Au congrès du SNALC de Nancy- Metz, Henri Pena-Ruiz dédie sa conférence à Samuel Paty.
Le 29 avril dernier, jour de congrès, le SNALC de Nancy-Metz a accueilli Henri Pena – Ruiz, écrivain et philosophe de renom, lauréat du prix national de la laïcité, qui a tenu une conférence en présence de plusieurs membres éminents du SNALC, dont Jean-Rémi Girard.
A l’heure où les formations « Laïcité et Valeurs de la République » se mettent en place dans l’Éducation nationale, en réponse à la gravité des attaques dont la laïcité fait l’objet, le thème est plus que jamais d’actualité.
Aussi la conférence se voulait-elle tentative d’explication, démarche pédagogique au sens noble du terme. Pourquoi la laïcité ? La question a permis d’aborder les causes et finalités du principe républicain en interrogeant l’histoire, le droit, la philosophie, l’éducation.
En phase avec le SNALC qui s’est toujours battu pour une laïcité sans adjectif – « De tous les syndicats, le SNALC est celui qui défend le mieux l’idée même d’école » – Henri Pena- Ruiz réfute les impostures conceptuelles qui tentent d’adjectiver la laïcité : celle-ci est seule et unique.
Un débat citoyen a suivi, lors duquel des points de vue divergents ont pu s’exprimer, portant aussi bien sur le statut particulier d’Alsace-Moselle que sur l’enseignement religieux, entre autres.
Henri Pena-Ruiz a dédié sa conférence à Samuel Paty. Il avait, quelques jours plus tôt, participé à l’inauguration d’une salle à son nom au collège Camille Pissaro de Pontoise, en présence de la soeur du professeur assassiné. Il a rappelé la nécessité de la séparation du politique et du religieux, mais aussi combien le dénigrement de l’école faisait le lit de l’obscurantisme. Il a également salué « la lutte admirable » menée par le SNALC pour la liberté d’enseigner, rendue possible par la laïcité dont le philosophe définit les trois boussoles : humanisme, émancipation, universalisme.
Le SNALC se réjouit d’avoir ouvert aux collègues, en se faisant le relais d’une parole respectée, un espace de liberté d’expression et d’opinion ; il est et sera toujours résolument aux côtés de ceux qui, tels Henri Pena-Ruiz, défendent ardemment l’école laïque.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1466 du 10 juin 2022