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« Service-client bonjour ! »

© world_wide_web de Pixabay

Dans nos établissements privés sous-contrat, il n’est pas rare d’entendre des parents d’élèves ou des chefs d’établissement justifier n’importe quoi car les parents payent. Mais que paient-ils ?

La somme qu’ils versent chaque mois sert à l’entretien des bâtiments, au matériel et à la rémunération des personnels de droit privé. Le plus gros budget, le salaire des professeurs et des AESH, n’est pas compris dans le tarif puisque ces salaires sont versés par l’État. En tant qu’agents publics, nous ne sommes ni au service d’un chef ni au service des parents et pas même des élèves ! Nous sommes au service de la collectivité et de la construction des citoyens de demain.

Rappelons tout d’abord que le privé sous-contrat est un choix que font les parents. Une des premières motivations concerne le niveau et l’ambiance studieuse. Cela n’empêche pas les mêmes de contester des notes, des sanctions ou d’expliquer aux collègues comment faire cours. Alors oui, les parents paient mais ils pourraient ne plus payer en envoyant leur enfant toujours adorable et sérieux dans le public du coin. C’est en substance le message que devrait leur adresser un chef d’établissement qui fait le travail pour lequel il est très bien rémunéré.

Pourtant, le SNALC privé reçoit régulièrement des messages de collègues à bout car le directeur de leur établissement pense être le premier représentant de l’APEL et il souhaite satisfaire ses « clients ». Se voyant visiblement comme un épicier, celui-ci semble oublier qu’il gère un établissement scolaire et non une boutique. En cautionnant les demandes abusives de parents qui pensent aider leurs enfants en mentant, en expliquant ce qu’ils font ou ne font pas en classe, c’est tout l’édifice qui s’écroule.

Ni les parents ni les chefs d’établissement n’ont le droit de contester une note ou de les effacer dans un réflexe de toute puissance.

Nous sommes là pour transmettre nos connaissances dans les meilleures conditions possibles, et c’est déjà énorme. Nous ne sommes pas un SAV1. Les directeurs doivent quant à eux tout mettre en œuvre pour que les conditions d’enseignement soient justement les meilleures. Cela inclut de faire « tampon » face aux parents pénibles et intrusifs, de défendre les collègues, leur méthode pédagogique, leur notation et de rappeler à ces parents qu’il y a un merveilleux établissement public juste à côté s’ils ne font pas confiance à l’équipe éducative. Certains le font. Pourquoi pas tous ? Inversons la vapeur et demandons des comptes aux directeurs de l’enseignement privé. Qu’ils prouvent que leur salaire bien plus haut que le nôtre est justifié et qu’ils soient, eux, au service de l’équipe éducative et du bien-être dans l’établissement dont ils ont la charge. Chiche ?

1Service après vente