En effet, notre calcul de retraite actuel, basé sur les six derniers mois, compense une faible rémunération sur l’ensemble de la carrière. Mais la retraite par points, avec une rémunération nettement inférieure aux autres cadres A de la fonction publique, fait des professeurs les grands perdants de la réforme des retraites. Et parmi eux, les professeurs du premier degré sont tout particulièrement désavantagés.
Tout d’abord, les professeurs des écoles sont dans l’impossibilité d’effectuer des heures supplémentaires avec 27 heures d’enseignement par semaine. Et la grande majorité d’entre eux ne perçoit aucune prime, mis à part une ISAE part fixe de 100 euros.
De plus, contrairement aux professeurs du second degré et aux autres professions, les professeurs des écoles ne peuvent pas partir en retraite à leur date anniversaire et se retrouvent dans l’obligation de terminer toute année scolaire entamée. Au nom de l’universalité, les PE sont en droit de réclamer la fin de ce particularisme.
Enfin, l’allongement de l’espérance de vie est à confronter avec l’espérance de vie en bonne santé. Enseigner jusqu’à l’âge limite actuel de 67 ans pour tenter de réduire un tant soit peu la perte considérable induite par les nouvelles modalités de calcul des pensions est inconcevable pour quiconque a déjà été enseignant en école primaire.
Une adaptation du projet de réforme des retraites aux spécificités de notre métier est plus qu’indispensable si l’on souhaite continuer à recruter des enseignants et maintenir l’existence d’une éducation nationale. La situation des professeurs des écoles est emblématique de l’ineptie d’un projet universel qui ne tient pas compte de la faiblesse des rémunérations et de la difficulté des conditions de travail propres aux métiers du MEN.