Le SNALC alerte sur la surcharge de travail qui pèse sur les épaules des professeurs et des personnels non enseignants. C’est un enjeu de santé, et plus précisément de santé mentale.
Régulièrement nous alertons le ministère sur sa politique, qui fait semblant de ne pas savoir, de ne pas voir. Ce déni est encore plus grave quand on sait que les personnels ne bénéficient pas d’une médecine de prévention digne de ce nom. Au lieu de prendre soin de la santé des personnels, en luttant contre les Risques Psycho Sociaux, on en demande toujours plus aux collègues.
Les enseignants font 43h en moyenne par semaine ? Pas grave, on va leur mettre encore plus d’heures avec les briques du Pacte, en pleine figure.
La question du harcèlement scolaire ou de l’abaya ? On la fait peser sur les épaules des équipes éducatives. Bien entendu, il est nécessaire de traiter du harcèlement en milieu scolaire ou de la protection de la laïcité. Encore faut-il les moyens et le soutien, pour le faire correctement.
Mais très souvent les collègues se sentent seuls, peu ou pas épaulés par leur administration. En cela, le poids de la défense de la laïcité, par exemple, écrase notamment les épaules des personnels de direction qui endossent la responsabilité de ce qui est acceptable ou non en termes de tenues, conséquence d’une absence de consignes claires, et d’un accompagnement solide, de leur hiérarchie.
De plus en plus, le professeur – et on pourrait dire cela de toutes les catégories d’ailleurs – doit faire de plus en plus de choses, doit endosser de plus en plus d’étiquettes et de responsabilités. Non seulement on dénature son métier, mais on l’épuise physiquement et psychologiquement. Pire on sous-entend que certains faits, drames/ échecs, sont de sa faute. Exemple : on parle d’échec face au harcèlement scolaire. Naturellement en la matière, il y a des choses à faire et à améliorer. Pour autant on oublie que les collègues, notamment ceux inscrits dans le programme pHARe – expérimenté en 2020 puis généralisé en 2022 dans les écoles et collèges, contre le harcèlement scolaire – mènent de front de multiples et lourdes missions. Et c’est oublier aussi que la question du cyberharcèlement, systématiquement liée à celle du harcèlement scolaire, échappe à l’Éducation nationale car elle relève de la sphère privée.
Résultat : l’école semble responsable de tout et capable de rien. C’est le constat – et raccourci rapide – qu’entendent ou lisent les collègues. De la même façon que l’éducation ne se résume pas à l’Éducation nationale, tous les phénomènes et problèmes sociétaux ne peuvent s’aborder et se résoudre par le seul prisme de l’école.
Arrêtons de charger la mule. Arrêtons d’être dans le déni. Plutôt que d’aller dans le mur, donnons les moyens financiers et humains pour permettre aux personnels de l’Éducation nationale de faire sereinement et dignement notre métier. Faute de quoi, la surcharge constatée et dénoncée par le SNALC finira par faire écrouler nos collègues. Et notre Institution ne s’en relèvera pas.
Chers collègues :
- ne restez pas isolés
- apprenez à connaître vos droits et à dire NON
- arrêtez de culpabiliser
En cela, vous pouvez compter sur le SNALC pour vous accompagner.