La souffrance au travail des personnels de l’Éducation nationale, depuis longtemps dénoncée par le SNALC, se fait de plus en plus visible : ce sont en effet les risques « psychosociaux » qui occupent désormais non seulement la première place du nombre de signalements sur les registres santé et sécurité au travail, mais aussi celle du nombre de déclarations de maladies professionnelles[1].
Si l’on ajoute à cela toutes les souffrances qui passent sous les radars, que ce soit par méconnaissance, crainte ou lassitude de ceux qui en sont victimes, mais dont le SNALC reçoit des échos qui font parfois froid dans le dos, le constat est alarmant quant à la santé mentale de l‘ensemble des personnels. Face à cela, la médecine de prévention, réduite à peau de chagrin, ne peut efficacement remplir ses missions, même à l’égard des personnels qui devraient faire l’objet d’une surveillance renforcée (personnels en situation de handicap, femmes enceintes etc.).
Soulignons que les personnels de l’Éducation nationale se retrouvent également face à des jeunes dont la santé mentale s’est dégradée ces dernières années[2], ce qui peut en partie expliquer une difficulté psychologique grandissante face au mal-être des élèves. Cependant, ce que le SNALC constate en écoutant la parole des collègues qui sont à bout, c’est que c’est bien plus souvent un sentiment de maltraitance de la part de l’institution qu’ils expriment. En effet, entre les conditions matérielles de travail qui se dégradent, les réformes qui s’enchaînent sans répit et souvent sans cohérence, les relations avec la hiérarchie voire les collègues qui s’enveniment sans qu’aucune médiation ne se mette en place, difficile de rester serein !
En l’absence de prévention digne de ce nom par notre employeur -pourtant chargé par la loi de prendre les mesures nécessaires pour assurer notre sécurité et protéger notre santé physique et mentale[3], vous pouvez compter sur le SNALC pour vous écouter, vous soutenir et vous aider à faire face le plus tôt possible à toute situation génératrice de souffrance dans votre travail.
[1] Bilan santé et sécurité au travail 2022 de l’Éducation nationale, présenté en F3SCT du CSA MEN en 2023.
[2] Enquête EnCLASS 2022
[3] Cf. Code du travail, Article L4121-1.
Article paru dans la revue Quinzaine universitaire n°1491 du 12 juillet 2024