VERS UNE FORMATION
À L’ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES ?
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Article publié dans la Quinzaine universitaire n°1454 du 11 juin 2021
Par Sébastien VIEILLE, secrétaire national du SNALC chargé de la pédagogie
Dans le cadre du comité de suivi de la réforme du lycée, le SNALC participe à un groupe de travail sur l’égalité filles-garçons dans l’orientation. Des idées saugrenues y sont lancées. Mais ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain.
Des disciplines au lycée et certaines filières du supérieur accueillent moins de filles que de garçons, et inversement. Le ministère veut rééquilibrer tout cela. En soi, l’idée n’est pas mauvaise. En effet, des filles n’osent pas prétendre à une orientation, notamment par crainte de se retrouver isolées dans des milieux masculins, et inversement.
Le SNALC participe et tombe parfois de sa chaise. Ainsi, à l’initiative d’une chercheuse en sciences de l’éducation, le ministère envisage des quotas de filles dans des filières comme NSI ou SI, voire d’y aménager des espaces où les filles ne seraient qu’entre elles (safe spaces). Quand le SNALC objecte que ces disciplines ne sont pas « en tension » en ce qui concerne les inscriptions de filles et souffrent surtout d’un manque d’attractivité, d’autres syndicats applaudissent à tout rompre.
Pourtant, des idées intéressantes émergent, si leur mise en oeuvre ne donne pas un grand n’importe quoi. Parmi elles, celle d’une formation pour que les professeurs soient conscients des « gestes professionnels » qui peuvent nuire à un sexe plutôt qu’à un autre. S’il s’agit de se demander quelles attitudes ou pratiques favorisent plus les garçons que les filles, et inversement, cela peut être enrichissant. Si cela débouche sur un catéchisme professionnel, le SNALC s’y opposera.
Enfin, l’idée a été émise de mieux former les personnels encadrants à la gestion des personnels féminins. Tout en considérant que c’est le management de manière globale qui doit être amélioré, le SNALC salue une telle ambition, tant il nous arrive de rencontrer des situations problématiques dont les auteurs n’ont parfois pas conscience.
Au final, si les réflexions de ce groupe donnent des idées au ministre, le SNALC sera ravi que la place de la femme dans notre institution et dans la société soit améliorée. Mais nous veillerons à ce que le « et inversement » ne soit pas oublié. L’échec scolaire, touchant plus les garçons, reste une noble cause aussi.