Depuis plusieurs années, le nombre de dispositifs explose dans le système éducatif. Ils viennent s’ajouter aux programmes comme autant de patchs pour traiter tels ou tels maux scolaires ou de société. Or, qu’il s’agisse d’atteintes à la laïcité, de harcèlement, de violence, d’inégalités, de nutrition, d’usage des écrans, de sexualité… on peut se demander si l’École est bien le lieu pour traiter tous ces problèmes et si elle en a les moyens.
Pourtant, les enseignants sont de plus en plus incités à endosser le rôle de secouristes en santé mentale, référents en lutte contre le harcèlement, ambassadeurs de la laïcité… Ils sont ensuite labellisés à l’issue de formations lapidaires, édulcorées et avec de très faibles compétences.
Peut-on sérieusement intervenir sur des sujets aussi complexes et délicats après une seule journée de formation ou, pire, devenir formateur de formateurs après deux journées supplémentaires ? Quand règne une telle confusion entre formation et information, les résultats ne peuvent être que médiocres.
Pour être efficaces, les personnels intéressés devraient au contraire être formés par de véritables spécialistes et acquérir des bases techniques et pédagogiques sérieuses avec un volume d’heures conséquent. Ils doivent malheureusement trop souvent se contenter des kits, et autres mallettes pédagogiques, prêts à l’emploi, de « lutte contre… » ou de « préparation à… », au risque de devenir des amateurs en tout et spécialistes en rien.
Le SNALC ne cautionne pas cet empilement insensé de pseudo-dispositifs entre saupoudrage, « com » et poudre de perlimpinpin. Il demande des formations qualitatives et quantitativement adaptées à la gravité des sujets. Ce tour de force est possible comme le montre l’exemple de la formation dispensée en secourisme : utile, parfaitement structurée, elle développe de réelles compétences. Aucun feu, aucun mal ne se traite avec quelques gouttes d’eau, et les enseignants ne sont ni pompiers, ni « psy », ni infirmiers spécialisés !
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1505 du 3 octobre 2025.