Déclaration du SNALC à la CAPN 2019 : affectation en CPGE
« Mesdames, Messieurs, chers collègues,
« Concernant les travaux du groupe de travail, nous regrettons que les projets de mouvement nous parviennent si tardivement, ce qui nous laisse très peu de temps pour préparer la réunion et attirer éventuellement les Inspections Générales sur certaines erreurs dans les chaînes de mutation. Nous avons pleinement conscience des délais extrêmement contraints et nous remercions tout de même vos services pour les documents qui nous sont communiqués.
« Nous regrettons également que quelques postes soient affichés sans que le type de classe soit précisé, notamment dans les matières littéraires. Pour un professeur de Lettres par exemple, il n’est pas du tout équivalent d’enseigner devant des classes scientifiques ou devant des hypokhâgnes. Cette lacune oblige de nombreux collègues à postuler à l’aveugle sans savoir quel sera leur service dans leur nouvel établissement. De surcroît, même lorsque la nature leur en est indiquée, il arrive qu’ils soient finalement affectés sur des classes différentes de celles auxquelles ils s’attendaient, l’Inspection Générale ayant procédé entretemps à une redistribution des services. Ces procédés sont pour le moins contestables, et nous demandons instamment que les collègues soient informés au plus tôt, et si possible dès la période de saisie des vœux sur SIAM, du service qu’ils auront à assurer dans leur nouvel établissement. Nous remercions les Inspections Générales qui précisent la nature des services dès le groupe de travail.
« Par ailleurs, nous tenons à nous faire ici l’écho des préoccupations de nos collègues sur plusieurs points. Le premier concerne l’accès à l’échelle lettre B. Le fameux décret qui devait organiser l’accès à la HeB pour les professeurs de chaire supérieure est comme l’Arlésienne, on en parle beaucoup mais on ne le voit jamais. Certes, un décret d’accès à la classe exceptionnelle des agrégés a été pris à titre prudentiel, mais outre que c’est une solution qui nous déplaît pour des raisons que nous avons amplement détaillées par le passé, il ne prévoit que 55 nominations, ce qui est très insuffisant en rapport avec l’effectif du corps. Nous tenons à rappeler que seuls 55 collègues ont obtenu cet accès l’an dernier sur les quelque 160 qui auraient pu y accéder un à deux ans avant leur départ en retraite.
« D’autre part, de nombreux collègues constatent avec amertume la différence de traitement entre les professeurs de chaire supérieure et les agrégés hors classe enseignant en CPGE. Ceux-ci accèdent très facilement à la classe exceptionnelle dès lors qu’ils ont huit ans d’ancienneté tandis que même si le décret de création de la HeB paraît cette année, il y aura une fois encore beaucoup d’appelés et peu d’élus compte tenu de l’effectif prévisible de cette promotion. Nous demandons donc que le pourcentage de cet effectif soit revu sensiblement à la hausse, surtout les premières années, pour permettre l’accès à cet échelon à tous les collègues qui le méritent – et dans le corps des professeurs de chaire supérieure, ils constituent l’immense majorité, puisque précisément ils ont été nommés dans ce corps en raison de leurs qualités.
