Mot du président
Jean-Rémi GIRARD
Edito de la revue Quinzaine universitaire n°1480 du 8 septembre 2023
Alors que notre nouveau ministre a fait sa première rentrée, le SNALC sera plus que jamais vigilant quant à la politique qu’il compte mener en collège, lycée et dans nos formations post-bac.
Nous nous inquiétons avec vous des déclarations sur la formation continue hors temps de présence élève. Quand donc alors ? Après 18h ? Le dimanche ? Pendant les vacances scolaires avec un caractère obligatoire ? À Limoges déjà, la rectrice anticipe et place un stage sur le soutien en 6e le 31 août (!).
Nous accueillons en revanche favorablement le report des épreuves de spécialité en juin. Il aura fallu du temps pour que la raison reprenne ses droits. Quelques autres améliorations (grand oral, diminution du nombre de textes à l’oral de l’EAF) montrent que nos revendications syndicales peuvent être suivies d’effets quand un ministre fait preuve d’un minimum de bon sens.
Toutefois, l’essentiel est ailleurs. L’essentiel, c’est avant tout votre rémunération. Ce ne sont pas les 92 € par mois que les 2/3 des professeurs-CPE-psychologues vont toucher à partir de septembre qui vont changer quoi que ce soit à la paupérisation de notre métier, et au retard salarial que nous connaissons par rapport aux autres fonctionnaires de catégorie A. Quant au pacte, à son « travailler plus pour perdre moins » et à ses forfaits de remplacements de courte durée ou de découverte des métiers, c’est une insulte faite à toute la profession. Le SNALC n’oublie pas les autres personnels, notamment les AESH et AED, qui se font chaque fois un peu plus rattraper par le SMIC. Le CDI a été une avancée, mais il ne garantit pas le pouvoir d’achat, et est toujours moins protecteur qu’un statut.
L’essentiel, c’est aussi les conditions de travail, les suppressions de postes du dernier budget et la gestion au rabais de l’école inclusive, dont vous faites les frais. Le SNALC a solennellement demandé qu’une instance sur ce dossier incluant les syndicats représentatifs – donc le SNALC – soit réunie au plus vite. Nous allons dans le mur : arrêtons d’accélérer.
Gabriel Attal hérite également d’une réforme du collège incompréhensible mais déjà destructrice, comme les professeurs de technologie vous le diront. Il chapeautera également, même si Carole Grandjean est maintenue, l’inquiétante réforme de la voie professionnelle. Alors que l’on vient d’améliorer le calendrier en terminale GT, va-t-on pourrir celui de la terminale pro ? Et qu’envisage le ministère pour les collègues des formations jugées insuffisamment insérantes ? Notre secteur PLP continuera de vous informer et de défendre vos intérêts, soyez-en convaincus.
Le SNALC le rappelle : nous vivons la plus grave crise que l’Éducation nationale ait jamais connue sous la cinquième république. Il faut davantage que des mesurettes pour inverser la tendance. Et plus que jamais, il faut un syndicat comme le SNALC, qui ne pratique ni le double discours ni la langue de bois, qui porte clairement et avec force votre parole sur tous les grands médias, qui connaît ses dossiers, qui défend votre liberté pédagogique, et qui n’a d’autre intérêt que le vôtre.