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Professeurs agrégés : mettre fin au mauvais traitement salarial

© istock_Andrey-Zhuravlev

Pour bien saisir dans quelle mesure notre profession est maltraitée du point de vue salarial, il suffit de prendre en compte trois données :

  • Le salaire en lui-même
  • L’inflation
  • Le SMIC

Le salaire minimum, en France, a connu une augmentation d’environ 100% depuis 1994. Le SMIC horaire était alors de 5.42 €, soit 822.03 € pour un temps complet. En 2022, il s’élève à 10.85 € soit 1645.58 €.

Dans le même temps, l’inflation a été de près de 50% et le salaire des professeurs a progressé mécaniquement – seulement mécaniquement – d’environ 20%.

Un double constat s’impose.

Le salaire des enseignants s’est tassé par rapport au salaire moyen, donnant lieu à une perte d’attractivité et de reconnaissance de notre profession. Car, il faut être clair sur ce point, la rémunération n’est pas étrangère au prestige d’un métier.

Non seulement notre point d’indice a été gelé durablement – pour n’augmenter que très légèrement sur le deuxième semestre de 2016 – mais, en euros constants, nos salaires ont diminué.

Ainsi, le traitement mensuel brut réel d’un professeur certifié classe normale, échelon 9 a baissé de 300 €. Il s’agit de la donnée centrale car l’on parle ici de pouvoir d’achat. Quant au traitement mensuel brut réel d’un professeur agrégé classe normale, échelon 9, il a baissé de 600 €. Les professeurs agrégés sont d’ailleurs les plus gros perdants des différentes réformes qui ont impacté les salaires et les carrières.

Fort de tous ces éléments, le SNALC a des revendications fortes à porter lors des concertations que le ministère va prochainement lancer :

– Dégel du point d’indice;

– Indexation sur l’inflation de tous les éléments de la rémunération;

– Création d’une indemnité statutaire constituant 30% du traitement total brut en remplacement de l’ISOE part fixe;

– Réfection des grilles de rémunération avec création d’échelons supplémentaires aux grades de la hors classe et de la classe exceptionnelle pour une progression de carrière continue même après 20 ans d’exercice;

– Avancement de grade : promotion de 20% des candidats éligibles à la hors classe et de 15% des candidats éligibles à la classe exceptionnelle. Pour la classe exceptionnelle, équilibre des viviers (50/50), puis inversion du contingentement de promotions entre les deux viviers : 80% vivier 2, 20% vivier 1;

– Mise en place d’une ISOE variable de 2500€ par an pour tous les enseignants chargés de tâches spécifiques de suivi des élèves, dans le premier et le second degrés;

– Majoration de 25% de toutes les heures supplémentaires par rapport au salaire indiciaire.

 

Le SNALC a insisté, lors de l’audience de rentrée du 5 septembre 22 auprès du ministre de l’Éducation nationale , sur la nécessité de mieux traiter les agrégés et les chaires supérieures :

Trop souvent oubliés des revalorisations, promotions ; ils ont passé un concours exigeant. Le SNALC est le seul à rappeler qu’ils doivent être inclus dans les réflexions sur la revalorisation des personnels. Actuellement, plusieurs d’entre eux renoncent au prestige de la chaire supérieure faute de pouvoir accéder à l’échelle HEB avant d’avoir atteint la veille de la retraite, et s’oriente par défaut vers le corps des agrégés, lui-même injustement traité voire oublié des revalorisations. Les classes préparatoires, qui fonctionnent bien (mixité, proximité…) doivent être entretenues, développées, et non fragilisées.

Le ministre a répondu au SNALC qu’il était “très attaché” aux agrégés et aux chaires supérieures et qu’il avait mentionné ces sujets avec les Inspecteurs Généraux…

Quoi qu’il en soit, le SNALC continuera de défendre tous les personnels, y compris ceux dont visiblement nous sommes les seuls à parler au ministre. Et nous ne nous contenterons pas d’une revalorisation « socle » car ce mot induit quelque chose d’assez bas. Nous n’accepterons pas, non plus, qu’une partie soit « conditionnelle » car le « travailler plus pour gagner plus » n’est en aucun cas une revalorisation.

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