« Un autre sujet qui préoccupe beaucoup les collègues est la réforme du lycée et ses conséquences sur l’organisation des classes préparatoires. Ce sont surtout ceux qui enseignent en classes économiques et commerciales, en raison de la disparition des filières ES et S au lycée, et en BCPST du fait de l’impossibilité de poursuivre les trois matières scientifiques essentielles dans ces classes – mathématiques, physique-chimie et SVT – en Terminale générale. Ce problème s’ajoute à celui de l’évolution annoncée du recrutement des écoles vétérinaires qui risque de peser sur l’effectif de ces classes, au moins en deuxième année. Or sur ces questions, le ministère garde depuis la rentrée un silence assourdissant, se contentant de dire que les spécialités suivies en Terminale ne devraient pas constituer un critère de recrutement pour l’enseignement supérieur. On croit rêver ! Comment peut-on parler d’un continuum bac – 3 / bac + 3 si on ne peut prendre en compte les acquis du lycée ? Comment les collègues de BCPST vont-ils pouvoir gérer des étudiants dont les connaissances dans les disciplines scientifiques seront si disparates ? Comment ne pas penser que certains établissements s’arrangeront pour faire suivre trois spécialités au lieu de deux à leurs élèves, ou que des parents fortunés paieront des officines pour assurer la troisième à leur précieux rejeton ? Cette situation porte en germe selon nous un accroissement très important des inégalités sociales à l’entrée en classe préparatoire, c’est pourquoi nous demandons que le nombre de spécialités suivies en Terminale passe à trois au lieu de deux. Par ailleurs, nous demandons que le ministère définisse le positionnement des prépas ECE et ECS dans le nouveau paysage éducatif et apporte des garanties sur le maintien des classes de BCPST, de façon à rassurer des collègues qui craignent pour l’avenir de leurs classes et de leur poste. »
Déroulement du groupe de travail
Nous voudrions expliciter le déroulement de ce groupe de travail consacré au mouvement spécifique national en CPGE. Les Inspecteurs Généraux en charge du mouvement dans chaque groupe (souvent le Doyen ou la Doyenne) se succèdent durant deux jours à la fin de janvier ou au début de février et exposent leurs propositions de mutations et nominations pour la rentrée suivante. Les commissaires paritaires ‘chaires supérieures’ et agrégés siègent et exercent leur fonction de contrôle et de conseil. Durant l’examen des propositions de l’Inspection Générale, certaines erreurs sont pointées et si possible corrigées, les situations des collègues sont explicitées et mises en regard les unes avec les autres, des demandes d’éclaircissement sont formulées sur la nature des postes ou des profils. On n’examine donc pas l’ensemble des dossiers et demandes qui ont été présentés pour un seul et même poste. Matériellement il serait en effet impossible d’examiner les 120 demandes qui ont été faites pour le poste de philosophie qui se libérait au lycée Henri IV. Nous travaillons donc à partir du projet de l’Inspection Générale. Ensuite, dans un deuxième temps, les représentants de tous les syndicats interrogent l’Inspection Générale sur les cas de certains collègues qui n’ont pas obtenu satisfaction ou qui désirent avoir une information sur l’avis que l’Inspection porte sur leur dossier.
Il faut aller très vite et être efficace. Voilà pourquoi nous demandons aux collègues de nous faire parvenir à l’adresse prepa@snalc.fr les documents qui nous aident à synthétiser les dossiers des collègues pour les présenter en cas de non satisfaction de la demande. Ces pièces doivent être les mêmes que celles qui parviennent à l’Inspection (CV, lettre de motivation, dernier rapport d’inspection, rappel des voeux géographiques) ; nous demandons en plus la fiche syndicale de suivi qui nous permet de travailler plus efficacement. Compte tenu du rythme très soutenu, ces pièces sont pour nous essentielles : merci de nous les adresser courant novembre, décembre ou même janvier afin de nous laisser le temps de les étudier. Certains collègues, comme certains de nos élèves, nous ont fait parvenir leur dossier le jour-même du groupe de travail… Nous les avons pris en compte mais sans doute avec moins de recul que ceux avec lesquels nous avions eu le temps de nous familiariser.
Aidez-nous à vous aider !
Nous acceptons de renseigner tous les collègues, syndiqués au SNALC ou non, mais nous tenons à rappeler que le SNALC vit des cotisations de ses adhérents. Nous remercions également les collègues qui ont adhéré à la suite du suivi de leur dossier et qui nous adressent leurs remerciements. Nous sommes tous professeurs de chaire supérieure, en poste à temps plein en classes préparatoires sans décharge horaire et rassemblés autour des valeurs portées par le SNALC. Soutenez notre action en adhérant !
Quelques précisions matière par matière
Allemand
Il y avait cette année 9 postes à pourvoir (dont 2 par chaîne de mutation) pour 88 candidats (contre 77 candidats l’an dernier).
L’Inspection Générale souligne l’excellence des candidatures reçues.
Les critères retenus sont : l’excellence pédagogique attestée par des rapports positifs, l’expérience du secondaire (nécessité d’avoir été vu par un IG ou un IPR dans une classe), et en particulier cette année l’ancienneté et l’âge.
Italien
Il y avait 2 postes à pourvoir pour 22 candidats. L’Inspection Générale rappelle qu’il n’y a que 35 postes en italien sur tout le territoire. Les perspectives sont peu encourageantes car à court et moyen terme, seuls 3 postes vont se libérer par départ à la retraite.
Les candidats sont souvent jeunes (12 ont moins de 35 ans), hautement qualifiés (13 sont docteurs, 5 sont normaliens), ont en général peu d’expérience et ont souvent un profil plus universitaire que CPGE. Certains ne connaissent pas du tout le système éducatif français.
