Le 20 mai 2025 est paru le rapport de la Cour des compte « L’enseignement primaire : une organisation en décalage avec les besoins de l’élève »(1). Le SNALC apporte son éclairage en revenant sur des constats lacunaires et des recommandations hors sol – mais sous le prisme de la communication gouvernementale – censés améliorer le bien-être et la réussite des élèves.
La Cour des comptes pointe que 40 % des élèves de 6e en grande difficulté scolaire appartiennent au groupe d’élèves ayant l’IPS le plus bas et que notre école amplifie le déterminisme social, en dépit des moyens mis sur les dédoublements en éducation prioritaire. Le SNALC rappelle que la refonte de la carte de l’éducation prioritaire se fait attendre et que beaucoup d’écoles « orphelines » mériteraient également les dédoublements.
Afin de développer l’attractivité, notamment dans les zones déficitaires, la Cour préconise de favoriser la mobilité géographique. Sur ce point, le SNALC est d’accord, mais reste à savoir comment. Rien n’est écrit sur la réforme de la formation initiale avec son engagement/emprisonnement de 4 ans (2), la non-revalorisation des salaires de l’ensemble des enseignants, le dépassement des ORS, la maltraitance subie par notre profession, etc. qui font malheureusement encore pencher la balance vers la désaffection du métier.
L’apologie de la semaine de 4.5 ou 5 jours est de retour, même si les rapporteurs reconnaissent que la semaine de 4 jours est redevenue la « règle » (alors que c’est plutôt la norme, les 4 jours étant, hélas, un régime dérogatoire). Le tollé suscité par l’évocation du retour de la semaine de 4,5 jours n’aura donc pas suffi. La volonté exprimée par les familles, les élus, les professeurs est essuyée du revers d’une page de ce rapport. Oublions que le fonds de soutien aux activités périscolaires a été abrogé pour la rentrée 2025 (3) et que le temps de l’élève en collectivité est toujours resté aussi long, voire s’est allongé, lorsque les 4,5 jours étaient de rigueur.
Le SNALC, s’il élude l’idée saugrenue de créer des contrats d’objectifs et de moyens négociés avec des directeurs d’école, recommande cependant la lecture éclairante, quel que soit le point de vue du lecteur, de ce rapport qui fait incroyablement l’impasse sur l’école inclusive.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1503-1D du 11 juillet 2025