Projets de programmes de langues vivantes pour le premier degré
Consultation du 25 septembre 2025
Compte rendu du SNALC
LE THÈME
Cette consultation marque la première phase d’un travail qui fait suite à la lettre de saisine du 13 mars 2024, dans le cadre de la réécriture des programmes du cycle 2 à la terminale. Ce projet s’inscrit dans la continuité des préconisations du Plan Langues et de la circulaire du 12 décembre 2022, visant à renforcer l’enseignement de l’anglais et des langues vivantes étrangères tout au long de la scolarité obligatoire.
L’ESSENTIEL
L’étude des projets de programmes de LV pour les cycles 2 et 3 a été présentée par Isabelle Leguy (IGEN), conceptrice de ces programmes avec Bénédicte Abraham, qui était excusée pour cette réunion.
Les objectifs affichés sont de montrer une progression claire, de proposer des exemples concrets et de nombreuses ressources, tout en intégrant une dimension culturelle.
Pour le cycle 2, l’accent est mis sur la compréhension et l’expression orale, avec une exposition progressive à l’écrit, du CP à une compréhension plus approfondie au CE2. Pour le cycle 3, le développement des compétences linguistiques se concentre sur l’entrée dans l’expression écrite, l’interaction et la médiation. Trois dimensions essentielles sont mises en avant : la phonologie et la prosodie, l’enrichissement du lexique et les éléments de grammaire.
La progression thématique et culturelle va de l’environnement proche à la découverte des repères culturels de l’aire linguistique. Ces programmes sont plutôt jugés bien structurés et ambitieux.
LE SNALC A INSISTÉ SUR
- Un besoin urgent de formation a été souligné, notamment pour les enseignants qui ont de l’ancienneté. Il manque des formations spécifiques en phonologie et un accompagnement pour atteindre le niveau linguistique requis. Par ailleurs, le niveau attendu en P2 est jugé insuffisant pour garantir une maîtrise linguistique adéquate.
- Bien que les programmes soient ambitieux, ils s’inscrivent dans un contexte de surcharge des missions et des attentes imposées aux enseignants. Les PE, souvent contraints de prioriser certaines disciplines dites fondamentales et de nombreuses autres missions, négligent le plus souvent, faute de temps, l’apprentissage des langues.
- Les efforts consacrés à la phonologie et à l’intégration d’une dimension culturelle sont appréciés. Cependant, l’absence de chapitres dédiés à la linguistique ou à la grammaire est regrettable. Le SNALC recommande d’ajouter des repères lexicaux, grammaticaux et syntaxiques pour donner du sens aux formulations et aider les enseignants à mieux transmettre les contenus.
- Le SNALC estime qu’il aurait été préférable de proposer des contenus différenciés selon les langues, au lieu de se concentrer uniquement sur l’anglais. La colonne de gauche est bien construite, mais l’entrée par compétences est jugée plus difficile à lire qu’une entrée par année. Un tableau synthétique à double entrée, intégrant des compétences, pourrait être une solution intéressante.
- Les points de vigilance et la colonne de droite, bien qu’ils proposent des suggestions et exemples de réussite, relèvent pour le SNALC d’atteintes à la liberté pédagogique.
- Ces programmes mettent davantage l’accent sur le « comment » enseigner que sur le « quoi » enseigner, ce qui n’est pas leur vocation première. Un document d’accompagnement est essentiel, mais il doit être conçu en parallèle des programmes, et non intégré à ceux-ci.
- Certaines explications ou compléments d’explications sont superflus et donnent fortement l’impression que l’on remet en question la capacité du professeur des écoles à évaluer la pertinence de son propre enseignement.
- Pour le SNALC, la pédagogie de projet réclamée par ces programmes est incompatible avec le temps dont disposent les professeurs des écoles pour enseigner cette discipline.
- La partie sur l’évaluation est inutile, et certaines exigences linguistiques sont trop élevées pour des élèves de l’école élémentaire. Concernant la médiation au cycle 3, le SNALC rappelle qu’il s’agit d’une activité langagière visant à reformuler ou réexpliquer. Or, dans les programmes proposés, elle est confondue avec l’expression orale « en interaction », ce qui est problématique.
L’AVIS DU SNALC
Le SNALC regrette des échanges et interventions assez lunaires. Il a été abordé, entre autres, les difficultés des jeunes Japonais à prononcer certains sons, la gestion des innombrables PDF envoyés par l’institution, l’intérêt d’Erasmus dans Parcoursup, les défis de l’inclusion scolaire ou encore les dépenses discutables de l’État.
Tandis que des intervenants se perdaient dans des considérations ubuesques et éloignées des projets de programmes qui étaient l’objet de la réunion, le SNALC s’est évertué à recentrer les débats. Bien sûr, notre syndicat a signalé les difficultés du terrain, mais il a fait des propositions de modifications claires, pour que les professeurs des écoles disposent de programmes enseignables.