Exercer ailleurs pour s’éloigner des chemins tout tracés et se donner la liberté de découvrir d’autres horizons, d’autres cultures : qui n’en a pas rêvé ? Exercer autrement en construisant un projet sur mesure en fonction de vos envies, de vos compétences, de vos ambitions : êtes-vous prêt à franchir le pas ?
Dans ce dossier du mois, le SNALC vous embarque vers des destinations aux quatre coins du globe, aux quatre coins de France, sinon aux quatre coins de votre salon. Pour reprendre une expression déjà entendue, il suffit parfois de traverser la rue ; le voyage ne s’exprime pas toujours en kilomètres. Alors attachez vos ceintures. Prêt pour le décollage ?
Vous affectionnez les langues ou vous avez une expérience de formateur ? L’AEFE qui compte 500 établissements à travers le monde recrute. Des postes de résidents et d’expatriés sont régulièrement mis au mouvement. À moins que vous ne préfériez opter pour les territoires français d’Outremer : là encore, le SNALC peut vous aider.
Saisissez l’opportunité de changer de discipline pour continuer d’enseigner : dans le même corps, ou pas ; vers des disciplines proches, ou carrément différentes ; voire en changeant de public.
Et si vous ne souhaitez plus enseigner mais rester dans l’Éducation nationale, alors d’autres secteurs pourraient vous tenter : l’administration, la santé, le social… et inversement ! Pour rompre avec le quotidien de la classe, le détachement vers la fonction publique, une association voire un organisme conventionné peut s’avérer une solution intéressante, avec la possibilité de réintégrer votre emploi d’origine. Le CNED par exemple, propose d’enseigner sur des postes adaptés.
Enfin, si aucune de ces pistes ne correspond à vos attentes, vous pouvez carrément changer d’air soit en quittant définitivement la fonction publique, grâce notamment à la mise en place de la rupture conventionnelle, soit demander une disponibilité – le temps de la réflexion.
Dossier du mois de la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1461 du 28 janvier 2022
Dossier coordonné par Jean-Pierre GAVRILOVIC, président du SNALC Détachés-Étranger-Outre-mer et du SNALC de l’académie de Strasbourg.
Avec la contribution d’ Élise BOZEC BARET, responsable nationale SNALC pour le CNED ; Philippe TRÉPAGNE, secrétaire national chargé de la gestion des personnels ;
Sébastien HECKMANN, secrétaire académique du SNALC Détachés-Étranger-Outre-mer ; Sophie GRÉBERT, responsable nationale du SNALC Enseignement privé.
Au menu dans ce dossier...
DÉTACHÉ EN FRANCE, HORS ENSEIGNEMENT
Envie de prendre l’air hors de votre classe ? Pourquoi ne pas viser un détachement sur un poste dans la fonction publique, une association ou un organisme conventionné ?
Pour arriver à trouver un poste qui vous corresponde, commencez par vous abonner, si ce n’est déjà fait, à la lettre du bulletin officiel de l’Éducation nationale (BOEN). Puis, tous les jeudis, scrutez vos mails pour voir s’il y a une vacance de poste ou un avis de recrutement intéressant pour vous : cela peut être dans des établissements publics sous tutelle du ministère (CNED, Réseau Canopé, ONISEP…), des associations sportives (UNSS, FFU…), des organismes divers (par exemple, l’Office franco-allemand pour la jeunesse, la Fondation de la Résistance, les Fauvettes…).
Étendez ensuite vos recherches à l’ensemble des postes vacants de la fonction publique grâce au site Place de l’emploi public, sur lequel vous pouvez facilement créer un compte et recevoir des alertes dès qu’une annonce correspondant à vos critères de recherche est publiée.
Quel que soit votre choix, le SNALC vous conseillera et vous accompagnera.
ENSEIGNER AU CNED : SUR POSTE ADAPTÉ, MAIS PAS SEULEMENT
Les 1 200 postes d’enseignants à distance au CNED sont des postes adaptés, réservés à des enseignants ne pouvant plus, pour des raisons de santé ou de handicap, continuer à enseigner en présentiel.
Leurs activités quotidiennes consistent principalement à tutorer et évaluer en ligne les 35 000 élèves qui, de la maternelle à la terminale, sont scolarisés à distance. Une minorité de ces enseignants accompagne des adultes, étudiants ou encore agrégatifs. L’affectation en poste adapté au CNED se fait sur dossier au niveau académique, en général à l’automne pour l’année scolaire suivante.
