Le 20 mars des élèves voulant se rendre à 8h en cours au collège-lycée privé Saint-Joseph-du-Loquidy à Nantes se sont retrouvés face à des manifestants leur en interdisant l’entrée.
La journée nationale de mobilisation du 19 mars n’a pas suffi à certains syndicats qui ont décidé au dernier moment le blocage de l’établissement privé Saint-Joseph-du-Loquidy. Les familles n’ayant pu être prévenues, les élèves voulant se rendre en cours ce mercredi matin sont arrivés au milieu des manifestants. Le syndicat Sud étendait ses bannières tandis que la CGT et FSU distribuaient leurs tracts à proximité.
Comme le résume InfoLibertaire, quelques lycéens du public avaient empilé une série de poubelles prélevées dans le quartier devant l’entrée de l’établissement privé, tandis que les professeurs grévistes empêchaient le personnel de l’établissement privé d’en libérer l’entrée. Personne ne dit si ces éducateurs ardents défenseurs des valeurs de la République ont réussi à faire comprendre à ces élèves dévoués qu’il faudrait aussi remettre en état les lieux.
Un co-secrétaire de SUD éducation 44 a assuré au Journal du dimanche que les élèves n’étaient pas visés, mais qu’il fallait agir « devant ce lieu symbolique »1. Heureusement ! Qu’aurait-ce été sinon ? Selon le JDD2, des élèves « auraient même été vus en pleurs, quand d’autres auraient été insultés, notamment de « fachos » ». Ces faits ont été qualifiés « d’une extrême gravité » par la sénatrice LR de Loire-Atlantique, Laurence Garnier, elle-même parent d’élève.
Ce représentant syndical a déclaré aux journalistes du JDD « Si cela permet de mettre en lumière les inégalités criantes, eh bien, tant mieux. On cible les directions et les responsables qui continuent de donner un argent de dingue au privé ». Si SUD éducation 44 pouvait s’inspirer de leurs camarades du 95, ils auraient pu leur prendre l’excellente idée d’occuper leur rectorat. Sans leurs élèves de lycée. Ils n’auraient ainsi pas impliqué d’élèves que nous avons le devoir d’éduquer dans le respect des règles de la République.
Quant aux « inégalités criantes » mises en évidence par les IPS, bien entendu qu’il faut en parler. Mais sont-elles de la responsabilité des élèves ou de leurs professeurs ?
Ces manifestants étaient en partie des professeurs du public. Que nos collègues ne voient pas le problème d’empêcher des élèves d’aller à l’école, soit. Qu’ils exposent ces élèves aux dangers d’une manifestation, c’est contestable. Qu’ils laissent passer des slogans politiques sans lien avec l’école3, c’est honteux. Qu’ils laissent des élèves se faire insulter par des manifestants, c’est inadmissible !
Chers collègues du public, en vous attaquant de cette façon à un établissement scolaire, vous avez joué le jeu de la division et vous êtes donc simplement mués en khmers rouges de la classe dirigeante, ne vous en déplaise.
1https://www.lejdd.fr/societe/nantes-des-professeurs-du-public-bloquent-un-etablissement-prive-dexcellence-et-le-contraignent-annuler-ses-cours-143248
2Ibid.
3Les manifestants n’ont pas hésité à politiser leur action devant en affichant leurs slogans « Free Gaza » : https://twitter.com/ContreAttaque_/status/1770528570969911342/photo/1
https://www.infolibertaire.net/les-profs-du-public-sattaquent-a-lecole-privee-du-loquidy/