Réunis au ministère au sujet des évaluations nationales, les différents représentants des organisations syndicales représentatives ont tous dû se poser cette question. Et peut-être les professeurs seront-ils également amenés à se la poser.
Il est rare d’entendre une expression syndicale aussi unanime. Mais, comme sur la réforme des retraites, tous les syndicats enseignants représentatifs se sont positionnés contre les évaluations nationales comme moyen d’imposer des politiques éducatives et des pratiques pédagogiques.
Malheureusement, le ministère, lui, a des retours majoritairement positifs. Les représentants des personnels peuvent donc dire ce qu’ils veulent. Au mieux, ils n’ont pas compris.
Pourtant, le SNALC a été clair. Si les évaluations nationales sont un excellent outil statistique, elles doivent être perçues comme tel, ni plus ni moins. Les professeurs ne s’en servent pas ou peu et ont d’autres outils – bâtis par eux-mêmes au regard de leur progression et de leurs élèves – pour comprendre les difficultés et mettre en place des cours afin d’y remédier le mieux possible.
Le SNALC est allé jusqu’à montrer que, dans l’ensemble des pays qui ont utilisé les évaluations standardisées comme outil de pilotage depuis les années 60, il était apparu clairement que cela ne marchait pas et qu’il fallait – simplement – des programmes nationaux cohérents, des professeurs compétents dans leurs domaines et des évaluations basées sur les programmes et les progressions.
Enfin, le SNALC a mis en garde contre toute velléité, à travers ces évaluations et leur utilisation par les conseils académiques des savoirs fondamentaux, de contrevenir à la liberté pédagogique des professeurs.
Mais, soyons rassurés, il n’y a aucune volonté d’uniformiser les pratiques et de faire du caporalisme. Il s’agit d’accompagner les équipes, comme c’est le cas actuellement.
Personne ne l’a été (rassuré) tant la volonté actuelle semble être de faire des professeurs de simples exécutants. Mais le SNALC a eu confirmation de ce à quoi il sert : éviter que les collègues ne doutent de leur utilité et redonner du sens à notre métier.
Article paru dans la revue du SNALC, la Quinzaine universitaire n°1476 du 14 avril 2023