Ce qui change
Après la hausse de 1,5% du point d’indice le 1/07/2023, les professeurs agrégés pourront constater quelques changements sur leur fiche de paie à partir de fin septembre :
- Revalorisation de la prime « Grenelle » pour les 7 premiers échelons de la classe normale,
- Revalorisation de l’ISOE part fixe,
- Revalorisation d’un certain nombre d’indemnités,
- Revalorisation des HSA et HSE, indexées sur le point d’indice.
Le détail de ces revalorisations, dont les montants sont identiques pour tous les corps enseignants, peut être consulté dans notre dossier du mois. Notons aussi l’instauration d’une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat qui sera versée cette automne, et dont le tableau ci-dessous propose une estimation.
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10% d’augmentation ?
Pour l’ensemble des agents publics, la hausse de 1,5% du point d’indice est très largement insuffisante face à une inflation de 4,9% en année glissante, et estimée à plus de 5% pour l’année 2023.
La revalorisation de 10% pour tous les enseignants annoncée par le président Macron ne concerne finalement que les dix premières années de carrière, et est en partie due à la hausse du point d’indice, dont dépendent les salaires de l’ensemble des agents de la fonction publique. Les mesures spécifiquement dédiées aux enseignants représentent, selon le ministère lui-même, environ 5,5% d’augmentation en moyenne. C’est donc beaucoup moins pour les professeurs agrégés, puisque les montants des indemnités sont fixes et communs à chaque corps – et cela aurait pu être encore pire, puisque lors de la mise en place de la prime Grenelle en 2020, le ministère avait proposé des montants moindres pour les professeurs agrégés, et y avait finalement renoncé grâce à l’opposition ferme du SNALC.
Le « Pacte », mis en œuvre à la rentrée, ne constitue évidemment pas un outil satisfaisant de revalorisation des enseignants, et encore moins des professeurs agrégés : en effet, ce n’est pas en ajoutant des missions supplémentaires afin de « travailler plus pour perdre moins » qu’on revalorise une profession. Rappelons par ailleurs qu’une heure « pacte » de 24h est rémunéré à 52,08€, soit largement moins qu’une HSE d’agrégé (voir tableau ci-dessus).
Les propositons du SNALC pour les agrégés
Le SNALC continuera évidemment de porter auprès du nouveau ministre les solutions qu’il propose depuis plusieurs années pour revaloriser les enseignants et qui lui paraissent évidentes :
– Un rattrapage salarial pour l’ensemble des personnels enseignants, d’éducation et d’orientation dans le cadre d’un plan pluriannuel qui se détache enfin nettement de l’inflation annuelle.
– Une réindexation de la valeur du point d’indice sur l’inflation.
Plus particulièrement, contrairement au ministère, il continuera de porter des revendications spécifiques pour les professeurs agrégés, qui subissent un déclassement depuis plusieurs décennies, victimes de l’idéologie du corps unique.
Tout d’abord, les revendications du SNALC concernent la grille indiciaire. Il demande :
– La réduction de la durée de séjour dans le 3e échelon hors classe de 3 ans à 2,5 ans.
– La création d’un 5e échelon HeB, doté de 3 chevrons (IM 972, 1013 et 1067), après un an de séjour dans l’échelon précédent (HeA3).
– La réfection de la grille de la classe exceptionnelle en lien avec la nouvelle grille hors classe, avec un point de départ à la HeA1 (IM 890), et création d’un nouvel échelon final, échelon 4 HeB bis doté de 3 chevrons (IM 1095 et 1124) accessible après un an de séjour dans l’échelon précédent (HeB3).
Ensuite, le SNALC exige pour l’ensemble des corps enseignants la mise en place d’un régime indemnitaire équivalent à celui du reste de la fonction publique pour les agents de catégorie A. Ce régime indemnitaire doit être proportionnel à la grille indiciaire du corps et respecter ainsi la hiérarchie entre les grilles indiciaires.