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Trop d’heures et ils ne sont pas meilleurs

© istock_skynesher-672317336

Le SNALC s’interroge : si le nombre d’heures pour les élèves de primaire est un des plus hauts d’Europe, alors pourquoi nos élèves ne sont-ils pas parmi les meilleurs ? Aurions-nous confondu quantité et qualité ?

Moins d’heures ailleurs

Une évidence s’impose : on travaille moins ailleurs. Ou du moins, les élèves de primaire passent moins d’heures sur les bancs de l’école. Si les enseignants assurent 900 heures en France en primaire, nos voisins européens ne sont en moyenne qu’à 740 heures annuelles. Seuls les Pays-Bas font plus que nous avec 940 heures, tous les autres sont en dessous. Cherchez l’erreur : ce surcroît d’heures n’octroie aucun avantage financier puisque les professeurs des écoles français sont parmi les plus mal payés. Avec 691 heures, les professeurs des écoles allemands gagnent le double de leurs homologues français. Faisons alors vibrer les cordes de la vocation : les résultats de nos élèves sont peut-être meilleurs… Tristement pas et les enquêtes internationales ne cessent de nous le rappeler : nos élèves sont moyens. Même pas ça pour se consoler…

L’emploi du temps, vaste fourre-tout

Quand on s’interroge sur l’inverse proportion entre le nombre d’heures et les résultats des élèves, il apparaît qu’une pièce manque au puzzle tant c’est irrationnel. Plusieurs variables se dessinent. Premièrement, un nombre d’élèves par classe parmi les plus élevés, dépassant les 22 quand la moyenne est à 19.

Ensuite, des programmes qui font depuis des années la part belle aux « éducations à » quand d’autres pays se recentrent sur les fondamentaux. La France est à la traîne pour la compréhension de l’écrit qui, rappelons-le, détermine la compréhension des énoncés dans toutes les autres disciplines. Mais rassurez-vous, sécurité routière, natation et macramé : on maîtrise ! L’Éducation nationale a dérivé de ses missions premières et l’ascenseur social permettant aux plus défavorisés d’acquérir des bases solides est un lointain souvenir : on touche à tout et on ne maîtrise rien. 

Pour le SNALC, ne pas reléguer au second rang le lire-écrire-compter serait une marque de respect des adultes de demain que nous tentons de forger.


Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine Universitaire Ecole n°1482 du 3 novembre 2023