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« PE du XXIe siècle » : lassitude et inquiétude

© iStock_damircudic

Le moral des professeurs des écoles n’avait point besoin d’une crise sanitaire tant il était déjà bas… En effet, depuis de nombreux mois, le manque de véritable concertation autour des décisions prises par le ministère ne tend pas à améliorer la situation.

 

Alors que début 2020, une grande réflexion sur l’enseignant du XXIe siècle était menée, que les négociations sur la rémunération étaient engagées et que la direction d’école était au centre des discussions avec le ministère, tout s’est arrêté avec le premier confinement. Depuis, après chaque déconfinement, les choses se précipitent et nous sont exposées voire imposées sous forme de loi RILHAC habillement rédigée puis parachutée, sous forme de grenelles artificieux ou sous forme de groupes de travail décousus aux finalités floues. Tout le temps perdu pour cause de confinements pousse notre ministère à précipiter les décisions, pour que les chantiers entamés soient finalisés au plus vite. Cela lui permet de justifier des prises de décisions et de mesures rapides mais le manque flagrant de préparation et de discussions suscite agacement, colère voire dégoût…

Depuis plus d’un an, nous subissons donc les arbitrages d’un ministre sûr de lui, tel le capitaine d’un navire parti de Southampton en 1912, qui s’obstinait malgré les alertes à vouloir filer droit devant sur un iceberg. On se plaignait que les professeurs des écoles, les spécialistes du terrain, ceux qui connaissent le mieux les besoins des élèves et de l’école, n’étaient plus écoutés. Aujourd’hui, ils ne sont même plus entendus. Ainsi les collègues dépités découvrent-ils tardivement qu’ils n’avaient pas pris toute la mesure des conséquences – dénoncées d’emblée par le SNALC – délétères du PPCR sur leur carrière. Autre chantier inquiétant : la direction d’école, qui, après avoir fait l’objet d’un nombre incalculable d’heures de réunion, risque de subir les possibles dérives d’une nouvelle mouture de la loi RILHAC. Inquiétante également, cette obstination à imposer une formation descendante inadaptée à la réalité du niveau catastrophique des élèves révélée par les enquêtes…
Bonne lecture

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DIRECTION D’ÉCOLE :DES BRIBES DE RÉPONSES

La question de la direction d’école ne semble toujours pas prise à bras-le-corps par le ministère.

Les directeurs sont sondés par des questionnaires ou des enquêtes, sondés lors de comités départementaux ou réunions de circonscription mais rien n’évolue favorablement, ni même de manière significative. Les problèmes et besoins sont connus de tous mais les réponses ministérielles restent encore à ce jour inadéquates, inadaptées et trop tardives. Quelles que soient les annonces du ministère et les quelques avancées consenties par la loi Rilhac, le SNALC n’hésite pas à qualifier de méprisante la lenteur avec laquelle ce dossier est traité. Verra-t-on un jour le bout de ce chantier ou plutôt de ce tunnel ?

Les directeurs demandent un allègement des tâches ?
Ils gagnent des missions supplémentaires induites par la crise épidémique avec le protocole sanitaire, la FAQ changeante, le signalement des cas de Covid, l’organisation des tests salivaires, etc. Malgré cela, le ministère envisage de leur confier des responsabilités voire des missions en plus pour alléger les IEN, en leur faisant miroiter une délégation de l’autorité académique.

Les directeurs veulent une aide humaine et administrative pour le bien de leur école et des élèves ?
Après leur avoir retiré les EVS, on les a laissés sans personne ; ils doivent se débrouiller avec un répondeur téléphonique. Quelques-uns ont droit désormais à des services civiques.

