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L’évaluation

© iStock_sdecoret

L’Éducation nationale française a suivi le chemin d’autres systèmes et, désormais, elle évalue sans cesse. Évidemment, les élèves sont évalués par leurs professeurs. Mais l’institution fait tout pour prendre la main sur ce domaine qui relève pourtant de la liberté pédagogique de l’enseignant. Comme si nous ne savions pas faire, elle entend nous guider, nous apprendre, normer les pratiques dans le cadre d’un contrôle continu et de CCF, qui nuisent à leur valeur nationale des diplômes. 

Dossier du mois de la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1460 du 6 janvier 2022

Dossier rédigé par Sébastien VIEILLE, secrétaire national chargé de la pédagogie.

Avec la collaboration de Philippe TRÉPAGNE, secrétaire national chargé de la gestion des personnels ; Danielle ARNAUD, secrétaire nationale chargée des personnels contractuels ; Philippe FREY, vice-président du SNALC ; Guillaume LEFÈVRE, secrétaire national chargé de l’enseignement professionnel ; Sylvie CHIARIGLIONE, membre du Bureau national ; Sylvie MORANTE CAZAUX, SNALC premier degré

Au menu dans ce dossier...

ÉVALUATIONS À TOUS LES ÉTAGES

L’Éducation nationale française a suivi le chemin d’autres systèmes et, désormais, elle évalue sans cesse. Évidemment, les élèves sont évalués par leurs professeurs. Mais l’institution fait tout pour prendre la main sur ce domaine qui relève pourtant de la liberté pédagogique de l’enseignant. Comme si nous ne savions pas faire, elle entend nous guider, nous apprendre, normer les pratiques dans le cadre d’un contrôle continu et de CCF, qui nuisent à leur valeur nationale des diplômes.

 

Les élèves sont aussi jaugés à différents moments de leur scolarité. Ce sont les fameuses – et fumeuses – évaluations nationales qui existent aussi en langues vivantes. Les concernant, une question est importante : ont-elles une utilité autre que statistique ? Vous devinez aisément la réponse. 

L’institution évalue aussi les enseignants, titulaires comme contractuels. Elle s’intéresse à leur valeur professionnelle ; n’osant plus parler de mérite, tant les critères qu’elle utilise sont loin des préoccupations du terrain et tant les avis, contingentés qu’ils sont, ne reflètent pas le travail ni l’investissement des personnels évalués. 

Enfin, et c’est plus récent, le ministère entend évaluer écoles, collèges et lycées. Après une phase d’auto-évaluation qui permet aux professionnels de se flageller et aux usagers / clients de remplir des questionnaires de satisfaction (si l’on n’y prend garde), des Inspecteurs sont dépêchés, parfois avec des enseignants et, selon les académies, des partenaires ou des parents, qui, bien sûr, ont le bagage nécessaire pour être des experts. Ils interrogent et émettent des avis. A quelle fin ? Pour l’instant, il s’agit de guider la rédaction du projet d’école ou d’établissement. Espérons que cela ne donne pas lieu par la suite à une contractualisation telle qu’elle voit le jour en éducation prioritaire. Ce serait un coup très dur porté à notre système éducatif républicain… qui n’a pas besoin de ça. 

L’ÉVALUATION AVANT LES BOEUFS

En CP, en CE1, en 6ème ou encore en 2nde. Notre système multiplie les évaluations nationales. Tout cela a-t-il un intérêt ?  

 

Sur papier ou numérique, ces tests sont chronophages. C’est là leur moindre défaut. 

Dans les pays anglo-saxons, ces placement tests existent depuis des lustres et donnent lieu à la mise en place d’aides ou groupes de niveaux. En France, il n’en est rien. Les professeurs les font passer mais n’ont aucun élément permettant d’utiliser leurs résultats pour remédier aux difficultés des élèves. Ils ne sont donc qu’un outil statistique dont les résultats entraînent satisfaction ou déploration, mais jamais de moyens supplémentaires. 

Aujourd’hui, les Etats-Unis, le Royaume- Uni, le Canada même, remettent en cause ce pilotage par l’évaluation standardisée (voir E.D. HIRSCH, Why Knowledge Matters). 

Il apparaît que de telles pratiques ont plus de défauts que de qualités. 