Les critères retenus, outre l’excellence des qualifications, sont l’expérience et la connaissance du système éducatif français et des CPGE en particulier.
L’Inspection Générale souligne que les lettres de motivations sont souvent peu pertinentes – simple retranscription du cv ou hagiographie personnelle, et conseille de montrer en quoi les compétences sont en adéquation avec les postes demandés.
Espagnol
14 postes étaient à pourvoir cette année. L’Inspection Générale s’étonne du grand nombre de stagiaires qui postulent : leur candidature est prématurée, ils n’ont pas vocation à se voir confier un service en CPGE. Par ailleurs, de nombreux universitaires se portent candidats : s’ils ont préalablement été en poste dans le second degré, leur demande est recevable ; dans le cas contraire, il faut qu’ils demandent leur réintégration dans le secondaire puis une inspection.
Les critères retenus sont l’excellence pédagogique, la richesse du parcours, la pertinence de la lettre de motivation. Il est à noter que beaucoup de candidats ne fournissent aucun rapport d’inspection.
Anglais
Il y avait 35 postes à pourvoir (26 postes vacants, 9 postes libérés par mutation), pour 196 candidats. L’Inspection Générale s’étonne d’avoir reçu 14 candidatures de stagiaires et 15 candidatures de professeurs certifiés, qui n’ont pas vocation obtenir un poste. Parmi les candidats, on compte 51 hommes et 145 femmes ; parmi ceux qui se sont vus proposer un poste, on compte 10 hommes et 25 femmes.
L’Inspection Générale insiste sur la nécessité de faire des vœux larges et précise que pour un premier poste il est malvenu de demander des établissements prestigieux de centre-ville. La lettre de motivation est un élément essentiel du dossier, ne doit pas se contenter de reprendre les éléments du CV mais doit préciser le projet du candidat et ce qu’il peut apporter au(x) poste(s) demandé(s).
Pour les candidats en poste en lycée français à l’étranger, il est rappelé que tout demande d’inspection doit passer par la voie hiérarchique et non pas directement par mail.
SES
Sur les 11 postes pourvus au mouvement, 7 étaient des consolidations de collègues nommés à titre provisoire. Avec 66 candidats en tout (dont les 7 en ATP), cela fait un taux de pression de 59 pour 4 postes. Les critères retenus pour les nominations sont :
– la confirmation des ATP
– les qualités scientifiques (doctorat, ENS, agrégation) et pédagogiques (évaluées lors des inspections)
Ceci est pondéré en fonction des classes (filière, sélectivité) :
– les BL sont plus électives que les ECE car très techniques,
– les ECE demandent beaucoup plus de qualités pédagogiques.
Concernant les stagiaires demandant un poste, l’inspection met les excellents dossiers en BL quand il y a des postes et elle fait passer les qualités pédagogiques en priorité lorsqu’il s’agit d’ECE ou de classes faibles dites “de proximité”. À qualités égales, l’IG préfère les dossiers de personnes déjà en poste en CPGE.
SVT
L’inspection précise qu’il n’y a que très peu de postes car uniquement en BCPST et TB. Les critères d’attribution des postes sont avant tout excellence scientifique et pédagogique, mais personne n’est pris à la sortie du concours. Même pour un “normalien agrégé” une autre expérience est exigée. L’inspecteur constate aussi qu’il y a beaucoup de demande sur Paris-Lyon-Marseille alors sur des des zones plus “isolée”, il n’y a, parfois, aucune demande. L’inspecteur précise que les collègues déjà en poste en CPGE sont prioritaires, surtout s’ils ont déjà accepté un poste dans une autre ville que leur ville de résidence / d’origine.
Cette année il s’agit d’un “non-mouvement” car les 7 postes pourvus sont tous des régularisations d’ATP. L’inspecteur précise que ce n’est pas une volonté délibérée que d’avoir des postes en ATP, qu’elle fait tout ce qu’elle peut pour les éviter, mais qu’il n’y a parfois, pas d’autre choix. L’inspecteur donne l’exemple de cette collègue qui cède son poste, pour des raison de santé, après la FPMN, c’est-à-dire après le moment où les nominations deviennent officielles.
L’inspecteur fait part de sa frustration professionnelle devant si peu de postes pour un si grand nombre de collègues avec de grandes qualités. Il encourage tout le monde à candidater, recandidater…. et faire des voeux au-delà de Paris.
