Le SNALC n’a jamais été versé dans les référentiels de compétences, encore moins lorsqu’ils saucissonnent notre métier pour ne pas donner un avis « Excellent ». Et nous n’allons pas applaudir celui que propose désormais le Conseil Scientifique de l’Éducation nationale.
Pour ceux qui ne connaissent pas le CSEN, il s’agit d’un objet mis en place par le ministre Blanquer pour mettre les résultats de la recherche à la portée de tous dans l’Éducation nationale. Cette instance peuplée de chercheurs et présidée par le neuroscientifique Stanislas Dehaene ne dérange pas, en soi, le SNALC et peut contribuer au débat, mais on s’interroge sur sa légitimité à prescrire les bonnes pratiques en matière de didactique et de pédagogie.
Or cet organe vient de publier – au nom de quoi ? – une proposition de référentiel métier pour les enseignants. Il y décline sept grandes compétences en moult items et sous-items :
- Connaître les élèves et comment ils apprennent
- Connaître les contenus et comment les enseigner
- Maîtriser les techniques d’enseignement efficaces
- Créer et maintenir un environnement d’apprentissage propice et sûr
- Évaluer et rendre compte des apprentissages de l’élève
- Être acteur de son développement professionnel
- Interagir professionnellement avec la communauté éducative
Des sous-items nous dérangent, mais restons sur ces sept grandes compétences. Certaines, reconnaissons-le, tombent sous le sens. D’autres sont moins essentielles (les 6 et 7). En revanche, nous tiquons sur la 3e et la fin de la 2e par lesquelles le CSEN entend prendre en compte le « comment enseigner » et semble vouloir imposer des méthodes en les qualifiant (sur quels critères ? ) d’efficaces.
STOP !
Le SNALC combat le diktat pédagogiste pour faire respecter la liberté pédagogique. Ce n’est pas pour accepter que les neuroscientifiques s’y mettent, ni pour arbitrer les querelles entre neurosciences et sciences de l’éducation. Nous promouvons de vraies compétences professionnelles : la maîtrise disciplinaire et la capacité transmettre les savoirs.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1500 du 11 avril 2025