Préparation de la rentrée 2025
Réunion intersyndicale en présence de la ministre
Lundi 21 octobre 2024
Compte rendu du SNALC
LE THÈME
Les mesures « pédagogiques » pour la rentrée 2025 (donc les mesures du choc des savoirs).
L’ESSENTIEL
- Les arbitrages de la ministre seront d’abord transmis aux organisations représentatives. Donc pas d’annonces aujourd’hui, mais une « réunion de travail » [NDLR : sans documents de travail].
- Groupes 6e/5e : la ministre ne changera pas les règles en cours d’année. En 4e et 3e, deux possibilités : faire ce qui est prévu (les mettre en place à la rentrée 2025), ou bien d’autres choses (heures, AP, stages de réussite, « véritable préparation au DNB ») avec un cadre et des moyens, éventuellement avec fléchage horaire en français et mathématiques d’heures de soutien ou d’approfondissement. La ministre exclut le statu quo. Il faut évidemment des moyens, dans un mécanisme d’autonomie autour du chef d’établissement, avec inscription dans le projet d’établissement.
- DNB : pour la session 2026, l’idée est d’avoir un nouvel équilibre 60/40 (épreuves terminales/contrôle continu), un contrôle continu fondé sur les moyennes disciplinaires, une note d’EMC qui apparaît plus clairement, des épreuves fondées sur le programme de 3e et non plus sur l’ensemble du programme de cycle 4, une commission d’harmonisation du contrôle continu dans chaque académie.
- Prépa-2de : pour le moment, la ministre envisage d’attendre les effets de ces dispositifs avant d’éventuellement rendre le DNB obligatoire pour l’entrée directe en seconde. L’IG va faire une mission de suivi sur les prépa-2de, et on maintiendrait pour le moment le dispositif à l’existant (une classe par département).
- Évaluations : la ministre a demandé s’il était possible de transformer l’outil en élémentaire pour faciliter le travail des enseignants. La ministre ne reviendra pas sur la généralisation des évaluations en élémentaire. Elle souhaite les maintenir en 6e et 4e, mais pas les généraliser en 5e et 3e.
- Programmes : publication prochaine des programmes de français et mathématiques de maternelle/CP/CE1/CE2. Des projets de programmes de français/mathématiques cycle 3, LV 6e, 2nde, 1re et Tale vont être présentés dans les prochains mois. Un nouveau socle commun est prévu, probablement réduit à 4 domaines, avec articulation avec la session du brevet 2027.
LE SNALC A INSISTÉ SUR
- L’étonnement qu’il éprouve face à la mise en avant des visites faites par la ministre alors que cette dernière explique que sa méthode repose sur l’évaluation. Nous ne doutons pas de la qualité du travail fait par nos collègues, mais nous émettons des réserves sur le fait d’en faire le point de départ de la réflexion en l’absence de toute objectivation de quoi que ce soit.
- L’absence d’accord sur certains constats, ou certaines déductions tirées de ces constats. Ce n’est pas le statu quo en 4e/3e qui est la cause principale des difficultés à l’entrée en seconde. Il faut arrêter de faire des variations sur le « collège, homme malade du système » comme l’avait fait Pap Ndiaye. Les difficultés structurelles du système éducatif (faible attractivité, taille des classes, nombres d’heures, climat scolaire, inclusion au rabais…) sont avant tout responsables de la situation.
- La nécessité de prendre des décisions sur les groupes de 6e/5e avant les prochaines DHG dans les établissements. Le SNALC organise à ce sujet une enquête auprès des collègues au retour des vacances d’automne. Pour le moment, nous constatons surtout des contraintes, de la désorganisation et des heures prises sur la marge à de nombreuses disciplines, mais nous comptons bien objectiver ces premiers retours.
- Le fait qu’on voit que le ministère cherche des portes de sorties sur la généralisation des groupes en 4e et 3e ainsi que sur l’obligation des prépa secondes. Qu’on ne nous invente pas une nouvelle usine à gaz pour justifier en termes de com’ cette absence de généralisation. Ce n’est de toute façon pas en supprimant des postes dans le budget qu’on dégagera des marges pour aider les élèves en difficulté ou pour mettre en place du soutien ou des demi groupes. Le SNALC refuse évidemment tout recours au pacte en ce sens.
- La façon dont on fait porter les épreuves du DNB sur le seul programme de 3e, alors qu’il n’y a pas de programmes de 3e actuellement, sauf en histoire-géographie-EMC (et l’épreuve en HG porte déjà sur le programme de 3e).
- Ses doutes sur le fait qu’on ait vraiment tant de temps et d’énergie à perdre au ministère qu’on veuille encore réécrire le socle commun ?
- L’inutilité d’avoir autant d’évaluations nationales en élémentaire. Il faut réduire fortement la voilure.
- Les propositions que nous avons faites sur le LGT (clause de revoyure sur les programmes, modification en profondeur des programmes et épreuves des EAF, possibilité de conserver une troisième spécialité en terminale…). Quid également du projet d’une épreuve anticipée en mathématiques, qui nous a été présenté en bilatérale ?
L’AVIS DU SNALC
On commence à voir bouger certaines lignes, notamment sur les sujets les plus compliqués à mettre en œuvre pour la rentrée 2025 : abandon de la généralisation des groupes en 4e et en 3e, abandon de la généralisation des prépa-secondes. Cela dit, le pédagogique semble surtout servir de diversion par rapport aux problèmes structurels de l’École, qui plus est dans un projet de budget catastrophique : salaires, conditions de travail, manque d’attractivité, taille des classes, gestion au rabais de l’école inclusive. Réécrire le socle, modifier le brevet : quel impact réel ? Est-ce vraiment la priorité ?
Tout cela donne l’impression qu’on poursuit la feuille de route des divers ministres précédents, sans jamais se poser la question d’où va la route, ni celle de savoir si on a les gens pour la tracer et pour y installer l’éclairage.
Audience multilatérale du 21 octobre 2024 : déclaration intersyndicale
Madame la ministre,
À plusieurs reprises, vous avez fait savoir votre souhait d’avoir « un dialogue constant, sincère et direct » avec les organisations syndicales. Ces échanges sont indissociables de la démocratie sociale. Certains de vos prédécesseurs ont largement mis à mal ce principe par des pratiques inacceptables.