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Jean-Rémi GIRARD

 

Edito de la revue Quinzaine universitaire n°1465 du 13 mai 2022

Il est désormais admis, jusque chez des éditorialistes pourtant peu amènes envers la fonction publique, que nos métiers manquent d’attractivité. Par sa grande présence dans les médias nationaux et locaux, le SNALC a d’ailleurs beaucoup contribué à cette évolution des mentalités, où l’on est en train de passer de « feignants privilégiés toujours en vacances » à « victimes d’un déclassement social visible dans les comparaisons internationales ».

Bien entendu, c’est souvent le métier d’enseignant qui est mis en avant, à raison. Les chiffres d’admissibilité aux concours de recrutement sont historiquement bas, les envies de départ historiquement hautes. Les conditions d’exercice du métier se dégradent dans le premier comme dans le second degré tandis que le temps de travail effectif ne cesse de croître. Le SMIC est en train de nous rattraper ; l’inflation nous a depuis longtemps dépassés ; et ce n’est pas la promesse d’un hypothétique dégel ponctuel qui y changera quoi que ce soit. Mais cette crise est plus étendue. AESH, AED, personnels de santé, chefs d’établissement même… c’est finalement toute la communauté scolaire qui est touchée.

Face à cette désaffection, notre précédent ministre avait une solution : le déni. Il n’hésitait pas à nous proposer de communiquer largement sur les merveilles propres à nos métiers, sur la grandeur de nos missions, afin de ne pas décourager le chaland. Manque de chance : le SNALC est un syndicat, et non une agence de com’. Donc nous continuons à dire le réel plutôt qu’à vanter l’illusoire. Par exemple, nous signalons que la fameuse « reconquête du mois de juin » n’a pas lieu, mais que, de surcroît, nous avons perdu le mois de mai (et probablement mars et avril en plus dès l’an prochain).

Au-delà de notre rôle de témoin et de révélateur, nous avons aussi un rôle d’aide, de proposition et de revendication. Nous sommes à l’écoute de votre souffrance au travail, et à même de vous proposer des solutions ou des pistes (mobi-SNALC, ligne d’écoute, colloques sur les alternatives professionnelles, etc.). Nous portons haut et fort l’exigence d’un rattrapage salarial pour l’ensemble des personnels, sans contrepartie. Nous dénonçons l’ineptie de certaines décisions politiques, telles que la modification de la place du concours, les annonces sur les mathématiques faites hors de tout bon sens calendaire, la déstructuration programmée de la voie professionnelle, les mutualisations à outrance d’AESH considérés de plus en plus comme des variables d’ajustement et de moins en moins comme des êtres humains dotés de professionnalisme. Nous sommes au plus près de votre situation individuelle, de votre carrière, de votre promotion, car nous sommes l’une des rares organisations représentatives de tous les personnels et ce, sur l’ensemble du pays.

Se substituant parfois aux missions de l’employeur, le SNALC est donc votre syndicat, celui de vos intérêts. Nous ne nous dispersons pas, et restons au contraire fixés sur notre objectif unique : vous offrir, enfin, un meilleur traitement.