Ils veulent plus de décharge pour accomplir dignement leur travail ?
Avec 600 ETP pour la rentrée 2021, il n’y en a pas pour tout le monde ; il a fallu faire un choix, prioriser dans les priorités, assurer l’existant dans les textes pour les petites écoles et certains directeurs n’en auront davantage qu’à certaines « conditions ». De plus, à la rentrée, certains directeurs risquent de se voir déchargés non pas par un titulaire de secteur comme le réclame le SNALC mais par un remplaçant maladie (au risque de ne pas être remplacé de l’année) ou un étudiant en Master 2. Pour le SNALC, les directeurs sont tout sauf récompensés à leur juste valeur. Et ce ne sont pas les maigres 37,50 euros de récompense sur leurs indemnités qui leur feront voir l’avenir sous un jour meilleur


© iStock – Eyecrave

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NIVEAU DES ÉLÈVES : OÙ SONT LES PRIORITÉS ?

Le bon sens voudrait que quand une courbe atteint des niveaux inquiétants, on fasse tout pour inverser la tendance, on se rapproche des spécialistes pour chercher les solutions les plus susceptibles d’améliorer la situation tout en évitant au contraire les facteurs qui pourraient l’aggraver.

Dans l’Éducation nationale il n’en est pas ainsi. Les enquêtes successives mettent le doigt sur les difficultés persistantes et grandissantes des élèves en français et en mathématiques, qui ne seront pas résorbées si on persiste à négliger l’avis des vrais spécialistes.

Ces vrais spécialistes sont les enseignants, ceux qui instruisent et évaluent. Ils savent mieux que quiconque quels sont les manques et besoins de leurs élèves mais ils sont aussi capables de définir quels sont leurs propres manques et besoins en tant qu’enseignants. Notre mauvaise place dans les classements internationaux vient du fait qu’on se moque totalement de l’avis des professeurs, dont la pédagogie est sans cesse remise en question. Si la formation des enseignants peut et doit être repensée, les problèmes et les manques nécessiteraient un plan de formation riche de nombreux modules spécifiques répondant aux demandes du terrain et non à l’unique demande institutionnelle. Un plan « mathématiques » ou « français » descendant, permettra au ministère de se donner bonne conscience tout au plus.

De la crise que nous traversons aurait pu être tirée la conclusion qu’un recentrage sur les fondamentaux s’imposait… Eh bien non ! Bien au contraire, on dilapide un temps précieux déjà mis à mal par les circonstances sanitaires. Comment peut-on nous faire croire à la volonté de remédier aux problèmes quand on nous assomme avec « l’école du numérique » ? Comment sérieusement imaginer améliorer le niveau de nos élèves en français en ajoutant à une langue déjà difficile, des complications accessoires telle que l’écriture inclusive ? Ou encore, comment peut-on parler de « programme d’éducation financière » en élémentaire quand les lacunes en mathématiques sont si importantes ?

Pour le SNALC, l’amélioration du niveau des élèves nécessite de repenser l’école et d’arrêter de s’éparpiller dans des éducations à tout faire.

© iStock – DNY59

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LA COÉDUCATION : UNE ÉVOLUTION INQUIÉTANTE

« Le principe de coéducation met l’accent sur le rôle de chacun […] dans le processus éducatif (parents, enseignants…). » Canopé

Les professeurs des écoles sont des professionnels de la pédagogie et de l’instruction, et leur travail ne peut donc être jugé que par les personnels responsables de leur évaluation. Les parents ont un rôle éducatif primordial et la responsabilité entière, protégée par la loi, de leurs enfants. Ils sont les garants de leur éducation.

À l’école, le dialogue avec les parents est quotidien. La rencontre se fait naturellement, devant le portail, le matin, après la classe, voire à midi. Il est alors assez simple, naturel, direct et concret. Il est aisément complété par un rendez-vous personnel avec le maître, accompagné, ou non, du directeur. Dès la fin des années 80, des décisions politiques, démagogiques, idéologiques, ont ouvert la porte de l’École aux parents. Si l’expérience a depuis montré l’intérêt de la chose, le « toujours plus » en a montré également les limites. Et depuis, les relations se sont détériorées. La suspicion s’est installée… Ainsi, après trente ans de conseils d’école, de dénigrement, de complaisance, de compromission, de démission, le dialogue est devenu négociation, défense, renonciation…

« Le principe de coéducation met l’accent sur le rôle de chacun ». Le rôle des parents est d’éduquer, même s’ils participent à leur niveau et selon leurs possibilités à l’instruction. Les enseignants quant à eux instruisent, même si à l’école élémentaire, leur rôle éducatif est considérable.