S’adaptant aux exigences du système, les enseignants préparent et entraînent leurs élèves à cet exercice codifié qui prend un temps considérable en amont. Ne serait-il pas plus pertinent d’enseigner tout simplement ? 

En aval, les bénéfices sont assez réduits. En effet, pour standardiser de tels tests, il faut passer par le plus petit dénominateur commun : la compétence. Les difficultés en lecture ou en mathématiques apparaissent… mais rien n’est dit sur les connaissances, les acquis qu’il faudrait utiliser pour y remédier. Drôle d’outil pédagogique qui pointe un problème sans aider à sa résolution. 

L’Éducation nationale française a choisi la voie des compétences il y a des années. Il était donc normal qu’elle se lançât dans les évaluations standardisées. Se rendrat- elle compte, à l’instar de ceux qui l’ont précédée, que des programmes nationaux clairs et des évaluations a posteriori valent mieux que de mettre la charrue avant les boeufs ? Pas sûr… Les dogmes ont la peau dure. 

ÉVALUATION D’ÉCOLE ★✰✰✰✰ (1/5)

Le ministère de l’Éducation nationale avait annoncé à la toute dernière ligne des 120 pages de son dossier de presse de rentrée, la mise en place des évaluations d’école. 

 

En effet, l’évaluation des enseignants étant limitée par le PPCR à trois rendezvous dans la carrière, le regard de l’institution sur l’école et son fonctionnement a été fortement restreint. Le ministère a réagi en conséquence… 

Ainsi, inaugurée l’an passé dans le 2nd degré, cette nouvelle pratique débarque dans nos écoles cette année sous forme d’expérimentation. 

A terme, chaque école sera évaluée tous les 5 ans. Cette évaluation se déroule en deux temps. En premier lieu se tient une auto-évaluation qui questionne et inquiète. L’école y est considérée comme une communauté éducative, l’auto-évaluation mobilisant « l’ensemble des acteurs » : directeur, personnels de l’État et de la collectivité, autorités de rattachement, autres partenaires, parents, élèves… 

Les modèles de questionnaires pour les parents sont édifiants et dignes d’une enquête de satisfaction de grande enseigne : « Êtes-vous satisfaits de… », « Donnez-nous votre avis sur… ». 

Parents et élèves, bien que classés dans la catégorie «usagers » sont, par le biais de ces enquêtes, érigés au rang de « consom’acteurs » de l’école : ils sont écoutés au même titre que les PE, les profession nels de l’Éducation nationale. 

La deuxième phase, elle, implique l’intervention d’observateurs extérieurs : IEN, directeurs d’école, personnels de direction, inspecteurs du second degré, cadres administratifs ou autres conseillers pédagogiques… 

A noter qu’au-delà des problèmes d’éthique, il s’agit d’un travail lourd et qu’il n’est pas prévu de dégager du temps à cet effet pour les PE et les directeurs des écoles évaluées. Les 108 heures, fourre-tout préféré de nos supérieurs, ne sont pas extensibles et sont déjà trop souvent dépassées. Sur quel temps se dérouleront ces petits moments de consultation, «convivialité » et mutualisation ? 

Le SNALC ne cesse de rappeler que la coéducation a ses limites et que chacun doit rester à sa place. Une enquête de satisfaction parentale n’a pas lieu d’être. Le SNALC n’est donc bien évidemment pas favorable à ces évaluations 

ÉVALUATION ET CARRIÈRE : VALEUR PROFESSIONNELLE OU ANCIENNETÉ ?

A cause du protocole parcours professionnels, carrières et rémunérations (PPCR) signé en 2015, il n’existe plus ni évaluation annuelle (ancienne note administrative) ni inspections tout au long de la carrière, mais au maximum trois rendez-vous de carrière. Rappelons la liste des signataires de cet accord pour ceux qui ont la mémoire courte ou très sélective : FSU, UNSA, CFDT, CGC, CFTC. 

 

Le ministère et les signataires nous disent régulièrement que le PPCR est un progrès entré dans les moeurs. Dans la réalité, ce sont des grilles qui servent aux services des DASEN, recteur ou ministre pour établir une appréciation finale. Celle-ci est utilisée dans le peu qu’il reste d’avancement accéléré en classe normale : gain d’un an pour les changements d’échelon du 6° au 7° et du 8° au 9°. Il est donc difficile de sortir de la cadence unique prévue par le protocole PPCR. 