Par ailleurs, le CNED recrute actuellement 20 enseignants hors de ce cadre, qui seront mis à disposition auprès de sa direction générale (située dans la Vienne). Les activités listées dans la fiche de poste ne comprennent pas d’évaluation des élèves, mais de la conception de contenus pédagogique en plus de l’animation disciplinaire.
Les renseignements, ainsi qu’un contact par mail, sont consultables sur le site du ministère : https://www.education.gouv.fr/ postes-au-cned-326032
CHANGER DE DISCIPLINE POUR CONTINUER D’ENSEIGNER
Le changement est possible dans le même corps par exemple chez les certifiés, les agrégés ou les PLP, dans des disciplines proches que ce soit des sciences vers les mathématiques, des Lettres classiques vers les modernes et inversement.
Dans le cas d’une diminution des postes (PLP en éco-gestion administrative, certains enseignements de langue par exemple), changer de discipline peut permettre d’éviter des mesures de carte scolaire à répétition. C’est parfois aussi le seul moyen d’obtenir une mutation à l’inter, quand les barres d’entrée pour l’académie convoitée sont trop élevées dans la discipline d’origine.
Parfois contraint, le changement de discipline peut aussi être envisagé positivement pour évoluer dans son enseignement.
On peut aussi changer de discipline pour se renouveler dans son enseignement et rompre une certaine routine au delà d’une simple mutation.
Le moyen le plus classique est alors le concours interne qui a l’avantage, s’il est réussi, d’ouvrir immédiatement les nouvelles fonctions sans avis à demander. Il est aussi possible de solliciter un détachement.
Celui-ci se fait avec l’accord du corps d’inspection de la discipline demandée et l’avis de celui de la discipline d’origine. Le niveau licence est nécessaire ou une solide expérience professionnelle pour les disciplines techniques et technologiques.
Reprendre une formation peut parfois s’avérer nécessaire. Selon les académies, des dispositifs d’aide spécifique existent. Solliciter un congé de formation est également une possibilité mais les moyens sont malheureusement limités.
Les sections académiques du SNALC sont présentes pour vous accompagner dans votre projet. N’hésitez pas à recourir à leur expertise pour vous accompagner dans votre projet !
LES « RH DE PROXIMITÉ » : L’ÉPANOUISSEMENT POUR TOUS, VRAIMENT ?
Le bilan de la mise en place des ressources humaines de proximité (RHP) pour l’année 2021 permet de saisir une partie de la réalité à travers les statistiques. Pour l’ensemble du territoire, le ministère enregistre en 2020-2021 environ 32000 sollicitations. C’est assez peu sachant en plus que « des réunions dans les établissements » sont comptabilisées. Il s’agit dans ce cas de formations ponctuelles sur un thème, ouvertes à plusieurs enseignants d’un secteur pouvant s’inscrire.
Ces RHP sont sollicitées ainsi principalement :
- 39% des demandes d’accompagnement concernent un projet professionnel.
- 17% pour des difficultés professionnelles
- 16% pour des raisons de santé et de qualité de vie au travail
- 15% pour des dossiers de candidature et de mobilité
Or, les raisons s’entremêlent. Vouloir changer de métier peut s’expliquer par des difficultés professionnelles et/ou des raisons de santé. Mais comment sera qualifiée une demande de reconversion motivée par une grande lassitude ou une souffrance au travail : volonté de s’épanouir en ouvrant son horizon ?
L’importance de la volonté de changer et de faire autre chose ressort bien de ces bilans alors que ces RH restent mal connues et donnent rarement des solutions. Combien de collègues se sont débrouillés seuls, ont démissionné ou utilisé la procédure de rupture conventionnelle par exemple ? Les enquêtes telles qu’elles sont faites écrasent la souffrance au travail. Comment ne pas comprendre la création de ces services dits de proximité autrement que par la volonté d’éloigner les difficultés et les conflits des administrations centrales ? Bien sûr, sous couvert de « construire un lien direct entre les personnels et les services administratifs » pour citer à nouveau les LDG et surtout pour ne pas s’attaquer aux causes.
