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En colère avant la retraite !

© istock_fizkes-1435621458

Nos collègues sur le départ en retraite sont en colère : Ils ont déposé, comme l’exige la loi, leur demande de départ en retraite six mois à l’avance.

Pour répondre aux besoins des rectorats, ils l’ont même fait près d’un an à l’avance. Ils comptaient partir après le 1er septembre 2023, en octobre ou en novembre… leur nombre de trimestres cotisés dûment atteint et ils s’apprêtaient à le faire d’autant plus sereins qu’ils avaient reçu de leur rectorat un arrêté de radiation dûment signé et daté. 

Mais ils ont reçu récemment une lettre recommandée de leur rectorat les avisant qu’en application de la loi du 14 avril 2023, ils doivent accomplir trois mois de plus. Une clause prévoit que les assurés qui ont demandé la liquidation de leur pension avant le 1er septembre 2023 et dont la retraite prendra effet à compter du 1er septembre peuvent au choix bénéficier d’une annulation de leur demande de pension ou de leur pension : en somme, soit ils retardent leur départ alors qu’ils ont déjà tout organisé et minutieusement préparé leur vie de retraité ; soit ils refusent et devront rester trois mois sans traitement et sans pension ! Les modalités de ce retour en arrière seront fixées par décret (Loi n° 2023-270[1] du 14 avril 2023, article 10, XXVI). 

Le SNALC ajoute ce motif de mécontentement à ceux qu’il a déjà si souvent exprimés depuis janvier 2023. Ces événements rappellent la panique qui avait saisi en juin 2010 les mères de trois enfants et plus qui, alors que la loi (du 9 novembre 2010) n’était pas encore votée et encore moins promulguée, durent en urgence déposer avant le 14 juillet 2010 une demande de départ à la retraite pour le 1er janvier 2011 si elles voulaient éviter la décote. Le SNALC put intervenir pour atténuer ces délais et permettre aux mères âgées de 55 ans et plus de continuer à bénéficier de l’ancienne loi. 

Décidément, les lois relatives à la retraite se font toujours dans la douleur et la colère. 

 


[1] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047445077

Article paru dans la revue du SNALC la Quinzaine universitaire n°1479 du 7 juillet 2023