Le gouvernement a annoncé la labellisation de 40 nouvelles cités éducatives d’ici à 2027. Ce dispositif, créé en 2019, a pour but d’élargir le champ d’action des acteurs éducatifs en faveur de l’égalité des chances des 0-25 ans dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). L’École étant au cœur de cette organisation, le SNALC s’interroge sur l’impact de ces mesures pour les PE.
Pourquoi généraliser les cités éducatives ?
Les objectifs sont multiples, mais l’aspect économique est prédominant. Substituer les cités éducatives aux REP permet de répartir les dépenses budgétaires en diminuant la part financée par l’Éducation nationale. De plus, les cités éducatives ont vocation à dépasser les faiblesses des REP par un partenariat entre parents, services de l’État, collectivités locales, associations, CAF et habitants. Ces acteurs doivent élaborer des parcours éducatifs cohérents à l’échelle d’un QPV, mobilisés avant, pendant, autour et après l’école, en dépassant les limites initiales des REP.
Quelles incidences sur les PE qui enseignent en cité éducative ?
- Travail d’équipe imposé : nécessité de collaborer à la rédaction de projets en adéquation avec les attentes des partenaires ;
- Surcharge pour les directeurs : davantage sollicités, mais sans décharges supplémentaires ;
- Formations inadaptées : des formations continues ciblées ne correspondant pas toujours aux besoins des équipes ;
- Gestion des fonds centralisée en collège : les fonds alloués pour les projets des cités éducatives sont gérés par le chef d’établissement du collège référent, ce qui a ses limites ;
- Allègement des effectifs des classes à la carte : les effectifs sont allégés quand c’est possible, mais sans cadre clair. Seule la décision de fermeture ou d’ouverture de classe est considérée qualitativement par l’IA-DASEN ;
- Manque de reconnaissance : les PE ne bénéficient d’aucune indemnité financière, ni de points de bonification pour les mouvements. Seuls les établissements listés sur l’arrêté du 16 janvier 2001 permettent de profiter de l’avantage spécifique d’ancienneté (ASA).
Pour le SNALC, l’Éducation nationale doit développer des formations spécifiques et reconnaître (par une indemnité ou un ASA) l’exercice en QPV ou en cité éducative, ainsi que le temps de concertation nécessaire pour se consacrer aux alliances partenariales.
Article publié dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1505-École du 3 octobre 2025