Depuis la mise en place de la réforme du baccalauréat, le SNALC n’a eu de cesse de dire que positionner les épreuves de spécialité en mars était d’une bêtise affligeante. Le Conseil Supérieur de l’Éducation a récemment montré que, désormais, certains syndicats ont ouvert les yeux quand d’autres, à l’instar du ministère, restent aveugles.
Un vœu déposé par une organisation proposait que les notes ne soient plus données aux élèves avant la fin de l’année en 2023 et que l’on revienne à des épreuves en juin dès 2024. Le SNALC et d’autres ont voté ce vœu.
Les arguments du SNALC étaient clairs et frappés du sceau du bon sens :
les épreuves désorganisent trois semaines de cours au beau milieu de l’année scolaire. Le troisième trimestre ne sert plus à rien pour de nombreux élèves car ils connaissent environ 80% de leurs notes de baccalauréat. Il y a une évaporation toute logique jusqu’à un mois de juin loin d’être reconquis. Seul celui qui n’a jamais vu ou jamais été un élève normal peut penser le contraire. Enfin, la pression mise sur les professeurs comme sur les élèves lors des deux premiers trimestres est pédagogiquement nuisible – pour être plus prosaïque, on fait les choses vite et on ne peut aider les élèves comme il le faudrait.
Mais pour d’autres syndicats comme pour le ministère, ne pas révéler les notes ferait peser une pression insupportable sur les élèves et les empêcherait de faire des choix éclairés.
Pour ce qui est du report des épreuves en juin, ces syndicats dits « réformistes » ou « modérés » veulent un audit, ou attendre les conclusions du comité de suivi de la réforme. Ils semblent incapables de constater par eux-mêmes, dans leurs établissements, que ça ne marche pas.
Bref, pour eux, la pression mise sur nos collègues et sur les élèves de septembre à mars par les spécialités et tout au long de l’année par le contrôle continu n’est pas d’une urgente gravité ; et ce, même si le syndicat majoritaire chez les personnels de direction est désormais sur la même ligne que le SNALC.
Continuons à revendiquer le retour de vraies épreuves et laissons ceux qui vivent dans un monde éthéré se dire que la vie est belle
Article paru dans la revue du SNALC, la Quinzaine universitaire n°1476 du 14 avril 2023