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SQOOLTV : Quel bilan pour cette année dans l’éducation ?

«...Quoi qu'il arrive, démocratiquement parlant, la rentrée est déjà faite...»
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

Pour cette dernière émission de la saison, l’équipe du “Grand JT” dresse un bilan des mesures éducatives de l’année. Que doit-on en tirer ? Les réformes effectuées, comme le Pacte enseignant, ont-elles fait l’unanimité ? Virginie Guilhaume reçoit des représentants syndicaux dont Jean-Rémi Girard, président du Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur (SNACL) pour en parler.

Jean-Rémi Girard, président du SNALC,  répond aux questions sur SQOOL TV Le grand JT de l’éducation le 08 juillet 2024.

Virginie GUILHAUME

Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale, puis Premier ministre, Amélie Oudéa-Castéra, qui le remplace, des réformes qui s’enchaînent et qui font polémique. La guerre des mesures à venir après le chambardement électoral, quel est le bilan de l’année écoulée sur le sujet de l’éducation ? On en parle tout de suite avec nos invités…

Qu’est-ce qui reste de tout cela dans la pile des dossiers de cette fin d’année ?

Enfin, fin d’année scolaire, j’entends…

Certes, c’est un peu le bazar, mais ça l’a toujours été, non ?

Jean-Rémi GIRARD

Alors, ça l’a toujours été, en tout cas, on a toujours des cycles de réformes réguliers, parce qu’il y a un calendrier politique qui est rarement le calendrier éducatif.

Donc, un ministre arrive et veut faire sa réforme du collège, du lycée, de la voie pro… Mais sauf que là, on en a eu beaucoup, puisque lors du premier quinquennat, on en avait eu qu’un seul. Donc je ne sais pas s’ils se rattrapent, mais effectivement, là, on a quand même eu Pap Ndiaye, Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castéra qu’on a vus passer entre deux portes, et puis Nicole Belloubet.

Mais effectivement, il y a ce sentiment parce qu’il y a eu énormément de communication sur des choses qui ne sont pas mises en œuvre pour la plupart au moment où l’on se parle, puisque certaines choses doivent se mettre en œuvre à la rentrée, donc autant dire qu’on n’est peut-être pas certains des conditions dans lesquelles ça va se mettre en œuvre. Je pense aux groupes en 6e, 5e par exemple, où ça risque de se terminer sur chaque collège, qui va faire un petit peu à sa manière. Et puis, il y a les problèmes structurels qui, en fait, n’ont absolument pas été touchés, celui de la désaffection pour les métiers de l’Éducation nationale, puisqu’on a encore des postes au concours qui ne sont pas pourvus cette année. La crise de recrutement, ça fait 3 ans qu’elle est quand même très, très forte, et il n’y a pas eu de changement là-dessus. Même chose sur la question de la rémunération des personnels, il n’y a eu aucune mesure particulière cette année.

Donc, effectivement, le manque d’attractivité de nos métiers est toujours extrêmement présent. 

«... il y a les problèmes structurels qui, en fait, n'ont absolument pas été touchés, celui de la désaffection pour les métiers de l'Éducation nationale, puisqu'on a encore des postes au concours qui ne sont pas pourvus cette année. La crise de recrutement, ça fait 3 ans qu'elle est quand même très, très forte, et il n'y a pas eu de changement là-dessus. Même chose sur la question de la rémunération des personnels, il n'y a eu aucune mesure particulière cette année...»
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

Virginie GUILHAUME

Après plusieurs mois, comment est-il perçu, ce fameux pacte enseignant ? Est-ce que c’est toujours une arnaque ? Ou est-ce que, finalement, c’est une façon quand même de pouvoir augmenter ses fins de mois ?

Jean-Rémi GIRARD

C’est perçu globalement comme pas du tout ce qui est attendu, puisque, effectivement, les personnels de l’Éducation nationale, les enseignants, les CPE, attendent une revalorisation pour le travail qui est déjà important, je rappelle, entre 42 et 43 heures par semaine. Donc, effectivement, le travailler plus pour gagner plus n’est absolument pas une demande de la profession aujourd’hui.

On le voit, d’ailleurs, parce que c’est une profession où on a du mal à recruter.

Donc, quand on a du mal à recruter, on demande rarement aux gens s’ils ne devraient pas travailler encore plus, le métier étant déjà lui-même peu attractif.

Maintenant, très ponctuellement, effectivement, suivant comment ça a été fait, puisque le pacte, ça a été aussi beaucoup à la main des établissements.