Pour le grade hors classe, l’appréciation peut retarder une promotion de plusieurs années. Presque deux tiers des promus selon le corps et l’affectation le sont avec une appréciation excellente ou très satisfaisante mais cela ne signifie pas que l’appréciation suffit. L’ancienneté reste déterminante : les personnels au 11° échelon et dans la dernière année du 10° restent la majorité des promus. 

Les défenseurs de ce système auquel le SNALC s’est toujours opposé, affirment que l’évaluation des enseignants doit être décorrélée de tout avancement ou promotion et que tous doivent avancer selon un rythme unique. Ce sont les mêmes qui ont versé des larmes de crocodiles lorsque, conséquence logique du PPCR, la réforme de la fonction publique a réduit les compétences des CAP. Comprenne qui pourra… 

La logique est la même pour le grade classe exceptionnelle et l’échelon spécial, mais cette fois avec une évaluation annuelle à partir des avis des chefs d’établissements et corps d’inspection. 

Au final, entre valeur professionnelle et ancienneté, quel est le critère le plus important ? Le système actuel répond par un mélange des deux qui peine à convaincre. Dans l’objectif du PPCR qui est l’uniformisation des carrières, il est logique que l’ancienneté prime quasi exclusivement en première partie de carrière et de manière à peine plus nuancée lors des promotions de grade.  

QUE RETENIR D’UNE GRILLE D'ÉVALUATION ?

Les rendez-vous de carrière sont menés par un ou deux évaluateurs selon le corps et l’affectation.

Pour couvrir l’ensemble des situations, 5 grilles existent allant de 4 à 13 items. Pour les enseignants du premier et du second degrés, la grille comporte 11 items en trois thèmes principaux : 

  • maîtrise des savoirs, pédagogie et évaluation,
  • travail en équipe,
  • principes éthiques, accompagnement des élèves, démarche de développement professionnel. 

Ces items sont fondés sur le référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation de 2013.

Les documents fournis chaque année par nos adhérents et les situations étudiées lors des contestations en CAP, nous permettent de tirer quelques leçons : 

  1. Quand la maîtrise des connaissances, leur transmission et l’évaluation sont excellentes, tout devrait l’être et c’est souvent le cas. Heureusement. Il est néanmoins plus que discutable de reprocher au professeur d’exercer sa liberté pédagogique en choisissant sa manière d’évaluer. C’est pourtant ce que font trop d’évaluateurs, fervents partisans de l’évaluation par compétences, dans le premier degré et au collège mais aussi au lycée dans les disciplines technologiques, professionnelles et en langues. 
  2. Certains items paraissent bien subjectifs. Comment évaluer le suivant : «coopérer au sein d’une équipe ? »Il paraît difficile de reprocher à un professeur de ne pas s’entendre avec tous ses collègues par exemple. Il n’est donc pas étonnant que lors des CAP, l’évaluation de cet item soit souvent un motif de révision: les contradictions entre deux évaluateurs ou entre appréciations littérales et cases cochées ne sont pas rares. 
  3. L’accompagnement des élèves est primordial mais comment peut-il être mal noté si les autres items sont bons ? 
  4. La participation à des formations et la capacité à évoluer dans sa carrière comptent. Il faut savoir néanmoins mettre ce critère en perspective. En effet, tous les professeurs n’ont pas envie de devenir chef d’établissement, directeur, chargé de mission, inspecteur… Heureusement. 

L’évaluation est soumise à de nombreuses contraintes, difficilement justifiables comme les quotas indicatifs, pour attribuer les appréciations. Si certaines critiques constructives permettent de progresser, il faut savoir prendre de la distance avec une évaluation ponctuelle et pas toujours bienveillante. Les retours des élèves et leur réussite ultérieure sont des critères objectifs susceptibles de pondérer une évaluation décevante ! 

CONTESTER SON ÉVALUATION PROFESSIONNELLE : PAS SI SIMPLE… POUR LES CONTRACTUELS !

Dans un État de droit, il semble évident de pouvoir contester son évaluation professionnelle, en cas de désaccord et ce, sans avoir à recourir au Tribunal administratif. Or, si les textes prévoient cette possibilité de recours pour les contractuels enseignants, la réalité est plus nuancée.

