Au Conseil Supérieur de l’Éducation du 20 juin, le SNALC a voté contre les textes introduisant un module de mathématiques facultatif dans l’Enseignement Scientifique en 1re et contre le programme de cet enseignement. Est-ce à dire que le SNALC est contre les mathématiques?
Répondons sans attendre à la question rhétorique posée ci-dessus : le SNALC est favorable à ce qu’on permette aux élèves qui en ont besoin – et ils sont légion – de disposer de l’enseignement de mathématiques idoine. Mais ce qui était présenté au CSE ne répondait en rien au problème des mathématiques dans le nouveau lycée.
En effet, du point de vue de la structure, les textes introduisent une sorte d’option à l’intérieur d’un enseignement dans un horaire qui ne permettra pas de proposer de la qualité. Les élèves seront évalués et leurs notes entreront pour 40 % dans la moyenne de l’enseignement scientifique. Cela sent bon l’improvisation et donne le sentiment d’avoir affaire à un élève qui avait fait l’impasse sur un sujet et improvise un bidule mal ficelé en se disant : « je vais y aller au talent ».
Du point de vue du programme, les contenus sont plutôt corrects. Mais ce sont les objectifs qui montrent que l’équation n’est pas du tout comprise. En effet, pour le ministère, ce module d’une heure et demie doit servir à la fois à donner une culture mathématique commune et à permettre à ceux qui le souhaitent d’intégrer l’option «mathématiques complémentaires» en Terminale.
Au final, vous vous en doutez, en courant deux lièvres à la fois le ministère rate ses deux cibles. Une partie ne parlera pas du tout à ceux qui sont un peu fâchés avec les mathématiques et l’ensemble – en une heure et demie – ne permettra pas de suivre à ceux qui voudraient prendre l’option mathématiques complémentaires au même niveau que leurs camarades ayant abandonné la spécialité.
Heureusement, on reste dans du transitoire. Les leçons seront tirées pour améliorer et généraliser en 2023. Mais encore une fois, ce nouveau lycée, machine à rendre fou, prend les élèves pour des cobayes et fait vivre les personnels dans l’incertitude et l’impermanence
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1467 de juillet 2022