Réforme des lycées professionnels oblige, des collègues PLP se posent de plus en plus souvent la question de changer de cap pour d’autres horizons, ou d’autres publics. Les possibilités sont diverses : postuler dans le privé, demander un détachement dans un autre ministère, ou encore muter sur un poste gagé vers un CFA public, par exemple. Le SNALC vous informe sur ce qui vous attend dans ce dernier cas.
Si vous décidez de partir dans un CFA privé, vous perdrez le bénéfice de votre concours et de votre poste. Alors, pourquoi certains et certaines de nos collègues envisagent-ils quand même cette option?
La réponse est simple : à coup de généreuses dotations financières du fait de l’attrait pécuniaire logique pour les élèves, les CFA se sont fortement développés et implantés, au point de connaître aujourd’hui les mêmes problèmes de recrutement de personnels que ceux de l’Éducation nationale. Bon nombre d’enseignants y exercent déjà en vacation depuis des années et pensent, notamment avec la perspective des futures réformes, qu’un avenir meilleur leur y est promis.
Le SNALC tient cependant à vous informer des changements qui vous attendent si vous cédez à cet appel et franchissez le pas, sous réserve qu’il y ait un besoin et que la direction du CFA retienne votre candidature. Les CFA faisant partie intégrante des établissements, votre demande est à adresser au rectorat sous couvert du chef d’établissement. L’avis de l’inspecteur de votre discipline sera sollicité. Vous n’aurez plus d’élèves mais des apprentis rémunérés par leur employeur, ce qui change considérablement la donne en termes d’assiduité et de motivation.
Vous serez toujours sous l’autorité du chef d’établissement mais désormais sous la direction du CFA pour l’emploi du temps et la quotité d’heures, ce qui représente le changement majeur pour un PLP titulaire.
En effet, un titulaire gagé doit 648h d’enseignement (18h/ semaine sur 36 semaines) sans maximum hebdomadaire. Un titulaire est traité comme un contractuel ; l’obtention d’un concours exigeant n’entraîne pas une meilleure considération de l’employeur. On pourra donc vous imposer un emploi dépassant le cadre des 18h hebdomadaires sans que les heures supplémentaires ne soient rémunérées, puisque ce n’est que et si le quota de 648h est atteint que vous percevez les heures supplémentaires.
Le SNALC condamne cette pratique qui implique une charge de travail accrue souvent très inégale sur l’année sans aucune rémunération supplémentaire. D’autant plus que l’emploi du temps désormais «à la carte», nécessite de produire des progressions pédagogiques sur mesure.
Avant de vous engager, venez discuter de votre projet avec le SNALC : nous serons toujours présents pour vous conseiller et vous accompagner.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1470 du 4 novembre 2022