 

Que dit le règlement1? Il prévoit une évaluation professionnelle au moins tous les trois ans pour les contractuels enseignants. Cette évaluation professionnelle est établie par le recteur de l’académie, qui rédige une appréciation générale se fondant sur un rapport d’inspection pédagogique, et un compte-rendu d’évaluation professionnelle sur la manière de servir, rédigé par le chef d’établissement. L’appréciation générale du Recteur, le rapport d’inspection et le compte rendu d’évaluation doivent être communiqués à l’agent, qui les signe pour attester en avoir pris connaissance et qui éventuellement peut les compléter de ses observations. 

En cas de désaccord, l’agent peut saisir l’autorité hiérarchique d’une demande de révision de l’appréciation générale, mais il ne peut pas demander la révision des rapports de l’inspecteur et du chef d’établissement. 

Voici pour la théorie. La réalité est légèrement différente. 

L’évaluation professionnelle, si elle repose bien sur des « visites-conseils » et le compte-rendu annuel sur la manière de servir rédigé par le chef d’établissement, ne donne aucunement lieu à une appréciation générale faite par le Recteur. Or, seule cette appréciation du Recteur est susceptible de recours. 

De plus, réglementairement, il n’existe pas de procédure de recours interne à l’Éducation nationale pour contester un rapport d’inspection ou un compte rendu annuel d’évaluation professionnelle en cas de désaccord. Au mieux, vous pouvez adresser, par voie hiérarchique, un courrier au Recteur (ou au DASEN pour le premier degré) avec toutes les observations que vous jugez utiles. Ce courrier sera ajouté à votre dossier administratif. Nous vous laissons apprécier par vous-même les retours que vous pouvez espérer d’une telle action. 

Avant d’entreprendre la moindre démarche, prenez contact avec le SNALC, pour que nous puissions vous accompagner personnellement afin de défendre au mieux vos intérêts professionnels.  

CONTRÔLE CONTINU, ENCORE ET ENCORE

Les plus anciens connaissent Intervilles et ses jeux, au départ assez simples, dont les règles finissaient par être aussi illisibles qu’un écrit en araméen. Aujourd’hui, Guy Lux semble de retour pour cadrer le nouveau baccalauréat. 

 

A l’origine étaient les textes règlementaires : un décret et un arrêté. 

Ils donnaient un commandement assez simple : le contrôle continu prend en compte la moyenne des moyennes obtenues par l’élève. Un syndicat passa par là et fit ajouter la mention d’un projet d’évaluation. 

La boîte de Pandore était ouverte. Et déferlèrent des plaies telles que le Guide de l’évaluation ou la FAQ ministérielle. 

Désormais, plus rien n’a de sens et rien ne va. 

Comme dans Intervilles, les règles varient selon que vous êtes au Puy-du-Fou ou à Ancenis. Ici, on doit mettre trois notes par trimestre, là on ne compte que les notes des devoirs bilans, ailleurs encore on veut que le conseil de classe – le chef d’établissement – valide et donc puisse modifier les moyennes mises par les enseignants. Et bien sûr, l’administration centrale n’est là que pour dire que les enseignants doivent obéir, au risque d’être sanctionnés. Il a suffi qu’un syndicat introduise le projet d’évaluation pour que l’institution s’asseye sur des principes relevant du réglementaire et de la Loi. 

Le Code de l’Education, article L912-1, pose que c’est le professeur qui évalue ses élèves et, article L912-1-1, empêche le conseil pédagogique de limiter la liberté pédagogique des enseignants. 

L’arrêté du 27 juillet 2021 ne parle pas d’autre chose que de la moyenne des moyennes constatées par le conseil de classe et précise que le contrôle continu ne concerne que les disciplines ne disposant pas d’épreuves terminales. 

Pourtant, on tente çà et là de faire autrement. Et on s’appuie sur un Guide ou une FAQ. 

Revenons aux vraies règles du jeu ou, mieux encore, à un baccalauréat national. Personne ne veut plus entendre un Léon Zitrone lancer : « Je n’y vois rien, on m’a cassé mes lunettes. ». 

