Comme le dénonce le SNALC, la mise en place de parcours différenciés en terminale Bac Pro est une escroquerie pédagogique. Aussi, il vous fait grâce de la rhétorique ministérielle sur les objectifs et les attendus exposés dans la note de service ministérielle (BO n°11 du 14/03/2024) et s’insurge contre une nouvelle dégradation des conditions de travail des PLP.
La mise en place, à la mi-mai, d’un parcours différencié de 6 semaine en terminale bac pro : poursuite d’études (6 semaines de 30h de formation) ou insertion professionnelle : (6 semaines de PFMP), sans incidence sur la délivrance du bac pro, ni sur la possibilité de poursuite d’études est une escroquerie pédagogique. le Ministère s’est livré à un jeu de bonneteau avec la grille horaire du bac pro sur l’ensemble du cursus : Les volumes horaires des dispositifs pédagogiques pourtant encensés par la précédente réforme Blanquer ont été réduits et rebaptisés : l’AP est devenu soutien au parcours, le chef d’œuvre Projet et la co-intervention réduite de moitié en 2nd et 1ère disparait complétement en terminale.
L’équation est simple :
– 180 h (6 semaines de 30 h) + 10h de Choc des savoirs = – 170h de cours et
– 2 semaines de PFMP obligatoires pour la délivrance du Bac Pro.
Pour masquer un arrêt de la formation pour la délivrance du Bac Pro à la mi-mai, le Ministère a ventilé les épreuves d’examen ponctuelles sur deux périodes. L’une à la fin du tronc commun pour les épreuves ponctuelles de l’enseignement général et professionnel, à l’exception de la PSE et de l’oral de Projet qui sont positionnées sur l’autre période d’examen prévue à la fin juin et intégrée dans le parcours différencié.
Pour l’année scolaire 2024 -2025, les épreuves ponctuelles de l’enseignement général et professionnel sont programmées à compter du 12 mai 2025 et celles de la PSE et de l’oral de Projet le 26 juin 2025. Le calendrier des examens préconise également qu’à partir du 23 juin, un temps de regroupement de quelques jours pour tous les élèves concernés soit organisé. Le calendrier de cette première session d’examen intégrant un parcours différencié montre que les élèves n’auront ni les 180h de formation prévues, ni les 6 semaines de PFMP. La définition floue du temps de regroupement soulève le problème d’égalité des chances pour la préparation des épreuves de PSE et d’oral de Projet.
Pour le parcours différencié poursuite d’études, ce n’est certainement pas l’appréciation portée sur le livret scolaire relative au comportement de l’élève, pendant son parcours, qui va inciter à l’assiduité sur un temps de formation sans lien avec l’obtention du diplôme. D’autant plus, que le Ministère soudainement prudent sur la capacité des entreprises à accueillir des élèves en PFMP, a prévu que le parcours poursuite d’études est obligatoire pour tous ceux qui n’auront pas de convention signée par une entreprise. Enfin, les élèves pourront changer de parcours à tout moment. Le taux d’absentéisme dont les LP détiennent déjà le record va s’envoler.
Pour le parcours insertion professionnelle, les élèves pourront opter pour une entreprise sans lien avec le Bac Pro préparé car cette PFMP fait l’objet uniquement d’une évaluation formative et n’est pas prise en compte dans les semaines de PFMP obligatoires pour la délivrance du diplôme . Pour les PLP, ce suivi sera décompté des heures de service dues conformément à l’article 31 de leur statut (voir article PFMP infra).
Face à tous ces possibles et au nouveau calendrier d’examen, les PLP vont être surchargés de travail. En amont du parcours différencié : mise en place d’une fiche de dialogue, entretien individuel avec l’élève ou son représentant légal s’il est mineur pour valider le choix définitif du parcours. Pour la conduite de l’entretien individuel, la note de service évoque un personnel de la communauté éducative mais il est fort à parier que cette nouvelle mission sera versée dans l’escarcelle déjà bien remplie des professeurs principaux. Il ne faudra pas s’étonner que les volontaires pour être PP se fassent de plus en plus rares. Pendant le parcours différencié, les PLP devront assurer leurs heures de cours, suivre les élèves en PFMP, corriger les copies d’examen et seront également réquisitionnés pour faire passer les épreuves des candidats des CFA privés.
Pour le SNALC, les PLP ne sont tenus que par leur ventilation de service signée en début d’année. Aussi, la mise en place d’une organisation transversale préconisée qui les conduirait à enseigner à d’autres classes ou encore à fournir un travail pour les 5 heures hebdomadaires de travail personnel des élèves ne pourront leur être imposés.
Les éventuels changements d’emploi du temps ne devront pas remettre en question l’équilibre vie privée/vie professionnelle des PLP comme l’a confirmé le Ministère au SNALC, lors de l’audience du 08/04/2024,
Quant aux préconisations pédagogiques, elles ne sont que des préconisations pour beaucoup irréalistes : la démarche projet, tant idolâtrée par le Ministère, suppose des groupes constants et assidus. Le SNALC rappelle la primauté de la liberté pédagogique des enseignants garantie par la loi (Article L912-1-1 Code de l’Éducation).
Le SNALC demande le retour de toutes les épreuves ponctuelles en juin et la suppression des parcours différenciés en terminale.