Le CSP vient de publier son projet de programme pour l’enseignement de spécialité (EDS) EPS. Ses contenus précis étant maintenant consultables, nous allons plutôt nous intéresser aux éléments saillants.
La pratique des APSA reste au coeur de l’EDS. Ce projet traduit un net recul avec la vision initiale d’une formation à la diversité des pratiques physiques, de loisirs, inclusives, féminines, hygiéniques, de bien-être… L’option sportive et performative s’affirme dans «l’acquisition et le perfectionnement d’habiletés technico-tactiques» et l’atteinte des «meilleurs niveaux de performance». Les temps de pratique constituent globalement les 2/3 de cet enseignement. Se pose en revanche la contrainte des Champs d’apprentissage (CA) et d’une pratique toujours polyvalente, opposée à la notion de spécialité, puisque 3 APSA appartenant à 3 CA différents seront abordées chaque année. Les 5 CA devront être couverts en 2 ans.
Les apports théoriques portent sur les métiers du sport, la santé, les enjeux de la pratique physique et la technologie des APSA. Ils s’ouvrent sur des contenus très étendus et pointus, et des méthodes d’enseignement variées (cours théoriques, travaux dirigés, échanges-débats…). Ils s’accompagnent du développement de compétences transversales, socio-comportementales auxquelles l’EDS n’échappe pas. Les élèves seront formés à la conduite de projet (organisation d’un évènement en première année et prise en charge d’une intervention pédagogique en terminale), au travail en collectif, à la communication interpersonnelle… préparatoires au grand oral. Ce gros versant théorique questionne la compétence, la formation et sans doute la sélection des enseignants. Il n’exclut pas le recours à « des enseignants des autres disciplines ».
Ce projet est intéressant mais il s’éloigne nettement des attentes de la DEGESCO qui souhaitait une ouverture plus large aux métiers du corps et à un public plus hétérogène, moins sportif. Glissant vers une propédeutique aux STAPS, ce projet risque fort d’être modifié ou retoqué avant son officialisation.
Publié dans la LE EPS 32 – mars 2021