« Faire la classe » est le cœur du métier de professeur des écoles. Le relationnel entre l’enseignant et ses élèves est donc une composante essentielle de notre profession.
Or, au fil du temps, ce lien s’est altéré et nous observons même une dégradation qui s’accélère depuis quelques années. Ainsi, les valeurs de confiance et de respect mutuel qui sont au fondement de l’École et plus largement de la vie en société s’étiolent. La politesse élémentaire s’apprend trop souvent à l’école et l’attitude des élèves glisse de plus en plus vers l’irrespect.
Ce constat est le reflet de la considération allouée aux professeurs des écoles par la société. Dans un monde où on évalue à tout-va son fast-food, son médecin et désormais son établissement scolaire, nos concitoyens « consomment de l’école » : ces considérations déteignent sur les enfants et sur leur comportement en classe.
En parallèle, le système scolaire et l’institution portent leur part de responsabilité, l’école n’étant désormais plus suffisamment synonyme de réussite et d’exigence. Dans une école où la différenciation pédagogique fait loi, il devient de plus en plus compliqué de gérer l’hétérogénéité. Sans appuis supplémentaires et à moyens constants, les élèves le ressentent et leur motivation se perd parfois en cours de route.
Enfin, n’oublions pas que si l’enfant a des droits inaliénables, il a aussi des devoirs en tant qu’élève. Les règlements de l’école et de la classe doivent être respectés. Si ce n’est pas le cas, les punitions prévues au règlement intérieur, tout comme les mesures positives d’encouragement, doivent être appliquées systématiquement. Or, de plus en plus de familles contestent les décisions du professeur, et le soutien de la hiérarchie, qui devrait alors être impératif, est de plus en plus rare. Il arrive même que le PE se fasse réprimander, ceci mettant à mal sa crédibilité dans la classe et auprès des parents d’élèves.
La société, les parents et les professeurs des écoles doivent travailler dans le même sens pour montrer aux enfants que respect et politesse sont des composantes essentielles de la vie à l’École et au-delà. Ces citoyens de demain appliqueront ce qu’on leur a appris durant l’enfance. Il faut donc agir pour une école du présent apaisée et non pour une « école du futur » réfutée par la profession.