Quelques conseils restent valables, même s’ils sont rarement énoncés par les fameuses RH. D’abord, attention à ne pas changer de fonctions pour de mauvaises raisons : enseigner dans une autre discipline ou un autre corps n’est forcément plus facile, ni moins fatiguant. C’est parfois la cause de déceptions quant à la quantité d’efforts à fournir ; le changement d’habitudes peut être salutaire mais il faut y être préparé. Les déceptions peuvent être d’ordre pratique : affectation lointaine, emplois du temps mal conçus, surcharge de travail personnel, rémunération surestimée, responsabilités difficiles à assumer.
En revanche, le besoin de responsabilités accrues, de changement de milieu et aussi d’une reconnaissance financière c’est-à-dire concrètement d’un meilleur revenu par le salaire et les primes, favorisent la réussite.
Bien sûr, l’équilibre personnel qu’il soit familial, géographique ou psychologique est la clé. C’est dire qu’une réflexion préalable est toujours nécessaire, loin des réponses stéréotypées fournies par nos fameuses RH.
ÉVOLUER VERS D’AUTRES FONCTIONS DANS L’ÉDUCATION NATIONALE
L’Éducation nationale offre des perspectives d’évolution à ses personnels, annoncées pompeusement dans les Lignes Directrices de Gestion qui promettent «un accompagnement continu des personnels par la mise en place et la coordination de dispositifs d’aide, de soutien et de conseil ainsi que de formation». Ces évolutions professionnelles au sein de l’Éducation nationale sont au final assez limitées et demandent un vrai investissement de la part des intéressés.
Plusieurs corps et fonctions ne sont d’ailleurs accessibles qu’après avoir exercé comme enseignant, personnel d’éducation, d’orientation ou administratif par exemple : ce sont d’abord les fonctions dites d’encadrement à savoir les personnels de direction et d’inspection. L’accès se fait par concours, mais aussi par la liste d’aptitude (115 postes ouverts pour la rentrée 2022) et le détachement (30 postes pour la rentrée 2022 dont la liste est publiée sur le site Place de l’emploi public).
Notre administration veut pousser une partie de ses personnels vers l’enseignement. Des personnels administratifs sont orientés vers des enseignements technologiques, professionnels ou vers un enseignement lié à leur formation. Des personnels de santé peuvent aussi être dirigés vers l’enseignement technologique. Cependant, malgré de réelles réussites individuelles, de telles démarches sont rarement couronnées de succès. Dans le sens inverse, plus demandé par les personnels, il faut reconnaître aussi le nombre réduit de réussites de l’enseignement vers les filières administrative, sanitaire et sociale. La formation initiale et les moyens mis en oeuvre sont trop souvent insuffisants. L’Éducation nationale est un mauvais élève quand il s’agit de former ses personnels, bien loin des prétentions affichées dans ses lettres d’intention. Des difficultés concrètes souvent relevées par le SNALC compliquent les choses : offre de formation limitée et souvent lointaine, mobilité géographique contrainte et réticences au sein de l’Éducation nationale à accueillir des professeurs pour d’autres fonctions. C’est peut-être ce dernier élément qui est le plus difficile à accepter…
L’HERBE EST-ELLE PLUS VERTE DANS LE PRIVÉ ?
Question récurrente qui prend racine dans les médias véhiculant une image édulcorée d’établissements privés prestigieux où des élèves sages et dociles ont un niveau supérieur.
Inutile de le nier. Si effectivement il existe, comme dans le public, cet élitisme décrié est loin de la réalité de terrain. Souvent, les ensembles scolaires privés pallient le manque d’établissements publics. Il y existe aussi des REP, de très nombreux établissements sont ruraux, avec de petits effectifs impliquant peu de moyens, le bénévolat est souvent la norme. Souvent, les professeurs doivent surveiller la cantine, pallier les absences, effectuer des heures en sus, accompagner les élèves aux messes, être à la fois professeur/ psychologue/assistante sociale/ médiateur/… Comme partout : d’excellents élèves côtoient d’autres à profil de réussite différée.
ALORS, POURQUOI LE PRIVÉ ?
La bienveillance y serait de mise, les familles davantage écoutées et le cadre de travail moins stressant. Une chose est sûre, une attention toute particulière est portée aux profils à besoins particuliers, et tous les élèves sont cocoonés par obligation. En effet, les parents payant la scolarité, leurs attentes sont très fortes et de très nombreux chefs d’établissements, pour être certains de garder l’effectif, n’hésitent pas à soutenir les parents au détriment de l’équipe pédagogique.
COMMENT INTÉGRER LE PRIVÉ ?
