Le SNALC a participé aux réunions de concertation sur les projets de programmes de français et de mathématiques pour le cycle 4. Les textes sont ambitieux, mais lourds, mal rédigés et symptomatiques d’un certain manque de confiance envers les enseignants.
Leur structuration par domaine, puis par année à l’intérieur de chaque domaine alourdit la lecture les rendant passablement indigestes. Ce n’est malheureusement pas le plus contrariant.
Ainsi, les exemples de réussite proposés, pour la plupart inatteignables risquent de devenir des modèles à suivre notamment lors des inspections. Le SNALC demande leur retrait et leur intégration dans des documents d’accompagnement non opposables contrairement aux programmes.
Et si le projet de programme de mathématiques est largement perfectible, le plus gros du problème concerne les programmes de Français. Liste (non exhaustive) des éléments problématiques :
- Une nouvelle notion, le projet d’apprentissage a été introduite. Avatar des séquences, ce nouveau concept vise à la « construction hiérarchisée de compétences » par la définition pour chaque projet d’une « compétence majeure » à travailler en priorité, sans négliger d’éventuelles « compétences mineures ». Ce cahier des charges très codifié risque d’uniformiser les pratiques et les pédagogies.
- Chaque partie de programme s’ouvre sur des « points de vigilance » détaillant la manière d’enseigner et le nombre de textes à étudier (très ambitieux dans un contexte d’horaires extrêmement contraints). Le SNALC craint là encore une limitation de la liberté pédagogique.
- Enfin, la grammaire de référence retenue est celle d’Eduscol – et pas une autre. Or, le SNALC a déjà montré ses limites. Le Ministère avait promis un grand débat sur l’enseignement de la grammaire. Le SNALC l’attend de pied ferme, conscient que les discussions avec d’autres syndicats, notamment sur la question du prédicat, risquent d’être animées.
Au fond, le principal défaut de ces projets de programme tient au manque de confiance qu’ils manifestent envers les professeurs, cantonnés de plus en plus à un rôle d’exécutants. Le SNALC attendrait au contraire de ces documents de travail essentiels qu’ils confortent leur statut de profession intellectuelle.
Article publié dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1506 du 31 octobre 2025





