Le 29 octobre, en commission sénatoriale, le Ministre de l’Enseignement supérieur a publiquement qualifié les enseignants-chercheurs de ce pays de « bandes de nuls ».
Pour le SNALC, cette déclaration est inadmissible, indigne d’un représentant de la République, et constitue une insulte envers toute une profession qui fait vivre l’Université française malgré des conditions de travail qui ne cessent de se dégrader.
1. La réalité du terrain est tout autre
Chaque jour, les enseignants-chercheurs assurent la transmission du savoir et le rayonnement de la recherche française, alors même qu’ils doivent composer avec :
📌 des charges pédagogiques toujours plus lourdes,
📌 une bureaucratie envahissante et paralysante, qui consomme un temps considérable au détriment de la réflexion et du contenu académique,
📌 des obligations administratives tatillonnes, intrusives et chronophages,
📌 une recherche financée au compte-gouttes, dépendante d’appels à projets, d’évaluations en cascade et de reportings incessants,
📌 des équipes épuisées, manquant de moyens, de temps, parfois même d’espaces pour enseigner.
Et pourtant, ils tiennent.
2. Une communauté qui fait tenir l’Université
Malgré les obstacles, les enseignants-chercheurs :
- publient,
• encadrent,
• innovent,
• diffusent la science,
• font vivre la pensée critique et le débat démocratique.
Les qualifier de « nuls » n’est pas seulement humiliant : c’est nier la réalité de leur engagement, de leur rôle, et de leur contribution essentielle à l’avenir intellectuel et scientifique du pays.
3. Une parole ministérielle brisée
Qu’un ministre — qui connaît lui-même la carrière académique — choisisse la voie de l’invective plutôt que celle du respect et du dialogue est profondément inquiétant.
Comment un responsable politique peut-il prétendre soutenir l’Université lorsqu’il méprise publiquement celles et ceux qui l’incarnent et la font vivre ?
Le SNALC considère que de tels propos disqualifient moralement celui qui les prononce. Un représentant de l’État ne peut insulter sa communauté et continuer à prétendre la diriger.
4. Le SNALC exige des actes
Nous demandons :
🔴 des excuses publiques immédiates,
🔴 une clarification officielle de la position du Gouvernement,
🔴 une reconnaissance du travail des enseignants-chercheurs et des moyens adaptés à leurs missions.
Le SNALC restera engagé, vigilant, et aux côtés de tous les personnels, pour défendre la dignité de nos métiers et l’avenir de l’Université française.
Les personnels méritent le respect. Pas l’humiliation.





