Pendant que certains réclament 4h d’EPS pour tous les élèves, durant toute la scolarité, le SNALC n’a de cesse d’affirmer que LA revendication prioritaire concerne aujourd’hui les enseignants et qu’elle est avant tout salariale !
Il est bien entendu que les 2h d’EPS hebdomadaires en lycée sont insuffisantes et que plus d’EPS à tous les niveaux de scolarité serait un grand bienfait ! Il n’est pas question de s’opposer à cela, d’autant que le SNALC est le premier défenseur d’une véritable éducation du physique. Cependant, jamais 4h d’EPS ne seront offertes à tous les élèves. Aussi, cet effet d’annonce, parfaitement angélique et démagogique, brouille la communication et la revendication existentielle actuelle des enseignants.
Que faire ? Augmenter les temps de pratique des élèves ou les rémunérations des professeurs ? Imaginons un instant que le premier effort, colossal, soit consenti, qu’adviendrait-il alors de la revalorisation des salaires ?
Il n’y a pas là d’opposition entre idéalisme des uns et réalisme des autres. Cet idéalisme est honorable. Actuellement le réalisme conduit à bien identifier et à plaider collectivement pour une autre grande priorité.
Pour le SNALC, dans le contexte d’inflation galopante doublée de la dévaluation scandaleuse de nos salaires depuis 30 ans, la paupérisation de notre profession est telle que, pour l’heure, il ne peut y avoir qu’un seul et unique mot d’ordre : la revalorisation immédiate et très significative de nos rémunérations, à tous les échelons, pour tous les grades, sans contrepartie et sans effets de manche. Le dégel promis du point d’indice et sa revalorisation devront être totalement à la hauteur des enjeux et pérennes. Un plan pluriannuel de rattrapage salarial acceptable (et pas sur 30 ans) devra être acté. Les autres revendications viendront après. Elles seront d’autant plus audibles que notre métier et nos fonctions auront été revalorisés et donc reconnus comme majeurs pour l’avenir de tous les élèves et de notre société.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1467 de juillet 2022