L’atelier « revalorisation » du Grenelle avait établi ce constat : l’Éducation nationale est le seul ministère de la fonction publique d’État à ne pas financer d’association ou de fondation publique pour jouer le rôle de comité d’entreprise proposant des aides et réductions importantes aux agents dans le cadre social et culturel.
Le SNALC avait souligné ce manque, qui va de pair avec l’insuffisance des rémunérations des personnels, notamment des enseignants.
L’un des engagements pris à l’issue du Grenelle pour revaloriser les métiers de l’Éducation était la mise en place d’un tel comité d’entreprise. Mais il semble qu’une fois de plus, le ministère de l’Éducation nationale se montre incapable de faire ce que les autres ministères font très bien et depuis longtemps.
« Préau » se présente ainsi comme une « association nationale » qui « propose une offre de nombreuses prestations culturelles, sportives, touristiques et de loisirs et vous permet de profiter de tarifs préférentiels. » Mais au lieu d’être géré et financé par le MEN, cet organisme est en fait le fruit d’un appel d’offres remporté par une entreprise privée appartenant au groupe Edenred, pour un montant dérisoire de 416000€.
De fait, le résultat ne peut être que décevant : l’association demande d’abord aux personnels d’y adhérer pour un montant annuel de 10€, avant de bien vouloir dévoiler ses offres, qui ne sont – pour l’instant ? – que des réductions limitées qu’on peut déjà trouver ailleurs par d’autres biais. Aucune implication réelle de notre ministère n’est pour l’instant annoncée pour la gestion comme pour le financement.
Peut-on s’attendre à une évolution positive ? L’absence de plan sérieux de revalorisation des carrières permet d’en douter, l’effet d’annonce se substituant une fois de plus entièrement au respect des personnels.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1460 du 6 janvier 2022