Avant de postuler, une demande doit être formulée auprès du rectorat. Les titulaires du public peuvent être nommés sur un service sous certaines conditions : accord de l’académie d’origine, temps complet dans un seul établissement sur un service vacant à l’issue du mouvement du privé, respect du grade et de la discipline de l’enseignant.
QUELQUES PRÉCAUTIONS.
Il est important de noter que, si le passage public/privé existe, l’inverse est impossible, alors que le concours est exactement le même. Sachant en plus qu’aucun accord collégial n’est obligatoire pour l’enseignant du public et que le salaire net est largement différent (salaire du « public » conservé), cela peut cristalliser les tensions entre collègues. Enfin, il est bon de savoir qu’une nomination sur un poste ne donne pas d’entrée dans l’académie au titre de l’enseignement public et qu’en cas de perte d’heures dans la discipline, l’enseignant du public perd son poste.
En cas de questions, contactez prive@snalc.fr
ENSEIGNER À L’ÉTRANGER
L’EFE (Enseignement Français à l’Étranger) est constitué de plusieurs réseaux d’établissements français, notamment l’AEFE et la Mission Laïque (OSUI au Maroc). La mission première de l’EFE tourne essentiellement se décline en trois axes. Elle a pour vocation de scolariser les élèves français et binationaux qui résident à l’étranger, d’attirer une certaine élite d’étudiants étrangers pour qu’ils poursuivent leurs études en France et de promouvoir la francophonie dans le monde.
L’AEFE (Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger), est le principal acteur de ce réseau avec environ 500 établissements à travers le monde. Au regard du droit local, tous ces établissements sont des établissements d’enseignement privé. Au regard du droit français, les établissements à gestion directe et ceux qui sont conventionnés s’apparentent à des établissements d’enseignement privé sous contrat. Une partie des personnels est rémunérée par l’AEFE (ce sont les postes de résidents et d’expatriés) et une autre l’est directement par les finances de l’établissement (les recrutés en contrat local).
Les autres établissements de l’agence sont homologués, c’est-à-dire qu’ils ne recrutent qu’avec des contrats locaux. En échange du versement de 1 à 2% des frais de scolarité perçus par l’établissement à l’AEFE, l’agence met à disposition les ressources pour conseiller et soutenir l’établissement, pour effectuer des missions d’inspection, et proposer des formations continues au personnel de l’établissement.
Parallèlement à l’AEFE, une association, la Mission Laïque, est à la tête d’un réseau de 111 établissements. Certains d’entre eux sont financés par des entreprises, pour scolariser les enfants de leurs employés.
Au Maroc, l’émanation de la MLF s’appelle l’Office scolaire et universitaire international (OSUI) qui s’est donné pour objectif de répondre à la demande croissante des familles marocaines, demande que le réseau géré par l’AEFE ne pouvait plus satisfaire à lui seul. Aujourd’hui, dix établissements de l’OSUI scolarisent plus de 11 500 élèves dont près de 90% sont de nationalité marocaine. Les formations sont homologuées par le ministère français de l’Éducation nationale.
AVANT DE POSTULER À L’ÉTRANGER
Il faut bien comprendre que les postes proposés par les établissements correspondent à des profils particuliers. Les conditions de travail et la rémunération sont elles aussi très variables.
Si vous êtes amoureux des langues, vous pourrez tenter vos chances dans les Ecoles européennes. Le profil recherché est, en effet, axé sur leur maîtrise. Un niveau B2 en anglais est indispensable ainsi que d’autres certifications notamment en allemand, espagnol ou en italien. La rémunération étant attractive (entre 4000 et 6000 euros par mois), les candidats sont nombreux pour un petit nombre de postes. Le format des cours est différent avec des séances de 45 minutes, mais le temps de travail hebdomadaire est sensiblement le même qu’un enseignant certifié. Les conditions de recrutement sont détaillées au BO n°2 du 13 janvier 2022.
Si vous avez une expérience de formateur ou que vous détenez le CAFFA, vous pouvez postuler sur les postes d’expatriés (EEMCP2 – enseignant expatrié à mission pédagogique du 2nd degré) publiés en septembre sur le site de l’AEFE. Le recrutement se fait sur dossier et les candidats sélectionnés passent un entretien en janvier. L’enseignant expatrié est chargé de la formation des collègues d’un pays ou d’une zone géographique. Il dispose d’une décharge horaire pour accomplir ses missions.
Les contrats sont d’une durée de 5 ans (3 + 1 + 1), théoriquement renouvelable une fois. La prime d’expatriation est très élevée et dépend du coût et des conditions de vie de chaque pays.
