Le SNALC a toujours été favorable à la propédeutique. Pour notre syndicat, à l’époque où le Ministère avait décidé de se départir du redoublement, il avait laissé un vide que la propédeutique aurait pu combler. Dès lors, le concept d’une classe de prépa-seconde ne nous dérange pas en soi.
Pour le SNALC, considérer qu’un élève qui échoue au DNB ne possède pas les acquis pour bien réussir en lycée général et technologique, voire en lycée professionnel, n’est pas une hérésie. Et vouloir pallier ses difficultés en le faisant intégrer une classe qui lui permette d’y remédier tout en se préparant déjà à la seconde nous paraît même pertinent.
Pour la phase test encore en cours, la prépa-seconde n’a pas de programme. Ce sont les établissements qui doivent définir un projet pédagogique. Cela donne des dispositifs hétéroclites avec, localement, quelques bizarreries. À notre connaissance, le Conseil supérieur des programmes n’a pas été saisi. Or, pour le SNALC, il faut des programmes disciplinaires nationaux, pensés pour permettre aux élèves d’être bien préparés à la seconde.
De même, durant cette phase test, les horaires disciplinaires sont clairement insuffisants. Alors qu’il est question d’élèves en difficulté, ils auront, dans la majeure partie des disciplines, des horaires inférieurs à ceux de la classe de troisième. Pour le SNALC, ils auraient au contraire besoin de contenus substantiels pour bien se préparer aux exigences de la seconde.
Concrètement, le SNALC n’est pas opposé sur le principe. En effet, contrairement à ce qui a été beaucoup entendu, dans la version qui nous est proposée, le dispositif n’interdit pas l’accès à la seconde à un élève ayant échoué au DNB. Il l’oblige à se préparer au lycée pendant un an pour se donner les meilleures chances d’y réussir. Les écueils que nous voyons sont donc essentiellement pragmatiques : il faut que les programmes et les horaires soient à la hauteur de l’enjeu.
Enfin, une question structurelle reste à régler. La mesure ne semble pouvoir concerner que les élèves sous statut scolaire. Ainsi, un élève décidant de faire une seconde professionnelle par voie d’alternance pourra le faire sans le DNB. Et si, suite à un problème durant son alternance, il se retrouve sans entreprise, il sera obligatoirement affecté en seconde professionnelle. Il y a là un biais et une inégalité de traitement à prendre en compte.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1496 du 20 décembre 2024