Compte rendu du SNALC
Audience du 27 septembre 2022
avec la ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels
Le SNALC a rencontré, le 27 septembre 2022, la ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, dans le cadre du projet de réforme du lycée professionnel à la rentrée 2023. La question de la demi-journée de découverte des métiers au collège a également été abordée, mais rien n’est clair, loin de là, pour le moment sur ce sujet.
La ministre a déclaré que pour l’instant, hormis l’augmentation de 50 % des PFMP et la rémunération versée par l’État aux jeunes, rien n’était encore acté. Elle a daigné préciser toutefois que la réforme se ferait dans un cadre national et serait très progressive, sans plus de précisions.
Le SNALC a tenu, en premier lieu, à informer la ministre de l’extrême stupéfaction et inquiétude des PLP nées des déclarations du président de la République sur le lycée professionnel. Il lui a signifié son opposition à l’augmentation de la durée des PFMP et a énoncé ses lignes rouges :
- maintien du statut des PLP, pour les enseignants présents et avenir, avec 18h00 de service hebdomadaire, sur les 36 semaines de l’année scolaire sans annualisation.
- Pas de PFMP pendant les vacances scolaires, le week-end, etc.
- Établissement d’un bilan de la précédente réforme et de ses principales dispositions (familles de métier, co-enseignement, « chef-d’œuvre », mixité des élèves et des apprentis…)
- Aucune nouvelle perte d’heures, notamment pour l’enseignement général.
- Mixité des statuts juridiques non généralisée aux stagiaires de la formation continue.
- Pas d’opposition de principe à l’apprentissage mais il ne doit pas être présenté comme un idéal. Et pour cause, il fonctionne mal pour les mineurs en formation infra bac et le lycée professionnel doit garder toute sa place comme voie de formation, et ne pas servir de roue de secours à l’apprentissage.
Nos questions concrètes…
- Calendrier de mise en œuvre ?
- Modalités des PFMP : heures, jours, semaines, pendant les vacances scolaires, etc. ?
- Volume et contenu de l’enseignement général. La PSE, par exemple, fait-elle partie de l’enseignement général ?
- Quelles sont les formations dites non insérantes et quelles sont les filières dites d’avenir ?
- Le périmètre de l’autonomie des chefs d’établissement ?
… sont restées sans réponse.
Les PLP sortent tout juste de la transformation de la voie professionnelle, réforme structurelle lourde sans bilan alors même que les pertes d’heures d’enseignement dues au bac pro 3 ans produisaient déjà les effets négatifs que tous les PLP connaissent : manque de temps pour consolider les apprentissages d’un public en majorité fragile et difficultés à trouver des lieux d’accueil pour les PFMP, beaucoup d’entreprises exigeant des élèves majeurs. Ils sont épuisés par ces réformes perpétuelles qui se sont toujours traduites par une réduction du temps de formation et par une pseudo bienveillance pour la délivrance des certifications, principales raisons pour le SNALC des difficultés d’insertion professionnelle ou de poursuites d’études.
Cette audience n’a fait que conforter les craintes du SNALC quant à l’avenir des PLP et des conditions d’études et de poursuite d’études d’un tiers des lycéens.