L’essentiel des autres postes ne demandent pas un profil particulier, mais la maîtrise des langues et des outils numériques est souvent appréciée.
Ces postes sont publiés sur le site de la Mission Laïque entre les mois d’octobre et de décembre et les postes de résidents sur le site de l’AEFE vers la fin du mois de décembre. Une prime, appelée ISVL (indemnité spécifique de vie locale), complète le salaire. Les contrats sont d’une durée de 3 ans, renouvelables une fois maximum. Il est possible de changer de pays d’affectation à l’issue du premier contrat de 3 ans.
Vous pouvez aussi être directement recruté par l’établissement. Les collègues titulaires sont détachés par le MEN. La rémunération et la charge de service sont négociées directement avec l’établissement.
N’hésitez pas à contacter SNALC-DETOM.fr pour tout complément d’information et suivi de votre candidature !
LE FORUM DETOM DU SNALC : UNE PLACE OÙ TROUVER LES RÉPONSES
DETOM : détachés – étranger – outre-mer
Le SNALC DETOM qui gère les personnels détachés à la 29ème base et les personnels travaillant en Outre-mer (hors Réunion et Mayotte), a ouvert son forum de discussion au début du mois de janvier pour la 29ème base et l’ouvrira pour l’Outre-mer à partir du mois de mars.
Ce forum a pour objectif de faciliter les échanges entre les collègues qui sont très éloignés géographiquement, mais qui rencontrent les mêmes problématiques.
Trois grands axes de discussion sont proposés :
- Les questions relatives à la carrière ;
- Les échanges concernant les postes proposés par la 29ème base en France (écoles militaires, …) et à l’étranger ;
- Les discussions autour du militantisme.
Les adhérents qui ne font pas encore partie de la 29ème base peuvent tout de même faire une demande d’inscription pour qu’ils puissent se renseigner en vue d’un futur détachement.
Pour rejoindre notre forum : https://detom-snalc.forumactif.com/
UN CERTIFICAT POUR ENSEIGNER À L’ÉTRANGER
Il faut bien comprendre que les postes proposés par les établissements correspondent à des profils particuliers. Les conditions de travail et la rémunération sont elles aussi très variables.
S i vous êtes amoureux des langues, vous pourrez tenter vos chances dans les Ecoles européennes. Le profil recherché est, en effet, axé sur leur maîtrise. Un niveau B2 en anglais est indispensable ainsi que d’autres certifications notamment en allemand, espagnol ou en italien. La rémunération étant attractive (entre 4000 et 6000 euros par mois), les candidats sont nombreux pour un petit nombre de postes. Le format des cours est différent avec des séances de 45 minutes, mais le temps de travail hebdomadaire est sensiblement le même qu’un enseignant certifié. Les conditions de recrutement sont détaillées au BO n°2 du 13 janvier 2022.
Si vous avez une expérience de formateur ou que vous détenez le CAFFA, vous pouvez postuler sur les postes d’expatriés (EEMCP2 – enseignant expatrié à mission pédagogique du 2nd degré) publiés en septembre sur le site de l’AEFE. Le recrutement se fait sur dossier et les candidats sélectionnés passent un entretien en jan-vier. L’enseignant expatrié est chargé de la formation des collègues d’un pays ou d’une zone géographique. Il dispose d’une décharge horaire pour accomplir ses missions.
Les contrats sont d’une durée de 5 ans (3 + 1 + 1), théoriquement renouvelable une fois. La prime d’expatriation est très élevée et dépend du coût et des conditions de vie de chaque pays.
L’essentiel des autres postes ne demandent pas un profil particulier, mais la maîtrise des langues et des outils numériques est souvent appréciée. Ces postes sont publiés sur le site de la Mission Laïque entre les mois d’octobre et de décembre et les postes de résidents sur le site de l’AEFE vers la fin du mois de décembre. Une prime, appelée ISVL (indemnité spécifique de vie locale), complète le salaire. Les contrats sont d’une durée de 3 ans, renouvelables une fois maximum. Il est possible de changer de pays d’affectation à l’issue du premier contrat de 3 ans.
Vous pouvez aussi être directement recruté par l’établissement. Les collègues titulaires sont détachés par le MEN. La rémunération et la charge de service sont négociées directement avec l’établissement.