Economie-gestion
L’Inspection Générale souligne l’ampleur du mouvement cette année (63 postes), due à un grand nombre de départs à la retraite. Certains départs ont d’ailleurs été annoncés mais n’ont pas toujours été remontés par les rectorats, ils seront donc pourvus en ATP. La DRH précise qu’une gestion prévisionnelle plus efficace sera mise en place à l’avenir en concertation avec les rectorats.
L’Inspection Générale précise qu’il existe différents types de classes (ECT à dominante éco-droit ou management, ECP profil polyvalent, ATS profil polyvalent, ENS D1 à dominante juridique, ENS D2 à dominante éco-gestion, DCG à dominante juridique, systèmes de gestion d’information, économie-management, comptabilité) et que les profils ne sont pas interchangeables. Chaque année, l’Inspection Générale demande que le profil de chaque poste soit affiché , mais ce n’est pas toujours le cas. Il arrive que certains collègues aient un très bon dossier, mais que leur profil de corresponde pas aux postes demandés.
Il y a notamment une pénurie de candidats en spécialité SIG (systèmes d’information de gestion). La plupart des postes non pourvus relèvent de cette spécialité.
Les critères retenus sont :
– les qualités scientifiques : le doctorat n’est pas indispensable, mais permet de départager deux candidats
– l’expérience pédagogique
– l’adéquation du profil au poste
L’Inspection Générale rappelle que :
– les stagiaires et les néo-titulaires n’ont pas vocation à se voir confier un poste en CPGE
– trop peu de candidats joignent un rapport d’inspection à leur demande
– les mutations sont prioritaires sur les nominations
– il est très mal venu de retirer sa demande de mutation en cours mouvement (sauf situation familiale grave)
Histoire-Géographie
Le mouvement est particulièrement contraint cette année : 260 demandes pour 19 postes mais en réalité seuls 7 postes sont effectivement vacants car les autres correspondent à des régularisations d’affectations à titre provisoire (A.T.P).
Les critères sont toujours les mêmes : il s’agit de trouver le meilleur candidat possible pour un poste donné et de vérifier l’adéquation du profil au poste. Priorité est donnée aux mutations sur les premières nominations. Pour une première affectation, l’Inspection Générale prend en compte les rapports d’inspection (indifféremment écrits par un IPR ou un IG), la thèse, l’expérience dans le secondaire et permet aussi à certains collègues plus âgés de dynamiser une troisième partie de carrière. L’Inspection classe deux candidats par poste qui sont ensuite départagés par une commission de spécialistes.
Lettres
L’Inspection Générale rappelle les critères de recrutement pour une première affectation : l’agrégation (externe ou interne) ainsi que le rang d’admission, les travaux de recherche et les publications ainsi que les qualités pédagogiques attestées par un rapport d’inspection. Certains collègues ne voulant pas élargir leurs voeux géographiques s’exposent à voir leur entrée dans la carrière retardée. D’autres, n’ayant pas eu satisfaction, doivent renouveler leur candidature – sauf avis contraire – afin de bénéficier d’un effet d’opportunité. 18 postes en lettres classiques, contre 39 en lettres modernes étaient proposés cette année. Certains postes sont requalifiés de lettres modernes à classiques et inversement pour des raisons de modifications des services locaux : l’équilibre est rétabli au niveau national.
Philosophie
L’Inspection Générale souligne tout d’abord la grande qualité du corps professoral et l’extrême concurrence qui pèse sur les postes offerts au mouvement. Les critères retenus pour une première affectation sont l’agrégation, les activités de recherche et de publication, l’engagement au service du rayonnement de la philosophie, l’excellence pédagogique attestée par un rapport d’inspection récent, une certaine expérience et un âge moyen de 30-35 ans. L’Inspection déplore une certaine disparité entre les candidatures (120 candidats pour le lycée Henri IV – 8 pour le lycée Kérichen – 1 seul pour la Martinique). Comme il est fréquent qu’on remanie les services à l’occasion du mouvement, il n’est pas rare que les collègues soient nommés sur un poste mais pas sur le service du collègue remplacé. De plus, il arrive qu’un professeur ne soit pas ajusté au service ; dans ce cas, l’Inspection procède à une modification de service. L’Inspection Générale se réjouit de la création de 7 postes en philosophie cette année, ce qui rend le mouvement moins tendu. 39 postes sont proposés mais 13 postes sont soit des régularisations d’ATP soit des nominations de collègues assurant déjà le service avant la création du poste.
Mathématiques
Cette année l’Inspection Générale est représentée par Monsieur Laurent Chéno.
