À l’approche du DNB de juin 2022 dont la technologie fera partie avec la SVT pour l’épreuve de Sciences, la presse relate la situation d’élèves sans professeur de technologie et l’injustice qui pourrait en découler au niveau des résultats.
Pour le SNALC, cela résulte de réformes incessantes qui ont peu à peu transformé cette discipline en une machine à broyer et recycler les enseignants.
À la fin des années 60, la technologie était enseignée par les professeurs de sciences-physiques, manière d’élargir le recrutement de jeunes professeurs. Il s’agissait alors de dessin technique et d’électricité.
L’Éducation Manuelle et Technique (EMT) suite à la réforme de 1975, recycle les enseignants de travaux manuels et préprofessionnels. A partir de 1984, l’ambition est de mettre en place une technologie qui serait enseignée de la sixième à la terminale avec deux catégories de personnels en poste, des professeurs d’enseignement général de collège (PEGC), d’une part, et des titulaires du CAPET de technologie, d’autre part. Depuis 2012, avec la transformation des STI en STI2D, un seul CAPET existe, le CAPET sciences industrielles de l’ingénier (SII). Les enseignants sont alors susceptibles d’être nommés en collège ou en lycée (où les places sont chères).
En collège, le professeur de technologie cherche, essaye, échange sur les réseaux, met en œuvre des matériels divers et variés ; un vrai Géo Trouvetou. En auto-formation permanente, même si la DAFOP propose des stages qui souvent ne sont que le moyen de ne pas perdre espoir ou juste de se dire « ouf je ne suis pas seul dans cette galère », le « prof de techno » avec ses 12 à 13 classes et ses plus de 330 élèves, gère un matériel en quantité, sans heure de labo, négocie sans cesse d’éventuelles IMP avec le chef d’établissement, sans, au final, aucun espoir de muter ou d’enseigner un jour en lycée bien que titulaire d’un CAPET.
Le SNALC demande qu’il y ait enfin plus de clarté et de respect dans la gestion des professeurs de SII, une vraie promotion des SI et de STI2D au lycée, et s’opposera à toute nouvelle dilution dans les sciences au collège.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1467 de juillet 2022