Les établissements sont en pleine réflexion sur les tableaux de répartition des moyens par discipline (TRMD). En lycée professionnel, en raison des effectifs réduits de certaines sections, cette répartition n’est pas claire et conduit à la disparition illégale d’heures d’enseignement en EPS.
En LP, il est courant que des classes, en raison des spécialités professionnelles, comprennent moins de vingt élèves. Alors, en EPS, les sections à faible effectif d’un même niveau sont souvent réunies pour constituer des groupes plus larges qui ont cours en même temps, aux mêmes heures et avec un seul et même enseignant. Le TRMD affiche pour ces sections 1,25h au lieu des 2,5h obligatoires. Cette organisation qui divise par deux les temps d’enseignement permet de récupérer au passage 2h30 sur les horaires d’EPS tout en maintenant une pratique hebdomadaire de 2h30 pour les élèves. Est-ce bien légal ?
En l’absence de texte encadrant ces usages, trois cas de figure se présentent. Certains établissements ne procèdent pas à ces regroupements. Chaque classe, quelque soit ses effectifs, bénéficie des 2h30 hebdomadaires d’EPS, solution la plus juste pour les élèves et la discipline. D’autres utilisent les heures ainsi récupérées, en contre-partie des inconvénients liés aux fusions de classes (élèves différents, stage en décalés, sureffectifs, sécurité…), pour proposer des activités complémentaires en EPS ou des aménagements pédagogiques particuliers. Enfin dans les derniers cas ces heures préalablement calculées et discrètement récupérées n’apparaissent pas dans les DGH ou les TRMD.
Cette dernière situation est inadmissible. Elle conduit à une perte sèche d’heures poste, à des situations d’inégalités devant l’instruction et à une dégradation des conditions d’enseignement. La DGH et le TRMD doivent respecter les horaires officiels d’EPS pour chaque classe indépendamment de leurs effectifs. Toute situation contraire doit être dénoncée et refusée. Le SNALC conseillera et soutiendra toutes les équipes victimes de ces hold-up. Il réclame la publication urgente d’une circulaire de cadrage.
Publié dans la LE EPS 32 – mars 2021