L’Inspection Générale fait part immédiatement du fait qu’il s’agit d’un mouvement partiel. En effet, 7 départs en retraite n’ont pas été remontés jusqu’à la DGRH. Les chaînes construites sur la vacance de ces postes à la rentrée ne peuvent donc pas être présentées dans le cadre du GT du jour.
Si ces départs remontent tardivement, les affectations auront lieu à titre provisoire, ce que l’Inspection Générale regrette beaucoup : c’est une grande perte de temps pour tout le monde, et les collègues en ATP oublient parfois de candidater à nouveau l’année suivante sur le poste, ce qui pose bien des problèmes.
L’Inspection Générale fait part du fait qu’elle a de très bonnes candidatures, avec l’embarras du choix, et que ce choix est cornélien parfois.
L’Inspection Générale est très attachée à favoriser les mutations, afin que le mouvement soit le plus large possible. Elle fait une liste, pour chaque poste vacant, de toutes les candidatures sur le poste, en privilégiant les mutations entre CPGE avant les premières affectations en CPGE.
L’Inspection Générale téléphone lorsqu’elle a besoin qu’un candidat fasse une extension de vœux pour pouvoir lui proposer un poste.
L’Inspection Générale souhaite que trois points particuliers soient bien transmis aux futurs candidats au mouvement :
1) Doctorat : la lettre de motivation doit faire apparaître clairement si la thèse a été soutenue ou non (et quand elle le sera). Cette information est indispensable à l’Inspection Générale. De plus, dans le CV i-Prof il n’est pas souvent explicité que le diplôme obtenu est un doctorat : il y a un titre, on peut s’en douter, mais ce n’est pas clair. Les candidats sont donc invités à être très clairs sur ce point.
2) Projet clair : la lettre de motivation doit donner une idée claire du projet du candidat.
– Soit il s’agit d’un projet familial, donc de vœux géographiques pour un rapprochement familial (rapprochement de conjoints, parent malade,…)
– Soit il s’agit d’un plan de carrière, où l’on postule par exemple sur des postes d’une “meilleure” filière, ou sur un passage de première à seconde année, ou sur un poste dans un lycée plus prestigieux… Mais alors les vœux géographiques doivent être très larges. L’Inspection Générale préfère alors un changement d’établissement.
3) Première affectation : l’Inspection Générale a donné des conseils aux candidats à une première affectation en CPGE concernant les vœux :
– on ne fait pas de vœux de filière,
– les vœux géographiques consistent en une liste d’académies. Il n’est pas raisonnable de donner une liste d’établissements ou même une liste de villes. Certaines académies sont très demandées, avec très peu de mouvement (par exemple, aucun mouvement à Toulouse cette année).
Les académies très demandées sont : Bordeaux, Paris, Créteil, Versailles, Rennes, Caen, Rouen, Nantes, Lyon, Aix-Marseille, Nice, Grenoble, Toulouse, Montpellier.
Les académies moins demandées et dans lesquelles il y a souvent des postes sont : Lille, Nancy-Metz, Besançon, Amiens, Reims. L’académie de Limoges est très peu demandée mais il y a aussi très peu de postes, donc quasiment pas de mouvement.
L’Inspection Générale est très indisposée par les candidatures pour une première affectation qui comportent des vœux très étroits.
Au fil des dossiers, il est apparu les points suivants :
• Un jeune agrégé sans thèse peut candidater, avec des vœux géographiques aussi larges que possibles. En effet, il existe des postes qui n’ont aucun candidat, et l’Inspection Générale prend alors contact afin d’obtenir une extension de vœux pour pourvoir le poste.
• Le rang d’obtention de l’agrégation est un critère important dans les choix de l’Inspection Générale, que ce soit pour une première affectation ou pour une mutation ultérieure.
• Il n’y a aucun “malus” à effectuer des demandes répétées, bien au contraire. L’Inspection Générale pense qu’il s’agit alors d’un vrai projet.
Il y avait cette année 770 candidatures en maths, pour 60 postes officiellement disponibles, résultant en un mouvement d’environ 120 postes (dont la régularisation des affectations à titre provisoire de l’an dernier) pour le moment, c’est-à-dire sans compter les chaînes qui seront officialisées après les départs en retraite attendus.