N’hésitez pas à contacter SNALC-DETOM.fr pour tout complément d’information et suivi de votre candidature !
TÉMOIGNAGES
DU CONGO AU GABON, SOUS LE STATUT D’EXPATRIÉ
Par Christophe JEGAT, membre du SNALC DETOM
Mon parcours professionnel m’a amené à enseigner en Afrique centrale (Congo-Brazzaville, puis Libreville, au Gabon) pendant 10 ans, entre 2010 et 2020, sous le statut d’expatrié.
Les conditions de travail dans les lycées de Brazzaville et de Libreville sont globalement bonnes. Les établissements sont bien équipés (accès internet, vidéoprojecteurs, tableaux blancs interactifs, climatisation dans les salles). La population scolaire est issue de milieux privilégiés (enfants d’expatriés, de diplomates, de familles binationales, de familles locales appartenant à l’élite politique, intellectuelle, financière). Les élèves sont dans leur très grande majorité gentils, polis et respectueux. Enfin, le niveau scolaire n’est ni pire ni meilleur que dans les établissements français. Les équipes pédagogiques sont composées d’enseignants expatriés, chargés de missions de formation sur le pays et sur la zone (ils sont de moins en moins nombreux), de collègues résidents, titulaires de l’Education nationale française, et d’une majorité de collègues recrutés locaux, parfois présents dans l’établissement depuis très longtemps.
En ce qui concerne les déplacements intérieurs, les situations varient d’un pays à l’autre. Au Congo, il est difficile de sortir de Brazzaville et de visiter le pays. Au Gabon, les déplacements à l’intérieur du pays sont plus faciles ; les parcs nationaux sont nombreux où l’on peut observer une multitude d’animaux à l’état sauvage. Il faut toutefois noter que le coût des hébergements dans les gîtes et les hôtels sont très élevés.
Pour résumer, postuler en Afrique centrale mérite une réflexion préalable. Il faut être prêt à sacrifier une certaine forme de confort quotidien, être plutôt en bonne santé, être prêt à faire preuve de patience aussi. Même si les Instituts Français de Brazzaville et de Libreville s’efforcent de proposer des programmations intéressantes, il ne faut pas s’attendre à une vie culturelle très riche. Cependant, les conditions de travail, les conditions financières et le plaisir de découvrir des pays qui incarnent la magnificence de l’Afrique, rendent ce projet particulièrement stimulant.
L’ÉCOLE MILITAIRE : UNE EXPÉRIENCE STIMULANTE
Par Mejid HADDAJI, membre du SNALC Strasbourg
J’étais professeur d’arabe à Paris et dans la région parisienne où j’enseignais les mathématiques, car j’avais une double titularisation. En 1995 j’ai répondu à une annonce publiée dans le BO, pour un poste à l’école militaire du renseignement à Strasbourg. Nous étions nombreux à postuler. Les services du renseignement et de la sécurité de la défense ont mené des enquêtes sur tous les candidats, j’ai été choisi, heureux et curieux de ce changement après 17 ans au sein de l’Education Nationale.
Être détaché et découvrir un nouveau monde, celui du ministère des armées, tout en conservant un pied dans la maison mère l’Education Nationale est une chance pour un enseignant.
Mon aventure a duré jusqu’à cette année, celle de mon départ à la retraite. 26 ans de carrière durant lesquelles je n’ai pas cesser de me former à l’enseignement de l’arabe militaire en obtenant tous les certificats militaires de langue, 26 ans passés à former les militaires, dans une école de renseignement interarmées : des sous-officiers, des officiers subalternes, des officiers supérieurs et des généraux. Une vie riche en rebondissements, en expériences stimulantes et très intéressantes sur le plan professionnel. Enseigner à des adultes responsables et respectueux du temps et du travail est un plaisir valorisant.
J’étais sur un poste unique en France, formation des linguistes d’écoute à des divers dialectes arabes pour un but opérationnel, formation d’officiers supérieurs à des diplômes universitaires afin de les préparer à des postes d’attachés militaires dans les ambassades de France en pays arabes, conférences dans des domaines précis touchant à la Défense Nationale.
Décrire mon expérience de plus qu’un quart de siècle au sein des armées nécessiterait de longues pages. Alors je suggère simplement à tous mes collègues enseignants de tenter l’aventure du détachement au Ministère des Armées : une expérience très dépaysante !
Pour contacter le SNALC DETOM : snalc-detom.fr/contact
DETOM : détachés – étranger – outre-mer