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PUBLIC SENAT – Samuel Paty : Peut-on encore tout enseigner à l’école ?

Samuel Paty

Peut-on encore tout

enseigner à l’école ?

« …il y a plus de vétérinaires pour les bêtes des armées que de médecins de prévention au niveau de l’Éducation nationale… » (Maxime Reppert)

Peut-on encore tout enseigner à l’école ? Alors que Samuel Paty a été décapité pour avoir enseigné la liberté d’expression et montré les caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo à ses élèves, on va s’interroger sur les atteintes à la laïcité à l’école. La politique menée par le gouvernement est-elle à la hauteur et surtout, que faire face à ces atteintes ? Maxime REPPERT, secrétaire national du SNALC répond aux questions de Tâm Tran Huy.
Cliquez sur l’image pour accéder à l’enregistrement :

À retrouver sur le site de Public Senat. Interview diffusée le 21 octobre 2020 dans Allons plus loin, par Tâm Tran Huy.

Citation:
Public senat : Est-ce que vous craignez que cela empire et à raison quand on voit que Samuel Paty a été assassiné pour avoir enseigné la liberté d’expression à sa classe ?

Je pense que les chiffres qui ont été évoqués sont bien en deçà de la réalité. Il y a toujours ce contexte « du pas de vague ». Ce drame qui nous a tous touchés, tous endeuillés est aussi à mettre en relation avec une position de plus en plus fragilisée du rôle et de la mission de l’enseignant dans l’école de la république. Le métier se dégrade de plus en plus. Les élèves comme les parents “consomment ” à l’école sans parler du clientélisme. Je suis choqué quand j’entends que les professeurs sont des serviteurs de l’élève, alors que nous sommes avant tout des serviteurs de la république.

Public senat : Jean-Michel Blanquer a mis en place un pôle valeur de la république, des référents dans chaque académie, le conseil des sages de la laïcité. Cela a-t-il été utile ?Avez-vous senti cette inflexion sur le terrain ?

Je vous résume mon sentiment par rapport au fonctionnement de l’institution scolaire aujourd’hui. Dans l’Éducation nationale, on ne demande pas aux dispositifs créés d’être performants, on leur demande simplement d’exister, c’est une grosse nuance.
Quand j’entends le premier ministre déclarer que ce gouvernement avait particulièrement choyé l’Éducation nationale, j’ai failli m’étouffer et sans masque ! C’est très grave. On a des déclarations et des discours mais sans rien derrière. Ce n’est pas propre à ce gouvernement d’ailleurs. Je l’illustre par 3 exemples très simples.

Au lendemain des attentats de 2015, on avait évoqué la question de la sécurité des établissements scolaires, écoles, collèges et lycées. On avait fait état d’un certain nombre de choses à améliorer. Cinq ans plus tard, qu’est-ce qui a changé ? Y-a-t-il un bilan fait ? Dans mon établissement, je n’ai pas vu de changements.

L’an dernier : vague de suicides : la directrice d’école Christine Renon, quelques mois plus-tôt Jean Willot, le 9 septembre, Laurent Gatier. Il y a de grands discours, des bougies et des rassemblements. Un an après, qu’est-ce qui a été fait au niveau des risques psychosociaux dans l’Éducation nationale ? Rien ! Je rappelle, et je l’avais dit au ministre les yeux dans les yeux en août 2019, il y a plus de vétérinaires pour les bêtes des armées que de médecins de prévention au niveau de l’Éducation nationale. Il n’est pas normal qu’un enseignant n’ait pas une médecine du travail. Il n’a droit qu’à une seule visite médicale à l’entrée dans le métier. Les enseignants se sentent abandonnés et fragilisés.

Je rebondis sur le cas du suicide de Laurent Gatier du 9 septembre 2019, pour illustrer « le pas de vague », il y a eu une tentative de déplacement d’une collègue qui avait alerté l’administration.

Public senat : La loi par la constitution pour la droite sénatoriale, cela peut passer par d’autres moyens, quels doivent-ils être pour vous Maxime REPPERT ?

Il faut déjà arrêter de déprofessionnaliser le métier d’enseignant, c’est une première chose. En diluant la mission de l’enseignant, en lui rajoutant un certain nombre de missions et le marginalisant socialement, on le met en difficulté. Aujourd’hui la parole d’un élève a autant de valeur que la parole d’une enseignant. Il en va de même pour la parole d’un parent d’élève, ce qui revient à critiquer le professionnalisme de l’enseignant. Il y a deux phénomènes de société qui sont extérieurs à ce que je viens de vous dire et que nous ne contrôlons pas. Le premier est celui des réseaux sociaux, la deuxième est le fait qu’on oublie que la première sphère d’apprentissage et d’éducation est la famille, ce n’est pas l’école. Il faut responsabiliser les parents, renforcer l’autorité des enseignants afin de converger vers un sentiment de force et de considération pour les enseignants. Ils se sentiront ainsi légitimes pour transmettre les valeurs républicaines car aujourd’hui ce n’est pas le cas.