Donc, parfois, on a donné des indemnités pactes pour des choses qui n’étaient pas forcément exactement ce qui était marqué dans le texte réglementaire.

Un petit rappel, d’ailleurs, puisque vous parliez du fait que les mesures étaient décidées, votées, la plupart du temps, il n’y a pas de vote dans la politique menée à l’Éducation nationale, puisque c’est une politique qui ne passe pas du tout par le Parlement.

C’est une politique de décret, d’arrêtés.

Et les organisations syndicales représentatives, dont le SNALC, nous demandent notre avis sur certains textes.

Là, globalement, je crois que la plupart des avis étaient négatifs de manière majoritaire.

Ça n’empêche pas le gouvernement de mettre en place la politique qu’il a décidée de mettre en place.

«... les personnels de l'Éducation nationale, les enseignants, les CPE, attendent une revalorisation pour le travail qui est déjà important, je rappelle, entre 42 et 43 heures par semaine. Donc, effectivement, le travailler plus pour gagner plus n'est absolument pas une demande de la profession aujourd'hui ...»
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

Virginie GUILHAUME

Il faut bien comprendre que l’éducation, c’est quand même tripartite.

Il y a effectivement le monde éducatif, c’est-à-dire tous les personnels d’éducation, puis les parents et les enfants.

Et donc, chacun pâtit de la situation parce qu’on parle effectivement de la revalorisation, mais on parle aussi du manque de professeurs aujourd’hui.

Jean-Rémi GIRARD

Les deux sont liés de toute façon.

À un moment, effectivement, nous, au SNALC, quand on interroge les personnels, la question de la rémunération est celle qui arrive en numéro 1 dans les réponses, et en 2, celle des conditions de travail.

J’aurais presque dit la question des réformes pédagogiques, des réformes structurelles, qui pourtant ont des effets.

Je parlais du collège où, effectivement, il va se passer des choses en 6e et 5e à la rentrée prochaine. Mais même ça, ça n’arrive qu’après.

En réalité, c’est vraiment d’abord la rémunération, ensuite les conditions de travail et enfin, finalement, le pédagogique. On discute beaucoup moins, j’allais dire, du pédagogique aujourd’hui. 

Et ça, ça a aussi un effet sur les élèves et d’ailleurs sur les relations avec les parents.

Nous, on essaie d’expliquer aux parents les réformes qu’on nous demande de mettre en place, mais beaucoup de parents ne comprennent absolument rien.

Moi, j’étais encore en Conseil d’administration de mon lycée cette semaine, avec des parents qui disaient : “Mais pourquoi il n’y a pas d’heures de préparation au Grand Oral du bac ?”

Mais parce qu’on ne les a pas.

Les heures de préparation au Grand Oral, on nous en a encore retiré, des dizaines d’heures de dotation horaire à la rentrée.

Et ça, c’est le cas dans énormément de lycées en France.

Donc effectivement, les parents, c’est nous, leurs interlocuteurs, donc ils nous…

Alors je ne dis pas qu’ils nous reprochent des choses, enfin, ils se rendent compte qu’il y a des choses qui ne vont pas, ils nous les disent, parce que ce n’est pas Gabriel Attal ou Nicole Belloubet qui est en face d’eux, mais en fait, nous, on est tout aussi victimes des insuffisances de la politique éducative qu’eux.

«... quand on interroge les personnels, la question de la rémunération est celle qui arrive en numéro 1 dans les réponses, et en 2, celle des conditions de travail. ...»
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

Virginie GUILHAUME

…Moi, j’ai reçu un mail. On m’a proposé d’être prof.

Je me suis posé la question, je me disais, comment c’est possible qu’on envoie des mails à des parents en leur disant, “Vous avez des compétences, vous avez une licence, ça ne vous dirait pas de…”

Jean-Rémi GIRARD

Mais nous, ça ne nous surprend pas, c’est terrible à dire.

Ça ne nous surprend plus, puisque effectivement, c’est devenu, j’allais dire, structurel que les rectorats cherchent de plus en plus en amont des personnes pour mettre devant les élèves, parce qu’ils savent qu’ils n’auront pas le nombre de professeurs suffisants par les concours.

Je veux dire, à Versailles ou à Créteil, ils sont au courant, ils vont manquer de professeurs des écoles à la rentrée, je veux dire, ils le savent, ils le savaient déjà il y a 6 mois.