Le SNALC défend cet équilibre indispensable, équilibre qui ne cesse depuis 40 ans d’être remis en question par des fédérations de parents d’élèves, par des idéologies politiques et par certains syndicats réclamant plus de pouvoirs des parents sur l’école. Le SNALC reste très inquiet car cette tendance à vouloir casser l’équilibre a été réaffirmée lors du Grenelle de l’éducation. Pour le SNALC, les choses sont claires : ce n’est pas en renforçant une coéducation devenue incontrôlable que la situation s’améliorera

© iStock – Frédéric Michel

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FORMATION CONTINUE : UNE CHIMÈRE…

Les professeurs des écoles doivent consacrer 18 heures par an à l’animation pédagogique et à la formation continue, mais l’offre ne correspond absolument pas aux besoins. Alors que la polyvalence du métier et les différences importantes entre les cycles induisent des besoins très variés, les stages de formation sur temps de travail ne sont plus que souvenirs. .

S’il y a quelques années encore, les PE avaient le choix entre plusieurs offres de formation. Si leur qualité laissait parfois à désirer, ces formations pouvaient s’adapter un minimum aux besoins des enseignants.

Or, depuis quelques années, la formation s’est réduite comme peau de chagrin pour être limitée au fameux « plan maths-français ». Il est vrai que les résultats internationaux montrent que les fondamentaux doivent être travaillés ; malheureusement, les formats qui sont imposés ne sont pas pertinents.

Qu’il s’agisse d’animations pédagogiques, de distanciel ou de formations en « constellations », les formateurs qui les mènent sont trop souvent adeptes du formatage. Les supports proposés sont montés à grand renfort de « petits livrets » ministériels et ne présentent aux PE qu’une seule voie, niant ainsi leur liberté pédagogique et leur expertise.

Quant à la formation en « constellations », grande invention de ces deux dernières années, elle est inacceptable. Six à huit PE d’un même niveau d’enseignement et d’un même secteur géographique partagent leur expérience autour d’une thématique définie, a priori, ensemble. Le formateur devient alors un accompagnateur et la classe un lieu de formation où les uns rendent visite aux autres. Sur le papier, cela pourrait être intéressant mais en réalité, le format se montre poussif et inefficace. Les formateurs qui doivent induire et accompagner sans rien imposer, suivent évidemment les instructions officielles et imposent une façon de travailler : celle qui convient au ministre, et rien d’autre.

Pour le SNALC, la formation continue doit être abordée de manière moins dogmatique pour permettre aux professeurs des écoles de progresser tout en respectant leur liberté pédagogique.

©iStock – miodrag ignjatovic

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SEMAINE DE 4 JOURS : LA DÉROGATION DEVIENT LA RÈGLE

Pris dans la tourmente de la crise sanitaire et aussi parce que 87% des communes fonctionnent sur 4 jours, l’échéance du renouvellement de la demande de dérogation pour la rentrée 2021 est totalement sortie de notre esprit.

Même si l’organisation de la semaine est au final fixée par le DASEN, le SNALC déplore qu’il soit fait bien peu de cas de la volonté des conseils d’école face à celle d’un élu. D’ailleurs, disons les choses clairement : le choix de continuer sur 4 jours, 4,5 jours ou passer à 4 jours revient bien à la municipalité, plus qu’aux conseils d’école. Pour preuve, la plupart des conseils municipaux ont déjà voté la reconduction du rythme sur 4 jours d’école, sans même consulter les conseils d’école. En même temps, pour rester sur un rythme de 4 jours, les maires avaient-ils besoin de les interroger pour connaître leur position ?