Sciences Physiques-Chimie
Cette année le mouvement en physique a été de grande ampleur : 566 candidats, dont à peu près la moitié déjà en poste, pour près de 3000 voeux émis en tout. Seuls 3/4 des candidats font un deuxième voeu et 50 candidats sont prêts à prendre “tout poste en France”. Au final, le mouvement a concerné une centaine de collègues dont une toute petite dizaine de nominations, le reste étant dû à une “chaîne de mutations” : quand un collègue déjà en poste est nommé, il libère un poste sur lequel peut être nommé un autre collègue qui, s’il est déjà en poste, libère le sien à son tour et ainsi de suite. Il y a ainsi, cette année, 2 chaînes de 6 maillons, 5 de 5 maillons, 8 de 4 maillons…
Les critères retenus pour les mutations de collègues déjà en poste sont les suivants :
– la qualité pédagogique et scientifique
– l’expérience
– la volonté de bouger géographiquement
Pour ce dernier point, l’IG insiste sur le fait qu’elle valorise la mobilité géographique car “la république, c’est le mouvement”. Ainsi, pour un poste donné, un collègue déjà dans le lycée a moins de chance (à dossier équivalent) d’obtenir le poste, qu’un collègue venant de loin.
Les critères retenus pour la nomination de jeunes collègues sont les suivants :
– la qualité du dossier pédagogique et scientifique : être normalien, avoir une bonne place à l’agrégation, avoir une thèse…
– la souplesse géographique : ne demander qu’une seule métropole, voire uniquement des lycées dits “cotés” est pénalisant
– avoir fait récemment un ou des remplacements en CPGE est un (gros) point positif
L’IG demande à ce que les candidats ait un minimum d’expérience dans le secondaire. Ainsi aucun agrégé 2019 ne sera nommé en septembre. En revanche, des agrégés 2018 qui ont fait leur stage à l’ESPE, qui ont été inspectés par un IPR voire par un IG et qui sont méritants peuvent tout à fait espérer un poste. Les nouvelles nominations se font quasi-systématiquement en ATP (Affectation à Titre Provisoire) pour que l’Inspection Générale puisse les voir à l’oeuvre en CPGE avant de les nommer définitivement. La seule exception concerne les territoires d’outre mer car une nomination en ATP ne permettrait pas d’avoir des frais de déménagement. Une fois nommé en ATP, il est indispensable de faire une nouvelle demande de mutation l’année suivante pour être confirmé dans son poste.
Il est à noter, aussi, la situation particulière des chimistes pour lesquels le taux de pression est bien plus élevé que pour les physiciens. Ainsi, pour qu’un jeune chimiste décroche une place en classe prépa, à moins d’une opportunité miraculeuse, il est indispensable qu’il ait une thèse, une bonne place à l’agrégation et soit mobile géographiquement.
En plus de tous ces critères, l’Inspection Générale tient compte des situations d’éloignement entre conjoints. Seulement, elle rappelle que pour nommer quelqu’un, il faut déjà qu’il y ait un poste.
Tout au long du GT, l’Inspection Générale a insisté pour dire qu’il est très important de faire des voeux “en aveugle” ou, ce qui revient au même, de faire comme si la liste des postes vacants n’existait pas, car non seulement des postes indiqués vacants n’en sont pas (car des collègues y sont déjà nommés en ATP et sont confirmés dans leur poste), mais en plus les postes libérés dans les chaînes de mutation n’apparaissent pas. L’Inspection déplore ainsi qu’à Lille, sur 2 postes de deuxième année, il y a eu plus de 140 candidats alors que sur d’autres postes apparus lors des chaînes, il n’y ait aucune demande alors que ces postes concernent des 2e année, parfois étoilée.
Sciences et Techniques Industrielles
L’Inspection Générale est représentée par Monsieur Norbert Perrot.
L’Inspection Générale privilégie les mutations entre CPGE par rapport aux premières affectations en CPGE.
Cette année il y a peu de postes et beaucoup de demandes, particulièrement de jeunes agrégés ou thésards en fin de thèse pour une première affectation.
Les stagiaires qui n’ont pas encore de NUMEN doivent écrire à l’Inspection Générale pour se faire connaître.
Certaines académies sont très demandées, alors qu’il y a très peu de postes.
– Les académies de Rennes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Aix-Marseille, Lyon et Grenoble sont très demandées.
– Les académies de Dijon, Strasbourg, Nancy, Lille, Amiens sont peu demandées.
L’inspection Générale conseille de continuer à postuler en élargissant les vœux.
Le mouvement présenté cette année avant les remontées tardives de postes comportait 26 chaînes pour un total d’environ 36 affections en tout (régularisations des affectations à titre provisoire de l’an dernier, mutations, premières nominations en CPGE).