LOGEONS LES JEUNES PROFS !
Par Laurent DIZABEAU, commissaire paritaire SNALC Créteil
Difficile de croiser un jeune professeur nouvellement nommé dans une métropole, parvenant à se loger de façon satisfaisante. Face à la hausse des prix généralisée du parc immobilier locatif dans les villes et en particulier en région parisienne, de nombreux collègues souffrent du mal-logement décliné en trois volets : cherté, petites surfaces et périphérisation. Voilà à quoi en sont réduits bien des professeurs. N’oublions pas la voiture, souvent nécessaire pour se déplacer, y compris en Île-de- France. Pendant longtemps, les professeurs pouvaient se contenter de studios ou de petits deux pièces des quartiers centraux, ou inversement choisir plus de m2 éloignés du centre. Aujourd’hui le choix est difficilement possible. Au vu des salaires, nos jeunes agrégés ou certifiés sont hors-jeu. Comment dans ces conditions rendre le métier attractif ? N’hésitons pas à ressortir une antienne au risque d’être moqués, qu’importe ! Il faut loger à très bas loyers un certain nombre de jeunes collègues.
On part de zéro, tout est à inventer. À court terme, obliger les collectivités d’une façon ou d’une autre, à mettre à disposition des jeunes profs pour une durée indéterminée des appartements. Lesquels ? D’abord que les régions et les départements fassent des audits des logements de fonction inutilisés dans les collèges et lycées, et il y en a… Et s’ils sont trop grands les transformer en studios.
A plus long terme et l’on ne pourra pas en faire l’économie, il faut créer un parc immobilier locatif pour professeurs dans chaque académie. Le ministère de l’Education doit montrer sur un mode pérenne sa volonté d’améliorer la condition des enseignants, pour qu’enfin et réellement le métier redevienne attractif.