La règle étant à ce jour la semaine de 4,5 jours, le SNALC se demande si notre ministère va enfin remettre en question les critères qui relèvent de la règle et ceux qui relèvent de l’exception. Les communes à 4,5 jours qui ont eu la bonne idée de sonder à nouveau les parents d’élèves cette année ont vu la majorité d’entre eux choisir les 4 jours, et consécutivement, elles ont voté la dérogation sur 4 jours pour la rentrée 2021 en conseil municipal. Dans le département des Landes par exemple, c’est ainsi 68 % des écoles, soit 77 % des élèves du premier degré dans le département, qui suivront le rythme « dérogatoire » des 4 jours à la rentrée prochaine.

Face à la baisse de notre pouvoir d’achat, face à la dévalorisation de notre profession et de notre investissement quotidien, le SNALC a toujours été en faveur du maintien de la semaine de 4 jours. S’il peut arriver que fonctionner sur 4,5 jours se révèle plus bénéfique, cela reste exceptionnel et le choix des rythmes devrait respecter la volonté du conseil d‘école.

Le retour à la semaine de 4 jours gagne encore du terrain, la dérogation doit redevenir la règle.

Le SNALC attend impatiemment le pourcentage de communes qui seront à la semaine de 4 jours à la rentrée 2021. Gageons qu’il devrait dépasser les 87%.


©iStock – kiddy0265

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D’ENSEIGNANT SPÉCIALISÉ À PERSONNEL RESSOURCE : VERS LA FIN DE L’ASH ?

Depuis la réforme du CAPPEI en 2017, une logique de transformation des enseignants spécialisés en personnels ressources se met en place. Pour rappel, le SNALC s’est opposé à cette évolution et a voté contre le CAPPEI et la logique du tout inclusif. Le ministère suit des recommandations internationales et la pression du ministère de la Santé qui trouve que le spécialisé coûte trop cher et commence à transformer les plateaux techniques en SESSAD mobiles. Un certain nombre d’élèves d’IME et d’ITEP sont renvoyés vers les écoles, les hôpitaux n’ayant plus les moyens de prendre en charge tous les élèves ayant des troubles psychiatriques. En conséquence, on demande aux écoles d’accueillir des élèves avec des difficultés de plus en plus importantes, une scolarité en école coûtant deux à cinq fois moins cher qu’une scolarité en IME, ITEP ou à l’hôpital.

Les inspecteurs cherchent donc à mobiliser des moyens pour gérer la situation. Or, la légitimité des enseignants spécialisés vient de leur pratique en classe, face à des élèves à besoins particuliers. Le SNALC est opposé à les voir devenir personnels ressources. Ce n’est pas ce que nous voulons, ce n’est pas ce dont ont besoin les élèves, et les collègues des classes « ordinaires » vont très vite remettre en cause les enseignants spécialisés si les choses évoluent dans ce sens.

Les professionnels du soin et de la rééducation sont également opposés à cette politique. Mais nous sommes face à un mur avec l’approbation d’une partie des collègues et des syndicats, l’opinion publique qui nous est défavorable et Bercy en embuscade pour faire des économies.

Le risque est fort que tous les enseignants spécialisés soient transformés en personnels ressources. Il s’agira alors non plus de prendre en charge et d’aider les élèves mais de « former » les collègues, ce qui permettra à l’Institution de prétendre avoir réglé les problèmes en ayant dilué les prises en charge. C’est pourquoi le SNALC défend une inclusion raisonnée et réclame des moyens pour le médicosocial, sinon la situation va vite devenir invivable dans les classes.

© iStock – Mmpile

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RECRUTEMENT : QUELS PROFESSEURS DES ÉCOLES POUR LE XXIÈME SIÈCLE ?

Il sera bientôt fréquent de rencontrer dans toutes les écoles plusieurs catégories d’enseignants : les professeurs titulaires, stagiaires, contractuels ou « alternants ».

Les stagiaires peuvent avoir plusieurs dénominations selon les académies : PES (professeurs des écoles stagiaires), EFS (enseignants fonctionnaires stagiaires), PFSE (professeurs fonctionnaires stagiaires étudiants), etc. Quelle que soit leur dénomination, les stagiaires, après avoir réussi le CRPE, se retrouvent en responsabilité d’une classe à mi-temps.

