédit aux actions, elle attire les collaborateurs. Mais, compromise, elle isole et rend vulnérable.

Être au centre d’une rumeur ne survient pas spontanément. Il y a un manipulateur, « maître du jeu » qui tire les ficelles et développe sa machination par le recours à quelques serviteurs, courtisans sous emprise, souvent en recherche de valorisation. Ils vont nuire – parfois à leur insu – à un collègue. Le motif ? Futile ! « Homo homini lupus est ».

La destruction d’une réputation passe par des phases types, simples et efficaces :

1. La phase-test : le manipulateur sème le doute sur l’exemplarité du collègue : « ça arrive à tout le monde d’avoir des casseroles »;
2. La victimisation : il joue sur le terrain de l’affect : « je n’en peux plus », « je ne continue pas trois ans comme ça ». Le manipulateur suscite l’empathie, il sonde, il recrute. Très rapidement, il précise : « le problème, c’est Mme X ». Le cadre est posé ;
3. Développement d’une relation d’interdépendance avec les serviteurs, à coups de petites confidences. Le manipulateur crée de la proximité, factice mais ô combien stratégique, pour cautionner la collecte future d’informations par le courtisan, promu œil de Moscou ;
4. Les exactions sont rapportées au manipulateur dont on sert la cause. Celui-ci sourit de ces obstacles ; il suggère des alliances qui assurément vont compliquer la tâche du collègue. C’est l’encouragement du régime des petites avanies ;
5. Cautionnement d’une autorité supérieure qui, comme lui, se serait positionnée contre la cible : « M. Y est d’accord, le problème c’est la collègue !»
6. Le manipulateur se victimise. Publiquement et de façon véhémente, on relève le propos de Mme X comme une nouvelle agression ! Les précédentes sont fictives, mais puisque là, on peut pointer du doigt une remarque, pourquoi n’y en aurait-il pas eu d’autres avant ? Ce terrain gagné permet de légitimer le dénigrement public ;
7. Curée, la victoire approche, la rumeur est partout présente. La cible vacille.