Durant deux années, le COVID – en plus de dégrader les conditions d’enseignement – a empêché les évidences de sauter aux yeux du plus grand nombre. Enfin, cette année, pour la première fois, les épreuves de spécialité vont avoir lieu, à l’instar des épreuves de terminale. Et les écueils annoncés par le SNALC font surface.
Que ce soit en mars ou en mai, le calendrier ne fonctionne pas car il fait porter simultanément trop de casquettes aux personnels. Ainsi, après la passation des épreuves de spécialité, les professeurs sont censés corriger des copies comptant pour un examen national tout en continuant à faire cours et en préparant les oraux ou les ECE. Une telle organisation empêche nécessairement les professeurs d’assurer leurs missions de manière convenable.
Jusqu’à présent, il existait des établissements où des proviseurs écoutaient les professeurs et prenaient sur eux de décharger les correcteurs de leurs cours. Mais cela restait marginal et donc clairement insuffisant. C’est pour cela que le SNALC, après un dialogue long oscillant entre le formel et l’informel avec la DGESCO, a fait partie de l’intersyndicale qui a enjoint le Ministère de cadrer tout cela nationalement et de permettre aux professionnels que nous sommes de faire le travail correctement et sereinement.
Cette intersyndicale a porté ses fruits et a obtenu pour les correcteurs un forfait de quatre demi-journées libérées de cours entre le 17 mai et le 4 juin.
Le SNALC ne se gargarisera pas de ce succès. D’abord parce qu’il reste modeste et qu’il faut attendre de voir comment tout cela sera appliqué. En effet, ce forfait est « au choix de l’enseignant » mais seulement « après accord du chef d’établissement »
Ensuite parce que le SNALC ne saurait s’approprier un « demi-succès » collectif. D’aucuns le feront sans doute. Nous considérons que ce serait de fort mauvais goût et préférons saluer l’action d’une intersyndicale à laquelle nous avons activement pris part.
Communiqué du SNALC du 29 avril
On le voit bien, même lorsque les dysfonctionnements sont criants, le ministère semble avoir du mal à effectuer les adaptations nécessaires. Et les épreuves terminales seront – comme l’an dernier – un moment compliqué pour les professeurs, à commencer par ceux de Lettres et de Philosophie. Ces derniers, s’ils enseignent HLP, devront – après avoir connu le « rush » des épreuves de spécialité, être correcteurs des écrits de juin tout en devant se muer en examinateurs du Grand Oral. Et les corrections se feront encore sur des copies dématérialisées avec leur lot d’erreurs de numérisation, leur fatigue accrue et leur temps démultiplié.
D’aucuns diront que le SNALC dresse un tableau apocalyptique des épreuves. Là n’est pas notre propos. Nous pointons simplement du doigt les erreurs commises et leurs conséquences sur la qualité de notre travail… sur la qualité de notre vie dans notre travail.
Il est grand temps que le Ministère se rende compte que – pour citer notre président de la République – « ça ne va pas la faire ».