Depuis plusieurs années, l’Éducation nationale fait appel à des contractuels pour combler le manque de remplaçants. Avec l’épidémie de covid-19, de nombreux contractuels ont dû être recrutés en urgence pour remplacer les PE vulnérables, et pallier une fois de plus le manque de titulaires remplaçants. Ces contractuels, sans aucune formation pédagogique, ont été nommés sur un poste, peu importe le niveau de classe.

Avec la réforme de la formation initiale, l’école primaire verra l’arrivée généralisée des « alternants » : des étudiants de M1 ou M2 qui enseigneront, sans période d’essai, après avoir signé un contrat pour une durée de douze mois consécutifs.

Afin de tenir compte du caractère transitoire de l’année 2020-2021, le CRPE se passant désormais en fin de M2, quelques étudiants de M2 deviendront des contractuels alternants à la rentrée 2021, chaque académie disposant d’un nombre limité de contrats. Ces contrats seront signés pour 1/3 de temps d’enseignement, plaçant les alternants sur des classes dont le titulaire sera déchargé à 1/3 temps, c’est-à-dire des PEMF et des directeurs d’école de 8 classes. Le SNALC dénonce formellement la décharge d’un directeur par un étudiant de Master – excepté sur la base du volontariat – les directeurs ayant besoin de remplaçants chevronnés opérationnels.

Pour le SNALC, les avantages de cette réforme de la formation initiale sont clairs pour notre ministère : économie de postes et titularisation repoussée d’une année, avec le CRPE en fin de M2.

©iStock – Andrey Zhuravlev

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PPCR : LA PRISE DE CONSCIENCE

Au moment où les enseignants ont besoin d’être reconnus à leur juste valeur, humaine et financière, connaissant la charge de travail qui leur incombe et les difficultés relatives aux mesures sanitaires successives, il est plus que temps de leur octroyer une reconnaissance. Le SNALC pense qu’une reconnaissance financière serait la bienvenue : or depuis juillet 2016 et février 2017, dates des deux revalorisations risibles du point d’indice de 0,6%, plus rien de concret !

En 2021, le SNALC ne peut que dénoncer les ravages du PPCR qui est loin d’être entré dans les moeurs. Beaucoup de PE ne se rendent compte qu’aujourd’hui de son impact direct sur leur rémunération à venir ; ils sont bien évidemment furieux et ne peuvent se résoudre à ce que la potentialité d’avancement soit limitée par des quotas. Seulement 30 % des professeurs des échelons 6 et 8 voient leur carrière accélérée d’un an. Beau progrès auquel le SNALC n’arrive décidément pas à se faire.

La grille d’avancement à la classe normale ne valorise l’investissement que sur 2 échelons. La possibilité de passage à la hors-classe, elle, est inféodée à un 3ème (et dernier) rendez-vous de carrière dont l’avis définitif ne manque pas de décourager à la fois les moins bien lotis et les plus investis.

Le SNALC vous rappelle que les avis sont pérennes. Formuler un recours est possible, aussi ne faut-il pas tarder pour le faire : vous avez un délai de 30 jours francs suivant la notification de l’appréciation finale pour exercer un recours gracieux auprès du DASEN, puis en cas de refus de sa part ou de non réponse qui équivaut administrativement à un refus, un second délai de trente jours pour effectuer une saisine de la CAPD.

Par ailleurs, si le SNALC ne cesse de réclamer l’ouverture de négociations pour la revalorisation des salaires, il se désole de voir que seuls les premiers échelons bénéficieront d’une prime d’attractivité. Le Grenelle n’a rien amélioré et pour les professeurs des écoles plus anciens, rien à l’horizon. La profession est au point de rupture.

©iStock – ajr_images

DOSSIER DU MOIS paru dans la Quinzaine universitaire n°1452 du 16 avril 2021
 
Dossier coordonné par Christophe GRUSON, secrétaire national chargé du premier degré, avec la participation des membres de la commission premier degré, Philippe LENCROZ, Ange MARTINEZ, Sylvie MORANTE-CAZAUX, Véronique MOUHOT, Xavier PERINET-MARQUET