Donc, partant de là, oui, de plus en plus tôt, ils essaient de faire ce qu’ils peuvent, parce que, de toute façon, ce n’est pas eux qui ont les cordons de la bourse, ce n’est pas les rectorats, ce ne sont pas les académies qui gèrent la politique nationale, ils essaient de faire ce qu’ils peuvent.

J’allais dire, pour avoir un adulte devant les élèves, on verra ensuite si cet adulte peut ou pas être un professeur. Mais on va déjà essayer de trouver un adulte.

Aujourd’hui, c’est ça, et ça devient structurel. Je rappelle, dans l’Académie de Créteil, 10% des enseignants dans le second degré n’ont pas le concours.

Voilà, on en est à des chiffres comme ça, un professeur sur 10.

«... c'est devenu, j'allais dire, structurel que les rectorats cherchent de plus en plus en amont des personnes pour mettre devant les élèves, parce qu'ils savent qu'ils n'auront pas le nombre de professeurs suffisants par les concours...»
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

Virginie GUILHAUME

C’est quoi la méthode ?

Jean-Rémi GIRARD

La méthode, c’était… On en a discuté en novembre dernier, on nous a demandé ce que nous en pensions. Ensuite, silence radio. Voilà, et on est arrivé en mai. Alors voilà, dans 15 jours, on vous présente le texte.

Ça a été ça, la méthode. Il a quand même fallu…

Virginie GUILHAUME

Pardon, Jean-Rémi Girard. Est-ce que c’est vous, spécifiquement, c’est-à-dire le SNALC ? 

Jean-Rémi GIRARD

Non, les organisations représentatives.

Virginie GUILHAUME

Personne n’a été consulté, mais il y a forcément des conseillers.

Jean-Rémi GIRARD

Il y a eu des groupes de travail parce qu’on les a forcés, en termes de calendriers, à les avoir. À un moment, il y a eu une majorité d’organisations qui ont refusé de siéger dans l’instance de représentativité, ce qui fait qu’ils ont été obligés de la décaler. Du coup, cela leur a laissé du temps. Ils se sont dit : “Bon, comme on a du temps, on va quand même pouvoir discuter avec les organisations syndicales représentatives.” Enfin, il a quand même fallu qu’on ne vienne pas à une instance pour qu’ils nous disent : “Ah oui, c’est vrai, il faudrait peut-être qu’on se parle.”

Avec, en plus, dans la dernière ligne droite, on a trouvé d’un seul coup 500 euros d’argent magique par personne sur le budget 2025, alors qu’on nous avait dit que c’était absolument strictement impossible, et qu’il fallait, au contraire, économiser 700 millions sur le budget de cette année.

 

«...Enfin, il a quand même fallu qu'on ne vienne pas à une instance pour qu'ils nous disent : "Ah oui, c'est vrai, il faudrait peut-être qu'on se parle."...»
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

Virginie GUILHAUME

Là, ce qui se passe, c’est qu’il n’y a pas de deuxième tour. Un Premier ministre pourrait éventuellement être nommé, on ne sait pas, on peut attendre ou pas. Ça veut dire que Nicole Belloubet, pour l’instant, reste au ministère.

Jean-Rémi GIRARD

Ça, ça dépend de ce qui se passe à l’Assemblée nationale. Nicole Belloubet reste au ministère, sauf s’il y a une motion de censure qui fait qu’elle ne reste pas au ministère, par exemple. Voilà, beaucoup de choses peuvent arriver. On est potentiellement dans une situation qu’on n’a pas connue sous la Vᵉ République.

Ça pourrait effectivement arriver. Enfin, je pense qu’on risque de toute façon d’être dans une situation qu’on n’a pas connue sous la Vᵉ République. Là, moi, sans faire de politique, ce que nous voyons, c’est qu’il y a une partie du choc des savoirs.

Les textes sont publiés, enfin, sont là. Mais le travail d’application n’est pas fait de manière complète, loin de là. Je nuancerai un peu ce que mon collègue a dit.

Il y a des collèges où les emplois du temps ne sont pas faits pour la rentrée et l’organisation des groupes en 6ᵉ, 5ᵉ, et il y a des collèges où, au contraire, on a repoussé le plus tard possible, parce que déjà, ce n’est pas forcément même matériellement faisable de l’organiser.

Ces groupes où tous les professeurs sont alignés sur la même case de l’emploi du temps pour tous les cours de français et de mathématiques, c’est une horreur de fabriquer des emplois du temps avec ça.

