La DEPP, Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance, organisme du ministère de l’Éducation nationale, a publié début décembre 2024 une note d’information sur les résultats de l’enquête TIMSS 2023 en mathématiques et en sciences, bien peu diffusée dans les médias à cause de la crise politique. Ils confirment une chute du niveau des élèves français de CM1 et 4e, avec un accroissement des inégalités.
En mathématiques, la France se classe parmi les derniers pays, juste devant le Portugal et le Chili, et loin derrière ses homologues européens, avec un score de 479 points alors que la moyenne européenne est à 507. Seulement 3 % des élèves français ont un niveau avancé en mathématiques alors qu’ils sont 11 % en moyenne internationale.
En sciences, la France se situe en queue de peloton juste avant Chypre. Aucun progrès n’a été réalisé au collège en 4 ans. Le ministère invoque la crise du COVID, comme si les autres pays européens ne l’avaient pas subie, alors que la France est le pays qui a laissé le plus les écoles ouvertes pendant cette crise. Certains pays comme l’Italie, l’Angleterre ou la Roumanie ont pourtant réalisé de nets progrès.
En France, le mal est bien sûr plus profond comme le dénonce le SNALC depuis des années : classes surchargées, non remplacement des enseignants absents sur une longue durée, gestion désastreuse de l’inclusion, quasi-absence de formation des agents contractuels recrutés en urgence, etc.
L’enquête souligne particulièrement l’accroissement des inégalités en France entre les familles aisées et les familles plus pauvres, ainsi que l’écart toujours plus important entre filles et garçons dans les résultats, au détriment des filles.
La nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, bien que polytechnicienne, aura du mal à changer la donne si elle n’engage les moyens conséquents humains et financiers réclamés notamment par le SNALC. Il est urgent de prendre conscience de ce désastre et de relever le niveau, faute de quoi il faudra chercher des scientifiques ailleurs.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1497 du 17 janvier 2025