Rien ne sera plus jamais comme avant, entendait-on après la crise sanitaire. Le même sentiment de désarroi légitime a point dans les lycées suite à la passation des épreuves de spécialité en mars 2023.
La pression pédagogique accumulée depuis le début de l’année scolaire dans les équipes enseignantes pour terminer les attendus des épreuves et celle ressentie par les élèves que le calendrier a contraints à mettre les bouchées doubles, ont drainé les esprits. Jamais aucune préparation à l’examen n’avait occasionné pareils émoi, inquiétude et SOUFFRANCE !
Comme déjà annoncé par le SNALC, la préparation du Grand Oral s’apparente aussi à un fiasco total mais de nature inverse : les enseignants sont toujours mobilisés, bien qu’épuisés, mais la débandade s’opère chez les élèves dont la majorité peut déjà prévoir son succès de juin. Le terrain pédagogique ressemble davantage à un vaste champ de blessés que le Grand Oral, de par la liberté d’action – pédagogiquement contestable – que son format confère à sa préparation, finit de décimer.
Certains élèves, conscients de l’enjeu, restent enclins au combat intellectuel qu’ils se doivent de mener pour progresser dans la vie – ceux-là ont entendu leurs professeurs ! D’autres – trop nombreux – filent sans demander leur reste vers des paradis artificiels – superficiels – comme ChatGPT ou des cours particuliers et leurs écueils conceptuels.
La validation des problématiques du Grand Oral ne se fait pas sans mal : tel enseignant ne valide pas, légitimement et professionnellement, pour cause d’absentéisme de l’élève, tel autre ne cautionne pas le contenu inapproprié du sujet choisi car il ne correspond pas à la discipline enseignée.
En contrepartie, tel chef d’établissement impose une validation des sujets de Grand Oral, contraint par sa hiérarchie de donner le change face à une réalité du terrain dépecée de tout bien-fondé pédagogique. Le SNALC, garant d’une veille pédagogique opposée aux conditions de travail médiocres et inappropriées imposées, invite les enseignants à le contacter via ses responsables académiques qui œuvrent pour le respect de nos conditions de travail.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1478 du 9 juin 2023