Et parce que même la lecture du texte réglementaire peut laisser certaines marges que nous, au SNALC, n’hésitons pas à explorer.

«...Ces groupes où tous les professeurs sont alignés sur la même case de l'emploi du temps pour tous les cours de français et de mathématiques, c'est une horreur de fabriquer des emplois du temps avec ça...»
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

Virginie GUILHAUME

Depuis la création de cette chaîne, on en parle systématiquement, et j’ai l’impression que ça n’avance pas forcément, même malgré toutes les réformes qui ont été mises en œuvre.

Pour autant, encore une fois, j’ai eu l’impression qu’il y avait un sentiment, et d’ailleurs, on en avait parlé ensemble ici sur ce plateau, que l’arrivée de Gabriel Attal, avec de bonnes ou mauvaises mesures, en tout cas, apportait un certain élan.

Puis Amélie Oudéa-Castéra est arrivée.

Bon, là, voilà, je ne veux pas commenter moi-même, mais…

Jean-Rémi GIRARD

Il y a eu un peu moins d’élan, soudain. Même si elle a été ministre des Sports.

(…) Virginie GUILHAUME

Ça veut donc aussi dire que, par exemple, le nouveau groupe populaire qui met vraiment en avant l’éducation pourrait se retrouver dans la même situation, peut-être, si on avait un Premier ministre provenant du NFP, qui dirait, “Bah, finalement, je ne peux pas donner autant de moyens, je ne peux pas en faire autant.”

Jean-Rémi GIRARD

Au fait, quelle que soit la couleur du futur éventuel ministre de l’Éducation nationale, il sera sur le budget 2024. Les budgets sont en année civile et les années scolaires sont en année scolaire. Donc, jusqu’à décembre, la marge de manœuvre va, de toute façon, être quasi inexistante sur le plan budgétaire. Maintenant, il faut voir, nous, au SNALC, nous allons attendre de voir ce qui se passe sur l’étape démocratique.

Nous allons attendre de voir quel gouvernement, s’il y a un gouvernement, quand il y aura un gouvernement, quand est-ce que nous aurons un interlocuteur, et s’il a des marges de manœuvre, c’est-à-dire, s’il est capable de mettre en place un programme ou si l’Assemblée est telle que, de toute façon, finalement, nous sommes sur quelque chose de technique et qu’il n’y a pas réellement de politique qui sera menée au ministère.

Il y a plein, plein, plein de scénarios.

Nous, en tout cas, ce que nous demandons au SNALC, c’est que les réformes qui ont été mal faites, qui ne sont pas encore prêtes, qui n’ont pas été suffisamment élaborées, soient arrêtées.

Donc, les groupes 6e, 5e, il ne faut pas les mettre en place à la rentrée parce que ça n’a pas de sens, ça va désorganiser les collèges.

La réforme de la formation initiale, c’est un point que nous partageons avec l’UNESA, où nous pensons aussi que la place du concours devrait être reconsidérée, parce que c’est très décourageant d’attendre le BAC+5 pour passer le concours et d’arriver très tard, finalement, dans la carrière, alors même que la retraite, de l’autre côté, s’éloigne de plus en plus. Voilà. Mais là, de toute façon, nous n’avons pas la réforme complète. Il en manque les trois quarts, donc nous ne pouvons pas mettre ça en place pour la session 2025.

Donc, effectivement, les problèmes structurels ne vont pas changer.

Quoi qu’il arrive, démocratiquement parlant, la rentrée est déjà faite.

Les concours ont déjà eu lieu, et les profs manquent.

Notamment, vous le disiez, en français et en mathématiques. C’est dommage, c’est là où nous sommes censés les mettre en 6e et en 5e au collège, mais nous ne les aurons pas.

Voilà, ça, ça va malheureusement perdurer.

Et la crise que connaît l’Éducation nationale, nous n’hésitons pas à utiliser le mot “crise” au SNALC. Quand nous n’arrivons pas à recruter des professeurs, un métier censé être super attractif, c’est qu’à un moment, nous sommes en crise. Quand nous n’avons plus de médecine du travail, c’est que nous sommes en crise, et cette crise ne va pas s’arrêter comme ça.

«...Nous, en tout cas, ce que nous demandons au SNALC, c'est que les réformes qui ont été mal faites, qui ne sont pas encore prêtes, qui n'ont pas été suffisamment élaborées, soient arrêtées... »
Jean-Rémi Girard
Président du SNALC