En 1989, l’article 3 de la Loi d’orientation de l’éducation annonçait « conduire d’ici dix ans 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat». Il aura fallu 35 ans pour atteindre cet objectif mais à quel prix ! Au regard des résultats des études PISA, le système est en faillite.
En effet, si en 2000, nous étions au-dessus de la moyenne de l’OCDE en lecture, mathématiques et sciences, notre École a réussi le formidable exploit d’être en-dessous de la moyenne en 2023 tout en permettant à 90,9% des lycéens de décrocher leur bac ! Quel paradoxe !
Interrogés par Opinion Way (La Tribune le 7/1/2024) les jeunes de 16-24 ans montrent des carences culturelles énormes. Ils sont par exemple 40% à n’avoir jamais entendu le terme “rafle du Vél d’Hiv” alors que cet événement marquant est au menu des programmes.
Le taux de réussite au bac n’est plus un témoin fiable du niveau des élèves. Un diplôme dévalué perd toute valeur. Le cap fixé par le gouvernement de rétablir un niveau d’Exigence des savoirs et des diplômes s’avère indispensable.
Comment définir cette exigence des savoirs en EPS ? Il ne s’agit pas de courir plus vite, de sauter plus loin mais davantage de savoir courir et sauter pour pouvoir le faire ailleurs et plus tard.
L’Exigence des savoirs réside tout autant dans une élévation des savoirs disciplinaires, des performances, que dans une exigence à l’égard de nos élèves. Exigence d’une tenue d’EPS adéquate, d’attention, de curiosité, d’efforts, d’un travail de qualité… caractérisent des objets essentiels d’une éducation par le physique.
L’École publique n’est pas l’école des fans. En bradant le niveau d’exigence des savoirs et des diplômes, l’institution perd son efficacité, sa crédibilité, son autorité entraînant dans sa chute celle la même des enseignants.