Depuis plusieurs années, les enseignants de SEGPA (Section d’Enseignement Professionnel Adapté) sont confrontés à de nouvelles problématiques de gestion de classe rendant difficile l’exercice de leurs missions.
Rappelons que l’accès aux classes de SEGPA dans les collèges se fait selon trois principaux critères :
- persistance de graves difficultés dans les apprentissages au fil des années ;
- insuffisance du travail personnel fourni par l’élève ;
- capacité néanmoins, à participer et à s’intégrer à la vie du collège en autonomie.
Ces classes, au nombre restreint d’élèves (16 recommandés), ont pour objectif de préparer les élèves à une formation post 3e adaptée (CAP en apprentissage ou en Lycée professionnel), en individualisant les enseignements.
Or, de plus en plus d’élèves présentant des handicaps, souvent très différents, mais dont beaucoup relèveraient d’ITEP (Instituts Thérapeutiques Éducatifs et Pédagogiques) sont inclus à 100% en SEGPA. Le profil de ces élèves (qui devraient être en ITEP mais ne le sont pas faute de dépistage, de places et de moyens) diffère fortement de celui des élèves de SEGPA : en effet, leurs difficultés, d’ordre psychologique, entraînent notamment d’intenses troubles du comportement, qui perturbent gravement leur socialisation et leur accès aux apprentissages. Cela n’est pas conforme à la Circulaire n° 2015-176, qui indique : « La SEGPA n’a pas vocation à accueillir des élèves au seul titre de troubles du comportement ».
Ainsi, l’absence de prise en charge, de soins et/ou de rééducation pour ces élèves ne permet plus à nos collègues de SEGPA de faire face aux besoins spécifiques de leurs élèves. Ces classes perdent ainsi peu à peu leur rôle premier d’aide aux élèves en grande difficulté scolaire au profit de l’accueil d’élèves aux handicaps complexes à gérer en groupe classe.
Le SNALC revendique pour chaque élève le droit à l’éducation en fonction de ses besoins, dans des structures réellement adaptées lorsque c’est nécessaire. Il s’emploie à défendre les enseignants spécialisés de SEGPA dont les conditions de travail se sont grandement dégradées ces dernières années.