Il arrive qu’un professeur des écoles, à un moment donné de sa carrière, se trouve en difficulté dans l’exercice de son métier. C’est parfois le PE lui-même qui en prend conscience et en réfère à son IEN, afin d’obtenir formation et soutien. Mais c’est le plus souvent l’IEN qui décèle des failles lors d’un rendez-vous de carrière ou qui est alerté par des remontées de pairs ou de parents d’élèves. Quelles qu’en soient les raisons et les circonstances, la situation n’est jamais simple. Le SNALC vous expose différents types de dispositifs que l’administration a échafaudés pour un PE rencontrant des difficultés professionnelles et leurs limites.
Qu’est-ce que le « contrat de progrès » pour PE ?
Il s’agit d’un procédé départemental conçu pour accompagner des enseignants rencontrant des difficultés professionnelles. L’objectif est de les aider à « remettre le pied à l’étrier », de les accompagner quelle que soit leur expérience, suivant un contrat répertoriant les compétences professionnelles majeures et essentielles à maîtriser. Ce référentiel existe aussi plus spécifiquement pour le champ de la direction d’école. Il s’agit pour l’IEN de mettre en exergue les compétences qu’il souhaite voir évoluer dans la pratique du PE, ciblées suite à une visite. Ainsi, le niveau du PE est déterminé à un instant T et celui à atteindre établi suivant un échéancier calendaire à tenir. Ce contrat – ou programme – proposé par l’IA-DASEN et assumé par l’IEN, peut être accepté ou refusé par le PE qui en fait l’objet. Néanmoins il y aura une nouvelle évaluation qu’il ne pourra pas refuser. Ainsi, l’analyse des besoins du PE et son évaluation sont déterminées par l’IEN quand la temporalité et l’échéance sont négociées avec l’enseignant.
Les aides apportées
Les aides de l’institution peuvent prendre différentes formes selon les difficultés pointées : une formation complémentaire, des visites d’un Enseignant Maître Formateur (EMF) ou de conseillers pédagogiques afin d’assister le PE dans sa pratique de classe ou encore des stages dans les classes d’EMF ou de Maîtres d’Accueil Temporaire. Pour les stagiaires, on privilégiera des cours à l’INSPE. Pour les directeurs, on proposera la mise en place d’un tutorat de direction.
Les limites de ces dispositifs
Un PE rencontrant des difficultés professionnelles a parfois besoin d’être guidé dans sa pratique et ce type de contrat peut l’aider à y voir plus clair s’il se sent soutenu par sa hiérarchie bienveillante, avec une cohérence dans les aides apportées. D’autres fois, il n’est malheureusement plus en capacité de fournir un travail ampliatif avec une mise à l’épreuve et le stress que cela peut engendrer, les heures supplémentaires de temps de travail ou de formation sur son temps libre, en plus de sa gestion de classe qui lui pose déjà problème…
D’ailleurs, des IEN se montrent opposés à ces PPRE pour PE, refusant d’entrer dans une démarche jugée intrusive, infantilisante, pour des enseignants fragilisés et en souffrance.
Ces dispositifs, quels qu’ils soient, peuvent permettre aux PE en difficultés de progresser. On assiste trop souvent à des aberrations consistant à mettre un PE en congé de maladie ordinaire forcé, avec demande de mutation obligatoire, sur la base d’accusations qui peuvent être infondées ou calomnieuses…
Le SNALC dénonce une hétérogénéité – quand ce n’est pas l’absence – des différentes pratiques d’accompagnement des PE rencontrant des difficultés professionnelles, selon l’endroit où l’on exerce et selon l’IEN qui les supervise. Quand les difficultés et la souffrance viennent de la classe, une mise en retrait professionnelle ou une formation sur temps de classe serait plus adaptée.