LE COMPLEXE CCF EN VOIE PRO

Le Contrôle en Cours de Formation a pour but d’évaluer des compétences et des savoir-faire. Cette évaluation reposait sur une activité de progression pédagogique référentiels pour les PFMP et les diplômes de BEP et de CAP à l’origine. Le CCF a été généralisé dans les années 90 dans la voie professionnelle. Cette modalité d’évaluation spécifique du LP est définie en respectant les modalités d’examen fixées par les Référentiels nationaux. Mais elle perd ce caractère national car élaborée par le PLP (de la conception du sujet au passage des épreuves). C’est l’enseignant lui-même qui détermine le moment du passage du CCF en fonction du profil de ses élèves et les évalue, hors classe de 2nde. 

 

Cependant, le CCF n’est pas le seul moyen d’évaluer en LP. Il demeure des épreuves ponctuelles finales, défendues par le SNALC, pour certaines associées au CCF. Elles concernent le diplôme du CAP et quelques disciplines en BAC Pro. Le CCF se compose alors d’une note d’écrit ou d’une note d’oral, voire des 2. L’épreuve ponctuelle de CCF de fin d’année fait l’objet d’une convocation officielle. Cette note est ajoutée à la note d’évaluation, laquelle est le résultat d’évaluations en plusieurs temps dans l’année. Ces notes de CCF ne sont pas intégrées aux moyennes semestrielles et ne sont pas communiquées à l’élève. On constate bien ici le système complexe et contraignant du CCF et de l’évaluation en LP. C’est pourquoi le SNALC a voté en 2015 pour l’indemnité de sujétion spéciale, versée à tous les PLP ayant au moins 6 h avec un niveau de classe, pour compenser la disparition de la prime CCF. 

Pour la session 2022, première application suite à la transformation de la voie professionnelle, l’évaluation en Tale BAC Pro se composera d’une note de CCF (2 notes comptant pour 40%) et une note ponctuelle finale pour les disciplines soumises au CCF. 

Le SNALC craint une différence de sujets et d’exigences en fonction des modules de terminales. Ce qui réduira davantage la valeur nationale des diplômes. 

 

EV@LANG : POURQUOI FAIRE SIMPLE QUAND ON PEUT FAIRE COMPLIQUÉ ?

Oserions-nous penser que la crise sanitaire a quelques bons côtés ? Le fait est qu’elle nous a épargné l’an dernier la passation d’Ev@ lang, test de positionnement numérique adaptatif en anglais pour tout élève de 3ème des collèges et lycées professionnels. Conçu par France Éducation International, il permet de situer les élèves du niveau A1 au niveau B1 du Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues Vivantes grâce à des questionnaires de compréhensions orale et écrite, grammaticale et lexicale. 

 

Le B.O. du 16.12.2021 nous ramène à la triste réalité : du 28 février au 22 avril 2022 inclus, élèves et enseignants essuieront les plâtres lorsque sera organisé ce test de 30 minutes qui se targue d’« encourager l’élève » et de « lui permettre de progresser », d’« offrir aux professeurs un outil stratégique permettant la mise en place d’actions de régulation en fonction des forces et des besoins constatés », de « proposer un outil de pilotage de la discipline au niveau national, académique et de chaque établissement». Rien que ça ! 

Le SNALC questionne sans détour le bienfondé d’une telle évaluation. Toutes les compétences ne sont pas évaluées. Les activités dites « de production » – très importantes pour attester d’un vrai niveau en LV – sont occultées. Les établissements manquent de matériel informatique pour honorer les attentes du test. Le contexte sanitaire n’est pas propice à la multiplicité de tâches non essentielles qui se substituent aux vraies évaluations, celles bâties par les enseignants. L’on doutera aussi du traitement des résultats tant nos quotidiens sont chargés ! Les moyens octroyés aux LV seront-ils abondés dès lors que les résultats s’avèreront insuffisants ? 

Le SNALC dénonce une fâcheuse tendance du Ministère à empiler des dispositifs d’une stérile prétention ne servant jamais dans la réalité de nos quotidiens que les intérêts de leurs concepteurs et non ceux des élèves et de leurs enseignants. Ces derniers sont trop souvent contraints de faire une place dans leur cahier de texte aux idées, souvent farfelues, d’une poignée de décideurs hors sol !